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19 juillet 2016

Bonne nouvelle pour les auteurs

droits d'auteur, SGDL, hôtel de Massa

La Société des Gens de Lettres nous informe...

Les éditeurs seront désormais sanctionnés en cas de défaut de paiement des droits

La SGDL avait demandé dès 2015 à reprendre les discussions avec les éditeurs sur de nombreux sujets restés en suspens malgré l’accord important obtenu sur le nouveau contrat d’édition en 2014. Parmi ces points, l’absence de sanction pour défaut de paiement des éditeurs figurait en bonne place et a fait l’objet, avec d’autres sujets encore en cours, de nouvelles négociations entre le CPE et le SNE.

Un accord étant rapidement intervenu sur ce sujet, la toute récente Loi Création, Architecture et Patrimoine du 7 juillet 2016 a permis d’intégrer au code de la propriété intellectuelle un nouvel article qui sanctionne l’absence de paiement des droits d’auteur par une résiliation de plein droit du contrat.

L’article L.132-17-3-1 du CPI précise en effet désormais que l’éditeur doit procéder au paiement des droits au plus tard six mois après l’arrêté des comptes, sauf convention contraire, et que faute pour celui-ci de procéder au paiement dans ces délais, l’auteur peut, durant les douze mois qui suivent, mettre l’éditeur en demeure de régler ces droits d’auteur. Si cette mise en demeure n’est pas suivie d’effet dans un délai de trois mois, le contrat est résilié de plein droit.

La SGDL se félicite d’autant plus de cette nouvelle disposition pour les auteurs qu’une jurisprudence est encore venue récemment en illustrer toute l’importance. Un juge a condamné un éditeur qui ne payait pas depuis plusieurs années ses droits à un auteur, mais n’a pas donné suite à la demande de l’auteur de résilier le contrat en question. Ce sera désormais automatique pour tous les auteurs qui le souhaitent.

Un courrier type de mise en demeure est disponible sur le site de la SGDL

http://www.sgdl.org/juridique/contrats/paiement-des-droit...

10:33 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

18 juillet 2016

Polar sur Loire

En pleine organisation de POLAR SUR LOIRE

Mes acolytes et moi :

bannière organisateurs PSL.jpg

Suivez-nous sur :

http://polarsurloire.hautetfort.com/

 

 

16:16 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

01 juillet 2016

Tiens, c'est aujourd'hui : 48 ans de mariage...

Un petit resto pour fêter ça...

anniversaire, mariage,

18:05 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

25 mars 2016

Invitée de "Art et poésie de Touraine"

art et poésie, rencontre auteur, dédicace, Touraine

La prestigieuse association
"Art et poésie de Touraine"
m'invite à parler de mon travail d'auteur(e)

le Vendredi 1er Avril 2016
45 rue Bernard Palissy à TOURS
à partir de 16h

L'occasion de sortir de derrière les fagots cette poésie de 25 ans d'âge vieillie en nos chais

L’ENFANT

Sous le grand ciel au bas de la colline
Il voit la maison, toute petite, posée dans son jardin.
Il a l’impression - il espère - que la porte est ouverte.
L’enfant bouge dans le soleil le morceau de métal qu’il a poli
Il a tant marché, tant pleuré
Que ses jambes lui font mal dans son cœur.

Le reflet du ciel sur les vitres cache la femme qui regarde
Depuis mille ans les collines, le grand ciel et le chemin.
Une tache vacille comme un mirage au loin.
Elle a tant regardé, tant pleuré
Que ses yeux lui font mal dans son ventre.

Et le reflet fulgurant arrête le cœur de la femme.
Elle mourra si ce n’est pas lui.
Elle ouvre la porte, se tient debout, immobile.
Elle attend son enfant, ou la mort.

Il voit s’ouvrir la porte sur un rectangle d’ombre
Et tout à coup, c’est elle.
Alors, ses jambes se mettent à courir.
Il faut tenir, tenir
Jusque là-bas, jusqu’aux bras qui se tendent vers lui,
Vers elle qui hésite encore, tant de fois trahie par des mirages
Et qui fait un pas, s’élance…

Brusquement ils se heurtent, s’étreignent,
Elle l’enveloppe, ma beauté, mon amour, dit-elle.
Il serre sa taille, il s’enfouit dans son odeur de mère.
L’odeur de son garçon, de fer, de sciure, d’herbe et de poussière
L’inonde, calme mille ans d’attente.
La terre et le ciel basculent, et la maison et les arbres.

Tu es là enfin, ô mon fils aimé.
Mes jambes, Maman, me font si mal.
Et mes yeux, mon fils, me brûlent.

Elle le touche, elle effleure ses joues de soie,
Son si petit nez, ses oreilles si bizarres.
Elle rit, elle pleure. Tes petites oreilles si bizarres, dit-elle.
Il est sans force, sans pleurs, sans rires, il est contre elle.
Il serre dans son poing le petit bout de métal poli.

Elle berce l’enfant qui sourit,
Qui s'endort.
Sa gorge chante comme l’eau roule les graviers
Comme le vent dans les feuillages.

Elle voudrait que dure à l'infini ce moment arrêté.

10:49 Écrit par Claudine dans art, association, langue, langage, littérature, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

29 décembre 2015

POLYCARPE, saint martyr de l’ANTI-BÊTISE (selon Flaubert)

Flaubert, Nadar, Polycarpe, synchronicité

L’auteur de « L’Éducation sentimentale » s’identifie à Polycarpe, évêque de Smyrne, dans les années 100 ap. J.C. mort en martyr de la stupidité des hommes. Flaubert signe nombre de ses lettres : « Polycarpe ».

« La découverte de la parenté spirituelle avec saint Polycarpe date de l’adolescence de Flaubert. Ce saint fit partie des surnoms que ses amis lui attribuèrent, et Flaubert le conserva toute sa vie, comme en témoignent ses signatures. C’est par dizaines d’exemplaires qu’on le trouve dans sa correspondance.
Au point que ses amis organisent pour distraire l’écrivain souvent déprimé une sorte de « dîner de con » le jour de la saint Polycarpe, pour lequel Maupassant rédige la lettre du "cochon de St Antoine" (où le cochon demande la protection de St Polycarpe)… C'est à qui fêtera de la façon la plus digne et la moins recueillie le patron de l’anti-bêtise : déguisements, fleurs, discours versifiés, Champagne, cadeaux, rien ne manque. Le menu est même composé d'après les œuvres de Flaubert. Si ces festivités permettent, d'une façon burlesque, d'évoquer saint Polycarpe, c'est que Flaubert l'invoque toujours devant le spectacle de la bêtise.


Extraits de l’article de Michel Adam,
Bulletin de l'Association Guillaume Budé
Année 1972 Volume 1

Si je regrette d’avoir ignoré cette facette biographique de mon écrivain fétiche quand j’ai conçu ma série des « Polycarpe », je suis encore abasourdie par la synchronicité de cette découverte.

[Synchronicité : « coïncidence temporelle de deux ou plusieurs événements sans lien causal entre eux et possédant un sens identique ou analogue». Selon Jung, les phénomènes synchronistiques se comportent comme des hasards gorgés de sens. Ils sont caractérisés par la coïncidence porteuse d’une signification.]

Toutes proportions gardées, comme madame Bovary est un peu Flaubert, Polycarpe est un peu moi, dans ce que mon personnage central exprime ma détestation de la pensée unique, conformiste, de ceux qui se croient originaux, pertinents et supérieurs ‒ en un mot : bêtes ! D’où le caractère bougon, colérique, de "mon" Polycarpe, pas toujours à prendre avec des pincettes, comme l’était d’ailleurs Gustave Flaubert, que George Sand appelait son « ours ».

20:04 Écrit par Claudine dans confidences, insolite, littérature, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

27 décembre 2015

Ventes numériques des Polycarpe : super !!!

Commentaires de mon distributeur  : "c’est un vrai succès !"

ebooks, ventes numériques, Polycarpe, Amazon, Kob-Fnac,Numilog

(Prix de vente : 7 €)

Relevé des ventes numériques* pour les Polycarpe, depuis mai 2015 :


Polycarpe - Le vieux logis  :   848 ventes
Polycarpe - Le pigeon noir  :  138 ventes 
Polycarpe - Le nègre en chemise : 112 ventes
Polycarpe - Le nombre d'or   :  100 ventes 
Polycarpe - Le crime de River House : 97 ventes
Polycarpe - Cœur de bœuf    : 87  ventes

(les lecteurs remontent progressivement la série)

*Cela n’inclut pas les ventes de novembre sur Amazon et Kobo/Fnac,
ni les ventes de décembre sur Apple, Amazon et Kobo/Fnac.

19:43 Écrit par Claudine dans bibliothèques, médiathèques, e-book, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

17 décembre 2015

Critique d'un booktubeur...

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Vidéo de Jules : cliquez ici

 

 

03 décembre 2015

Tout frais sorti de l'imprimerie :"Un jour en été", Tutti Quanti 2015, 16 €

littérature, short storiesExtrait 1 :

Quelle idée, aussi, de revenir, si longtemps après. Qu’espérait-il ? Découvrir que rien n’a changé ? Qu’il a rêvé ce qui est arrivé ? Qu’il pourrait faire comme si rien ne s’était passé, sauf du temps ? Du temps qui, en passant, aurait effacé toute cette histoire. ? Ou bien a-t-il été conduit malgré lui, n’espérant rien ?
Il n’arrive pas à décider s’il va monter dès cet après-midi au mas ou dormir la nuit sous le frêne. Il est terrifié à l’idée de revoir sa mère. Le reconnaîtra-t-elle seulement, si changé, remodelé par le désespoir ? Il aurait dû la prévenir. Il ne peut décemment pas arriver comme ça et dire : « c’est moi, Steph », comme s’il vivait auprès d’eux, au mas, depuis toujours.
Combien de fois pourtant a-t-il imaginé ce retour ? Sans jamais penser qu’au dernier moment il calerait, les tripes nouées.
Il manque d’air et le bruit de l’eau s’amplifie, résonne dans sa tête, l’empêche de penser. Il retourne s’asseoir dans l’ombre du frêne. Par une trouée du feuillage, il fixe le ciel dont l’éclat brûle ses paupières.
Pourtant il avait si bien réussi à se convaincre avec le temps qu’elle ne pensait pas tout à fait ce qu’elle avait crié dans la douleur, qu’elle le regrettait au fond d’elle-même, qu’elle l’avait trop aimé pour le maudire à jamais. Maintenant, il n’est plus sûr.
Il veut lui dire que pour Robin, ce n’est pas sa faute. Que c’est l’Autre. Celui que Lucilia appelait Roulio.

Extrait 2 :

La dame rose a l'air d'une jolie carafe à long col fermée d'un bouchon à facettes. Sa poitrine fait une parabole évasée des épaules à sa taille menue et rigide. Elle porte une guimpe blanche à col montant dont la broderie fronce sous le menton en forme de coupe. Des mèches claires virevoltent autour de son front et de ses oreilles à lobes longs. Ses cheveux sont coiffés en rouleaux gonflants. Elle émet un demi-sourire en feuille de saule et ses yeux ronds brillent d’un double point de lumière, entre des paupières enfantines et plissées.
Il y a de la fraîcheur dans ce portrait colorié mais un petit quelque chose – l'arrondi de la poitrine, la guimpe, le tombant des épaules ? – investit la jeunesse du modèle d’une maturité surannée. Elle est assise légèrement de biais devant un écran bleu, traversé de brumes factices, qui forme maintenant un fond brouillé qu'entame un disque de moisi. Aucune souffrance n’altère l’expression du regard qui se résigne, avec impudence, au bonheur.

 

 

 

10:23 Écrit par Claudine dans bibliothèques, médiathèques, littérature, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

19 novembre 2015

"Polycarpe, Le Vieux Logis" : e-book à 0,99 €

NOUVELLE OFFRE ECLAIR AMAZON

du 25 au 5 janvier inclus

EUR 0,99

Réservée aux meilleures ventes 2015

 Polycarpe,le vieux logis,e-book,offre éclair,Amazon,

Polycarpe - Le vieux logis (Format numérique)
par Claudine Chollet

Lien vers les 13 commentaires  [authentiques et non de complaisance ;-)] : ICI

Un des commentaires : « Quelques heures de pur bonheur, quel homme charmant ce Polycarpe, j'ai eu beaucoup de plaisir en m'invitant chez lui et aussi de faire la connaissance avec tous ses amis dans ce charmant village de Provence. Merci Claudine Chollet pour ce délicieux roman. »

5,0 sur 5 étoiles
Parliliponpon
le 19 septembre 2015
Achat vérifié

 

 

 

15:11 Écrit par Claudine dans e-book, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

14 novembre 2015

Nouvelle impression et nouveau format de POLYCARPE

le nègre en chemise, Polycarpe,roman policier

 
Et, pour commencer, le 3ème volume, en rupture de stock...
Vous trouverez un "Avant-propos de l’auteur" :

  Ce troisième volume de la série des Polycarpe est le seul à afficher des lettrines au commencement de chaque chapitre.
  Cette fantaisie typographique constitue un indice dans cette fiction : les initiales majuscules des chapitres mises bout à bout dévoilent en effet une phrase-mystère.
  Mais quand bien même vous déchiffreriez cette phrase, elle ne dévoilera son secret qu’à la toute fin du livre, je ne vais quand même pas vous priver du délicieux frisson du suspense.
  Ce procédé, par ailleurs enchâssé dans l’enquête, met notre cher Polycarpe sur la piste du criminel.
  La construction en abyme de cette fiction n’a d’autre objectif que de vous intriguer en lui conférant du relief : un nègre littéraire écrit Le Nègre en chemise (le roman dans le roman que vous allez lire) au profit de l’auteure officielle, en gloire sur les plateaux télé ‒ miroir de la réalité.  
  Amies lectrices, chers lecteurs, cette affaire de lettrines n’est qu’un artifice ludique parmi d’autres techniques romanesques, dans cette comédie policière whodunit qui porte sur nous autres humains un regard un tantinet sarcastique. 
  Croyez-moi, ce Polycarpe va vous distraire.

18 octobre 2015

En cette période de prix littéraires, c’est l’occasion d’une brève de blog…

marché du livre, grands écrivains, ostracisme

Depuis cette rentrée, je ne peux plus regarder la Grande Librairie, sur la 5. On retrouve les mêmes auteurs bankables, je me suis fait avoir en achetant le dernier Nothomb et la septième fonction du langage de Binet (voir mon post du 25 septembre « dérivation illocutoire »). En revanche, mon libraire ne s’est pas fait avoir, lui.

À toutes les époques la littérature a eu ses imposteurs : l’imposture vient de ce que le marché du livre prétend faire commerce de littérature, quand il ne s’agit que de produits à la mode et périssables. Parfois plaisants à lire, j’en conviens, quoique vite oubliés. Des marchands, des idéologues et des snobs s’enrichissent d’un système éditorial et journalistique qui gère les livres comme un produit frais à jeter avant le prochain arrivage.

Depuis toujours, les vrais romanciers ont dû se démarquer de la contrefaçon littéraire, persévérer et s’accrocher malgré le mépris des précédents. Portés par l’évidence de leur vocation et le dessein ambitieux de représenter notre Humanité à la fois piteuse et grandiose, ils ont laissé nombres préfaces et bien des prolégomènes révélateurs de leurs batailles pour surmonter les critiques péjoratives de leurs contemporains ou pire, l’oubli et la transparence dans lesquels ils étaient tenus.

Préfaces célèbres en suivant ce lien :

http://ldm.phm.free.fr/Oeuvres/PrefacesXIX.htm

18:51 Écrit par Claudine dans Ce qui ne me plaît pas, discussion, littérature, Livre, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

08 octobre 2015

Offre "éclair" Amazon du "Vieux Logis" numérique le 23 août > :-D !

livre numérique, liseuse, tablette, vente flash, offre eclair

Le titre en promo a cartonné, mais le format classique aussi et les autres titres sont également boostés...

Titre

Quantité

Prix Unitaire TTC

CA TTC

Polycarpe - Cœur de bœuf

4

6,99 €

27,96 €

Polycarpe - Le crime de River House

6

6,99 €

41,94 €

Polycarpe - Le nègre en chemise

14

6,99 €

97,86 €

Polycarpe - Le nombre d'or

10

6,99 €

69,90 €

Polycarpe - Le pigeon noir

24

6,99 €

167,76 €

Polycarpe - Le vieux logis

96

6,99 €

671,04 €

Polycarpe - Le vieux logis

478

0,99 €

473,22 €

     
       
       
       
       
       
       
       

10:48 Écrit par Claudine dans e-book, littérature, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 septembre 2015

Dérivation illocutoire !

critique littéraire, nouveautés, livres, rentrée littéraire

J’ai acheté La septième fonction du langage*,  sur la foi d’une critique louangeuse de Busnel dans LGL, interpellée par le pitch  titillant l’étudiante en linguistique que j’étais dans les années 70. J’ai ainsi stupidement dilapidé 22 € quand j’aurais pu, avec un peu de patience, satisfaire ma curiosité en dégotant ce bouquin chez un soldeur ou chez Emmaüs pour une bouchée de pain.

Ce texte pourrait se définir comme un exercice d’atelier d’écriture dont la contrainte résiderait dans la transformation de vrais intellos de l’époque en personnages de fiction, se vautrant dans le stupre et d’obscures spéculations linguistiques. Autre consigne : des phrases au présent, jetées comme des indications de scénario, en une succession de courts paragraphes : « Foucault débarque (…) Foucault demande des nouvelles(…) Foucault prend Derrida à part (…) Foucault dit qu’il n’aurait pas fait une chose pareille (…) »

L’astuce du siècle consiste à injecter au goutte-à-goutte un certain suspens ‒ absolument indispensable pour faire passer les bourratives digressions : un mystérieux document disparait, dont veulent s’emparer un espion bulgare avec son pébroque, deux moustachus à la Dupondt et les membres de la secte des coupeurs de doigts, le Logos club, où sont organisées des joutes verbales dont les perdants sont amputés !

L’auteur se marrait peut-être en échafaudant son petit scénario à la Tintin, mais la caricature et la dérision, ça va un moment ‒  dans une BD peut-être mais pas en littérature ‒ tout ça pour découvrir à la fin que si Mitterrand (ben, l’homme du secret, pardi !) a été élu en 81 et réélu, c’est qu’il était en possession du fameux document-mystère ! Et vous savez quoi ? Il s’agit de la septième fonction du langage, qui n’est autre que la technique de la manipulation verbale…

Je vous laisse digérer cette trouvaille.

J’avoue que j’ai failli abandonner la lecture de cette œuvre géniale sélectionnée pour le Goncourt,  après cet extrait, page 439 : « Le sophiste au bec de médecin cale les couilles de Sollers entre les deux lames du sécateur, empoigne fermement les poignées, à deux mains, actionne le mouvement de cisaille. Et coupe.

Kristeva tressaille.

Sollers émet un bruit inconnu, un claquement de gorge suivi d’un long miaulement qui ricoche sur les toiles de maîtres et se répand dans toute la salle.

Le sophiste au bec de médecin ramasse les deux couilles et les dépose dans la seconde urne dont Simon et Bayard comprennent alors qu’elle a été prévue à cet effet.

Simon livide, demande à son voisin : « C’est pas un doigt, le tarif, normalement ? »

L’homme lui répond que c’est un doigt quand on défie un jouteur d’un rang juste au-dessus, mais Sollers a voulu brûler les étapes, il n’avait jamais participé à aucune joute et il a défié directement le Grand Protagoras. « Alors là, c’est plus cher. »

Je me dis que peut-être Binet envoie des messages subliminaux… que ça fait rire la rive gauche parisienne…


* « La septième fonction du langage » de Laurent Binet, Grasset.

08 septembre 2015

l'expression "du coup"... ça continue !

 

expression du coup

Pour ceux qui suivent et commentent depuis près de 10 ans mon post révolté contre l’expression « du coup », un journaliste du « télégramme »  m’a signalé une thèse norvégienne, de Katerine Malm, sur ce sujet, que je mets en lien ci-dessous.

Ce tic ou toc de langage atteint maintenant toutes les catégories socio-professionnelles.

C’est une facilité de langage, une rhinocérite à la Ionesco, que nous devrions essayer d’éradiquer.

“L’objet de ce mémoire est l’expression adverbiale du coup. Nous avons observé que même si cette expression est couramment utilisée, il est difficile de décider de son interprétation dans certains contextes, et par conséquent il est aussi difficile de décider de son utilisation. De plus, nous avons l’impression qu’elle n’est pas beaucoup décrite dans la littérature linguistique. Par cette étude, nous chercherons donc à en savoir plus sur l’expression du coup…”

La suite ici : http://munin.uit.no/handle/10037/3647

10:37 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

01 septembre 2015

Rencontre de salons...

Montmorillon, salon du livre, youtube, Polycarpe

Les salons de livres se multiplient et fleurissent dans toutes les agglomérations, souvent au profit des politiques ou des organisateurs d’associations qui ont, jusqu’ici, pu profiter de l’indigence des écrivains et/ou de leur popularité pour se faire mousser, faire le buzz ou nourrir leur insatiable ego… En tout cas rarement par amour de la littérature, excepté quelques salons « historiques » crées avec les meilleures intentions mais qui, hélas, ont perdu leur innocence depuis belle lurette.

Ainsi me trouvai-je au salon de Montmorillon, dont l’égérie fut Régine Desforges (et sa bicyclette bleue qui trône à l’entrée de la ville), cité dédiée aux librairies et aux calligraphes. Douglas Kennedy m’a dédicacé son dernier livre en même temps qu’il était harcelé par une sorte de garde chiourme de sa maison d’édition qui le traitait omme un incapable majeur…

Bref. Entre deux averses peu propices à la vente de livres, j’ai vu arriver une sorte de Rouletabille trentenaire, Jules Armand Maleterre, armé d’une caméra qui faisait une vidéo sur ce salon et qui a eu l’heureuse initiative de m’interviewer…

Voici cette vidéo, en lien ci-dessous :

 https://www.youtube.com/watch?v=o7LGbH4cIW4

Il aurait fait, m’a-t-il annoncé, une critique du « Crime de River House » dans une autre vidéo, que j’attends de visionner avant d’en faire, à mon tour, la critique, ici même, il n’y a pas de raison !

Et Dimanche, à la Forêt des Livres, j’ai vu revenir vers moi à nouveau Jules dont la caméra est équipée cette fois d’un manche télescopique, car il devient professionnel, le bougre, pour m’interviewer à nouveau.

J’attends l’interviewer au pied du mur…

10:19 Écrit par Claudine dans interviews, littérature, Livre, publications, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

24 août 2015

Dimanche prochain : je dédicace à la Forêt des Livres

forêt des livres, romans policiers, whodonit,salons, dédicace, polycarpe
photo de Pierre Calmeilles

Le programme.

10 h. Au bûcher-théâtre de verdure, le colloque culturel animé par Jean-Claude Narcy : « Demain, une nouvelle Renaissance ? ».
11 h : inauguration devant le chalet des chasseurs.
12 h : déjeuner sur l’herbe (plusieurs points de restauration).
13 h 30 à 18 h : signatures-dédicaces dans l’allée des platanes et le parc du château de Chanceaux.
14 h : le café littéraire en plein air animé par Christian Panvert dans le champ devant le chalet des chasseurs, ainsi que les lectures animées par Philippe Chauveau au bûcher-théâtre de verdure.
17 h la pièce de théâtre « Gelsomina », conçue et interprétée par Pierrette Dupoyet à partir du film de Federico Fellini : « La Strada » (bûcher-théâtre de verdure).
18 h : remise des prix littéraires au balcon du chalet des chasseurs.
20 h : veillée littéraire chantée par Hervé Vilard devant le podium du café littéraire.

Entrée gratuite. Parkings obligatoires gratuits (navettes gratuites) : deux solutions selon la météo. Par temps sec parking sur terrain agricole (à La Baillaudière, acheminement des visiteurs sur le site par navettes de 9 h à 22 h, et le parking le plus proche, accès en venant de Dolus-le-Sec. Par temps de pluie, les seuls parkings desservis par les navettes seront ceux du Super U (1.650 places, navette de 9 h à 22 h) et du Leclerc (615 places, navette de 9 h à 22 h).

 

12:23 Écrit par Claudine dans littérature, Livre, publications, roman policier, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

03 août 2015

Livre papier contre livre numérique ?

numérique, liseuse, tablette,

En donnant sur FB, le 2 août à 20 h, mon point vue à propos du sondage de Livre Hebdo sur le comportement des lecteurs en vacances, je n’imaginais pas qu’une centaine de commentaires seraient postés en deux heures, accompagnés d’un millier de likes et de 347 partages…

Livre Hebdo révèle en effet que « d'après une récente étude menée par le site de voyage en ligne Opodo sur les comportements de lecture des Européens pendant l'été, les trois-quarts d'entre eux (74 %) disent préférer lire un livre papier pendant leurs vacances. »

J’ai fait remarquer, dans mon commentaire, qu’a contrario 26% des lecteurs préféraient le livre numérique en vacances, ce qui représentait un gros progrès !

Je jubile en effet de cette progression qui "nique" la sacro-sainte « chaîne du livre », cette chaîne journalistico-médiatico-éditoriale qui délimite le pré gardé des littérateurs chanceux, bien nés, bien entourés, bien pistonnés, bien encartés et autres trotskystes gallimardiens… en deux mots, cette chaîne de Ponzi* du business du livre…

Ces injustices sont peu à peu corrigées par le numérique qui procure aux « sans-dents » talentueux de la littérature, un lectorat potentiel, sans mainmise du pouvoir éditorial et journalistique avec pour seul critère de sélection le choix du lecteur et non celui du critique… dont Flaubert notait :

« Du reste ces articles ne sont pas convaincus ; on y sent un parti-pris, un dessous de cartes qui vous échappe »

Dans le Monde Littéraire, il n’est pas une semaine sans qu’un critique ne découvre le talent ou le génie un auteur mort dans l’indifférence… tandis qu’on encense d’un jugement de monsieur-je-sais-tout : « voilà ce qui fonde la bonne littérature ! » un auteur du sérail qui va parader quelques jours dans les médias avant de sombrer dans sa propre médiocrité.

Oui, le numérique est le salut de l’écrivain « goulaguisé ». Je vends aujourd’hui des livres numériques à Bruxelles ou à Québec quand un libraire de ma ville condescend tout juste à entreposer mes romans dans sa réserve…

Le livre papier, le livre numérique : deux formes de lecture, certes, mais le même texte…

*NB : Comme chacun le sait, la chaîne de Ponzi est une escroquerie qui génère des revenus pour les plus anciens investisseurs grâce aux apports de capitaux des nouveaux. Question : l’édition ne fournit-elle pas aux auteurs stériles d’une maison d’édition devenus éditeurs, de confortables revenus versés sous forme de droits d’auteurs grâce à la commercialisation de nouvelles publications ?

On saisit l’importance de publier des gens connus, soutenus par une presse comparse, pour générer des bénéfices…

19:53 Écrit par Claudine dans discussion, e-book, littérature, Livre, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

08 juillet 2015

Un p'tit coup de main ?

amazon, ventes flash, livres numériques pas chers, Polycarpe

Sur une idée de mon diffuseur, je m’adresse à ceux qui apprécient ma série des « Polycarpe » et qui voudraient bien m’aider à bénéficier d’une vente « flash » sur Amazon… Ces ventes « flash » (article numérique promotionnel à 0,99 € durant certaines périodes) sont réservées aux bouquins qui suscitent des commentaires de la part des lecteurs… À noter pour les inconditionnels du livre papier : ces commentaires profitent également à la diffusion des  "vrais" livres !

Pour vous exprimer, allez sur Amazon.fr > livres français > claudine Chollet et choisir "Le Vieux Logis" : on vous demandera vos coordonnées (une seule personne ne peut pas mettre plusieurs commentaires) et après ça... lâchez-vous !

Poly vous dit MERCI.

12:36 Écrit par Claudine dans e-book, Livre, publications, roman policier, Shopping | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

01 juillet 2015

Drôle d'expérience

société, mode, l'internationale

 

Le monde va changer de base… Déjà, on le pressentait, mais cette fois, c’est avéré.  Le patrimoine immobilier, le patrimoine mobilier, le patrimoine culturel, transmis depuis des générations est déclaré obsolète. Comme dirait l’autre : c’est une rhinocérite à la Ionesco, ça se répand, c’est contagieux, tout le monde est touché… Par quoi commencer ? La maison de famille ? Elle ne vaut plus rien, ou pas grand-chose parce qu’elle n’a pas de doubles cloisons, les tomettes de grès sont complètement has been, les faïences de la cuisine à gerber. Le top du top, c’est no meuble au profit du dressing, des cloisons laquées noires ; le savoir-faire du menuisier d’antan ridiculisé, donnez-moi une hache et votre armoire en merisier, j’en fais de bois de chauffage… Les meubles anciens, sont évalués entre 30 et 70 € par le commissaire-priseur qui précise « sans droit de réserve, si ça ne part pas à cette estimation on peut encore baisser le prix »… [nota : inversement, essayez d’acheter le même meuble chez un antiquaire et vous verrez que la valeur n’est pas une science exacte, mais le résultat d’une certaine collusion entre professionnels]. Inutile de ramener sa fraise avec les objets en argent, en cuivre… pourtant tellement recherchés par les cambrioleurs. Impensable de passer du temps à nettoyer l’argenterie ou la bassine en cuivre dans laquelle votre grand-mère fabriquait la limonade… Allez ouste, c’est bon pour les vide-greniers (tiens ! mais au fait, qui achète cela une bouchée de pain ? des philanthropes, évidemment). Ne proposez pas les jolies nappes brodées à vos filles, elles ricanent. Quant aux livres, ça ne vaut rien, la collection des Balzac ? Un directeur de médiathèque m’explique que ça prend trop de place : Balzac ? Faut compter un mètre de rayonnage et ça ne sort jamais ! Du passé faisons table rase

Le monde va changer de base […] du passé faisons table rase… Ce sont les paroles de l’Internationale… En fin de compte, les trotskystes sont exaucés…

09:30 Écrit par Claudine dans bizarreries, Ce qui ne me plaît pas, discussion, traditions, folkore | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 juin 2015

baromètre annuel sur les achats de livres.

ebook, livres numériques, polycarpe« Si le marché du livre imprimé neuf, représentant 92% du marché global en valeur, connaît un recul un peu plus marqué (-1,4% en valeur et -1,7% en volume), ceux de l'occasion et du numérique sont en progression : +6% en valeur et +3% en volume pour les livres d'occasion (qui représentent 6% du marché global en valeur), +18% en valeur et +13% en volume pour les livres numériques, qui atteignent 2,3% du marché global en valeur.

30 mai 2015

16ème Salon du livre de Montmorillon

Je dédicace les Polycarpe au salon de Montmorillon
les 13 et 14 juin prochain.

salon du livre, Montmorillon, cité de l'écrit, Vienne, dédicaces auteurs,

Parmi les nombreux auteurs présents : 
Douglas Kennedy et Jean-Pierre Mocky...

;-))

18:30 Écrit par Claudine dans littérature, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

28 mai 2015

Amies lectrices, Amis lecteurs amboisiens...

espace culturel Leclerc, romans policiers, Polycarpe La série des " Polycarpe" est enfin en vente

à l'Espace Culturel Leclerc à Amboise...

23:21 Écrit par Claudine dans littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier, Shopping | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 mai 2015

Bonne nouvelle pour POLYCARPE HOULE !

 

livre audio, bibliothèque sonore, Polycarpe

 

Mon cher POLYCARPE, pas très séduisant, mal fringué, avec son caractère lunatique, râleur et sarcastique est désormais reconnu persona grata sur le fichier national de la Bibliothèque Sonore !

Je remercie « la voix », Bernard Lassalle, qui rend merveilleusement bien l’atmosphère de mes romans et qui est en train de lire le 5ème tome.

Ci-dessous un lien pour entendre la « voix » de Polycarpe…

http://37.59.6.71/advoldserveur/resume.php?id=5488

livre audio, bibliothèque sonore, Polycarpe

17 mai 2015

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (9)

D'Alembert, style, art, écriture

D'Alembert

Dans son livre au titre Nothombien : Le Magnétisme des solstices (Flammarion, 2013), Michel Onfray écrit, à propos du style dans le domaine de l’art :

 « Ainsi le style. Si l’on nous demande d’y réfléchir, le premier mouvement consiste à convoquer quelques formules apprises jadis sur les bancs de l’école. Surgit alors le pavlovien : « le style, c’est l’homme » inspiré de Buffon qui écrit plus exactement, dans son discours de réception à l’Académie française, le 25 août 1753 : "le style est l’homme même " »

Plus loin :

« Parlant de Fontenelle, [D’alembert] écrit dans ses Mélanges littéraires : "Il a eu, comme tous les bons écrivains, le style de sa pensée." Que peut bien signifier avoir le style de sa pensée ?  (…) Le style, en effet, c’est moins l’homme que la façon qu’aura son corps de musiquer son énergie propre. Précisons : les productions intellectuelles ne descendent pas du ciel, elles ne tombent pas toutes faites d’un empyrée où elles se trouveraient en vertu du bon vouloir des dieux qui, sous forme d’inspiration, gratifieraient tel ou tel d’un génie propre. (…) L’inspiration ne tombe pas du ciel, car elle monte d’un corps. »

Parmi les arguments hyper documentés de Michel Onfray développés dans les 38 chapitres de ce bouquin, j’y trouve à boire et à manger.

Je suis d’accord avec cette affirmation que l’inspiration ne tombe pas du ciel, je dirais qu’elle est l’effet du travail, par sérendipité… On travaille, on se remet sans cesse en cause, on recommence, on cherche et on trouve… autre chose que ce qu’on cherchait, mais en mieux… et c’est ce résultat meilleur qu’on est tenté de qualifier d’inspiré alors qu’il n’est que le produit du labeur.

Et contrairement à ce qu’on voudrait bien croire quand on débute, aucun génie n’a pu s’exempter d’apprentissage et de travail acharné.

Là où je ne suis pas d’accord avec Onfray, c’est que cette "inspiration" ne monte pas d’un corps. Certes, elle puise son énergie dans les sensations, ce qu’on voit, entend, touche, etc. Elle vient de l’univers où on vit, mais l’énergie ne fait rien sans l’intervention de la machine qui la transforme, et cette machine c’est le vécu de l’artiste. 

N’en déplaise à Michel Onfray qui conteste Freud, c’est notre inconscient (personnel et collectif) qui transforme ce pénible vécu en art. Et cet inconscient n’est pas le corps, même s’il émane de notre cerveau, il est connecté avec notre environnement présent, passé et anticipé, pour ne pas dire futur. Je suis une fervente adepte de la communication des inconscients. Or donc, l’artiste reçoit et restitue autre chose que des sensations corporelles.  

Le style, qui reflète l’auteur d’une œuvre d’art, c’est un peu le résultat d’un réglage individuel, en fonction de ce qu’il veut exprimer, de ce qu’il peut exprimer, et de ce qu’il arrive à exprimer.

Car tout l’art de l’art, c’est montrer la réalité humaine de sorte que tout le monde s’y retrouve, mais ce n’est pas toujours possible sauf à se brouiller avec les gens (je pense à Tchékhov, dont son livre de nouvelles La dame au petit chien l’a  fâché avec toutes les dames de sa connaissance, et Dieu sait que c’est un chef-d’œuvre intemporel !) Et même dans les cas où il est possible de montrer la réalité, le résultat n’est pas toujours celui qui était prévu.

C’est un sujet sensible, pour moi.

J’accorde en effet beaucoup d’importance à ma "propre authenticité" : je veux écrire au plus près de que j’ai à dire, de ce que je veux évoquer, pour pouvoir me dire dans dix ans que je n’ai nullement honte de ma phrase. J’accorde aussi beaucoup d’importance à la façon dont sera reçu le paragraphe par ceux qui le liront. Je ne veux pas que le lecteur bâille d’ennui, ni me montrer pédante ou me la « jouer » grande écrivaine…

Je jongle sans cesse entre ces deux pôles : authenticité et communicabilité.

Je donne parfois en exemple le deuxième paragraphe de mon dernier Polycarpe aux personnes qui se renseignent sur les techniques d’écriture.

Ce paragraphe, je l’ai réécrit au moins une trentaine de fois, si ce n’est plus.

Je me suis demandé pourquoi cette affaire de style était si importante pour moi. D’ailleurs, les lecteurs passent ce paragraphe sans se rendre compte de quoi que ce soit, et pourtant…

J’ai voulu rendre les perspectives, indiquer le moment de la journée sans donner l’heure, insister sur le contraste dedans/dehors, évoquer la limpidité silencieuse du crépuscule tombant sur la campagne par opposition au charivari de la salle ; Je voulais le son (les criaillements des martinets), la couleur (le coucher de soleil cuivré). Et je voulais que les encadrements de fenêtres forment comme des encadrements de miniatures montrant un paysage de collines avec un chemin s’amenuisant vers le lointain… Or, quand j’arrivais à tout insérer dans mon paragraphe qui faisait une demi-page, j’imaginais le lecteur, abordant un roman dit « policier », pressé d’entrer dans l’action, se moquant comme de l’an quarante de la vue campagnarde miniaturisé dans les ors et les verts pâles du crépuscule… et je biffais. Je poursuivais l’écriture de mon roman… pour revenir le lendemain à la première page, réécrire, rebiffer… et cela jusqu’au paragraphe définitif, où j’ai opté finalement pour une description la plus évocatrice possible dans une sobriété de mots :

Les fenêtres grandes ouvertes encadraient des perspectives champêtres cuivrées par le soleil déclinant. Une escouade de martinets, excités par l’affluence exceptionnelle, passait et repassait devant les embrasures.

 

 

19:49 Écrit par Claudine dans les petits secrets de Polycarpe, littérature, roman policier, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

12 mai 2015

Atelier d'écriture

atelier d'écriture, Croix Rouge, illettrisme

atelier d'écriture, Croix Rouge, illettrisme

J’ai animé, à une semaine d’intervalle, une rencontre d’auteur(e) puis un atelier d’écriture, organisés par l’association contre l’illettrisme (Croix Rouge). Alors que j’avais été confrontée dans ma vie professionnelle à des apprentis en CFA totalement rétifs à l’instruction du français, ces « apprenants » marocains, algériens, portugais, brésilien, etc. ont fait preuve d’un enthousiasme et d’une ardeur à dialoguer, à écrire, luttant contre leurs lacunes et leurs complexes pour progresser.

Certaines femmes font preuve de sensibilité et de délicatesse, l’une d’elle, Kani Maryam Bagag, a écrit des poésies touchantes dont celle-ci : 

Mon oiseau
Vole, mon oiseau, vole
En haut, très haut, vole

Tourne, entoure les montagnes
A côté des vallées, des cascades
Ouvre bien tes ailes
Embrasse le ciel et les nuages
En présence du soleil chante,

Et avec la brise danse !
Vole, mon oiseau, vole
En haut, très haut vole
N’oublie pas que je suis en bas
Mais mon cœur très haut est avec toi !

atelier d'écriture, Croix Rouge, illettrisme

10:28 Écrit par Claudine dans atelier d'écriture, femmes, idiomes, langages, langue, langage, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 avril 2015

« Polycarpe » passe le Week-end à Oléron…

Je dédicace ma série policière à « Cita’Livres » Château d’Oléron.

Nous serons plusieurs écrivains tourangeaux sous la bannière "Signature-Touraine".

En prime ci-dessous,une  carte postale,

conservée par mon grand-père Oléronais, tirée des 10 tomes de ses mémoires :

Départ du bateau pour la traversée pour l’ïle d’Oléron à la Pointe du Chapus

salon, cita(livres, Oléron, Charente, Touraine

11 avril 2015

Stephen King : confidences d'un romancier...

Stephen King, romancier, confidences, secret

« Ce qu’il y a de plus important, c’est le plus difficile à dire. Des choses dont on finit par avoir honte, parce que les mots ne leur rendent pas justice ‒ les mots rapetissent des pensées qui semblaient sans limites, et elles ne sont qu’à hauteur d’hommes quand on finit par les exprimer. Mais c’est plus encore, n’est-ce pas ? Ce qu’il y a de plus important se trouve trop près du plus secret de notre cœur et indique ce trésor enfoui à nos ennemis, ce qui n’aimeraient rien tant que de le dérober. On peut en venir à révéler ce qui vous coûte le plus à dire et voir seulement les gens vous regarder d’un drôle d’air, sans comprendre ce que vous avez dit ou pourquoi vous y attachez tant d’importance que vous avez failli pleurer en le disant. C’est ce qu’il y a de pire, je trouve. Quand le secret reste prisonnier en soi non pas faute de pouvoir l’exprimer mais faute d’une oreille qui vous entende. »

Stephen King, Différentes saisons, Albin Michel 1986
(Premier chapitre de la nouvelle : « L’automne de l’innocence »)

12:03 Écrit par Claudine dans confidences, littérature, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

04 avril 2015

Joyeuses Pâques !

 

Saga d'une babyboumeuse...

Cellefrouin, 1953

Pâques, église, enfance, cloches,

23:58 Écrit par Claudine dans contes et légendes, traditions, folkore | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

15 mars 2015

Où peut-on trouver vos livres ? (question récurrente)

Cultura, Polycarpe, dédicace

Ils sont disponibles à Cultura et la Fnac, chez quelques libraires qui bravent la dictature molle de la "chaîne du livre". N’hésitez pas à commander dans les librairies en ville et ne croyez pas les libraires qui prétendent qu’ils sont épuisés.

Sinon, vous pouvez aussi les télécharger pour 6,99€ sur les sites de vente en ligne (Amazon, chapitre.com, etc…)

Vous pouvez aussi les commander directement aux éditions Tutti Quanti, un bon de commande se trouve sur le site : www.editionstuttiquanti.com.

Et un grand merci à tous ceux d’entre vous qui les lisent… et postent des commentaires en ligne.

19:39 Écrit par Claudine dans e-book, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook | |  Imprimer | |

20 février 2015

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (8)

"C’est un peu l’amanite que je mélange à la fricassée de cèpes pour que le poison passe inaperçu" secret, écriture, Polycarpe, Tintin, Hergé,

Imaginez un gros poêle à bois, vous enfournez régulièrement des bûches qui s’enflamment au contact des braises, dans un foyer brûlant comme l’enfer, afin qu’il diffuse une bonne chaleur confortable. Eh bien, c’est ça, pour moi, écrire… Les colères qui brûlent en moi alimentent une œuvre paisible pour procurer un bon moment de lecture ‒ du moins est-ce l’objectif.  

Ce qu’on ne soupçonne peut-être pas à la lecture des Polycarpe, c’est cette révolte, parfois la rage que les comportements injustes, indignes, les petits arrangements, les gros mensonges et la violence provoquent en moi et ont provoqué dans ma vie.

Derrière chaque volume il y a cette motivation colérique bien particulière, qui aiguillonne l’intrigue, mot après mot, page après page.
Ainsi, dans Le Vieux Logis, j’ai créé mon petit cénacle d’amis intelligents et anticonformistes, tant j’étais révoltée par la stupidité.
Le Pigeon noir dénonce les secrets de famille qui nous étouffent.
Le Nègre en chemise accuse l’imposture littéraire dont je ne suis pas la seule victime collatérale.
Le Nombre d’or met en scène des adultes irresponsables et coupables.
Le Crime de River House tisse le roman autour de la privation d’amour et de la cupidité, thème loin d’être épuisé et qui sous-tend également Cœur de Bœuf.
Dans le septième Polycarpe, les familles incestuelles seront sur le gril…

Évidemment, je brouille les pistes, j’inclus ces thèmes parmi d’autres dans mes récits, j’ai l’air de les utiliser pour faire diversion, alors qu’ils en constituent le socle.

C’est un peu l’amanite que je mélange à la fricassée de cèpes pour que le poison passe inaperçu… L’atmosphère cool des Polycarpe, c’est exactement l’antidote dont j’ai besoin pour contrecarrer le poison de mes colères, c’est pourquoi ne comptez pas sur moi pour écrire des romans vraiment noirs ou des polars saignants.

10:16 Écrit par Claudine dans les petits secrets de Polycarpe, littérature, Livre, roman policier | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |