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17 décembre 2015

Critique d'un booktubeur...

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Vidéo de Jules : cliquez ici

 

 

18 octobre 2015

En cette période de prix littéraires, c’est l’occasion d’une brève de blog…

marché du livre, grands écrivains, ostracisme

Depuis cette rentrée, je ne peux plus regarder la Grande Librairie, sur la 5. On retrouve les mêmes auteurs bankables, je me suis fait avoir en achetant le dernier Nothomb et la septième fonction du langage de Binet (voir mon post du 25 septembre « dérivation illocutoire »). En revanche, mon libraire ne s’est pas fait avoir, lui.

À toutes les époques la littérature a eu ses imposteurs : l’imposture vient de ce que le marché du livre prétend faire commerce de littérature, quand il ne s’agit que de produits à la mode et périssables. Parfois plaisants à lire, j’en conviens, quoique vite oubliés. Des marchands, des idéologues et des snobs s’enrichissent d’un système éditorial et journalistique qui gère les livres comme un produit frais à jeter avant le prochain arrivage.

Depuis toujours, les vrais romanciers ont dû se démarquer de la contrefaçon littéraire, persévérer et s’accrocher malgré le mépris des précédents. Portés par l’évidence de leur vocation et le dessein ambitieux de représenter notre Humanité à la fois piteuse et grandiose, ils ont laissé nombres préfaces et bien des prolégomènes révélateurs de leurs batailles pour surmonter les critiques péjoratives de leurs contemporains ou pire, l’oubli et la transparence dans lesquels ils étaient tenus.

Préfaces célèbres en suivant ce lien :

http://ldm.phm.free.fr/Oeuvres/PrefacesXIX.htm

18:51 Écrit par Claudine dans Ce qui ne me plaît pas, discussion, littérature, Livre, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 septembre 2015

Dérivation illocutoire !

critique littéraire, nouveautés, livres, rentrée littéraire

J’ai acheté La septième fonction du langage*,  sur la foi d’une critique louangeuse de Busnel dans LGL, interpellée par le pitch  titillant l’étudiante en linguistique que j’étais dans les années 70. J’ai ainsi stupidement dilapidé 22 € quand j’aurais pu, avec un peu de patience, satisfaire ma curiosité en dégotant ce bouquin chez un soldeur ou chez Emmaüs pour une bouchée de pain.

Ce texte pourrait se définir comme un exercice d’atelier d’écriture dont la contrainte résiderait dans la transformation de vrais intellos de l’époque en personnages de fiction, se vautrant dans le stupre et d’obscures spéculations linguistiques. Autre consigne : des phrases au présent, jetées comme des indications de scénario, en une succession de courts paragraphes : « Foucault débarque (…) Foucault demande des nouvelles(…) Foucault prend Derrida à part (…) Foucault dit qu’il n’aurait pas fait une chose pareille (…) »

L’astuce du siècle consiste à injecter au goutte-à-goutte un certain suspens ‒ absolument indispensable pour faire passer les bourratives digressions : un mystérieux document disparait, dont veulent s’emparer un espion bulgare avec son pébroque, deux moustachus à la Dupondt et les membres de la secte des coupeurs de doigts, le Logos club, où sont organisées des joutes verbales dont les perdants sont amputés !

L’auteur se marrait peut-être en échafaudant son petit scénario à la Tintin, mais la caricature et la dérision, ça va un moment ‒  dans une BD peut-être mais pas en littérature ‒ tout ça pour découvrir à la fin que si Mitterrand (ben, l’homme du secret, pardi !) a été élu en 81 et réélu, c’est qu’il était en possession du fameux document-mystère ! Et vous savez quoi ? Il s’agit de la septième fonction du langage, qui n’est autre que la technique de la manipulation verbale…

Je vous laisse digérer cette trouvaille.

J’avoue que j’ai failli abandonner la lecture de cette œuvre géniale sélectionnée pour le Goncourt,  après cet extrait, page 439 : « Le sophiste au bec de médecin cale les couilles de Sollers entre les deux lames du sécateur, empoigne fermement les poignées, à deux mains, actionne le mouvement de cisaille. Et coupe.

Kristeva tressaille.

Sollers émet un bruit inconnu, un claquement de gorge suivi d’un long miaulement qui ricoche sur les toiles de maîtres et se répand dans toute la salle.

Le sophiste au bec de médecin ramasse les deux couilles et les dépose dans la seconde urne dont Simon et Bayard comprennent alors qu’elle a été prévue à cet effet.

Simon livide, demande à son voisin : « C’est pas un doigt, le tarif, normalement ? »

L’homme lui répond que c’est un doigt quand on défie un jouteur d’un rang juste au-dessus, mais Sollers a voulu brûler les étapes, il n’avait jamais participé à aucune joute et il a défié directement le Grand Protagoras. « Alors là, c’est plus cher. »

Je me dis que peut-être Binet envoie des messages subliminaux… que ça fait rire la rive gauche parisienne…


* « La septième fonction du langage » de Laurent Binet, Grasset.

08 septembre 2015

l'expression "du coup"... ça continue !

 

expression du coup

Pour ceux qui suivent et commentent depuis près de 10 ans mon post révolté contre l’expression « du coup », un journaliste du « télégramme »  m’a signalé une thèse norvégienne, de Katerine Malm, sur ce sujet, que je mets en lien ci-dessous.

Ce tic ou toc de langage atteint maintenant toutes les catégories socio-professionnelles.

C’est une facilité de langage, une rhinocérite à la Ionesco, que nous devrions essayer d’éradiquer.

“L’objet de ce mémoire est l’expression adverbiale du coup. Nous avons observé que même si cette expression est couramment utilisée, il est difficile de décider de son interprétation dans certains contextes, et par conséquent il est aussi difficile de décider de son utilisation. De plus, nous avons l’impression qu’elle n’est pas beaucoup décrite dans la littérature linguistique. Par cette étude, nous chercherons donc à en savoir plus sur l’expression du coup…”

La suite ici : http://munin.uit.no/handle/10037/3647

10:37 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

03 août 2015

Livre papier contre livre numérique ?

numérique, liseuse, tablette,

En donnant sur FB, le 2 août à 20 h, mon point vue à propos du sondage de Livre Hebdo sur le comportement des lecteurs en vacances, je n’imaginais pas qu’une centaine de commentaires seraient postés en deux heures, accompagnés d’un millier de likes et de 347 partages…

Livre Hebdo révèle en effet que « d'après une récente étude menée par le site de voyage en ligne Opodo sur les comportements de lecture des Européens pendant l'été, les trois-quarts d'entre eux (74 %) disent préférer lire un livre papier pendant leurs vacances. »

J’ai fait remarquer, dans mon commentaire, qu’a contrario 26% des lecteurs préféraient le livre numérique en vacances, ce qui représentait un gros progrès !

Je jubile en effet de cette progression qui "nique" la sacro-sainte « chaîne du livre », cette chaîne journalistico-médiatico-éditoriale qui délimite le pré gardé des littérateurs chanceux, bien nés, bien entourés, bien pistonnés, bien encartés et autres trotskystes gallimardiens… en deux mots, cette chaîne de Ponzi* du business du livre…

Ces injustices sont peu à peu corrigées par le numérique qui procure aux « sans-dents » talentueux de la littérature, un lectorat potentiel, sans mainmise du pouvoir éditorial et journalistique avec pour seul critère de sélection le choix du lecteur et non celui du critique… dont Flaubert notait :

« Du reste ces articles ne sont pas convaincus ; on y sent un parti-pris, un dessous de cartes qui vous échappe »

Dans le Monde Littéraire, il n’est pas une semaine sans qu’un critique ne découvre le talent ou le génie un auteur mort dans l’indifférence… tandis qu’on encense d’un jugement de monsieur-je-sais-tout : « voilà ce qui fonde la bonne littérature ! » un auteur du sérail qui va parader quelques jours dans les médias avant de sombrer dans sa propre médiocrité.

Oui, le numérique est le salut de l’écrivain « goulaguisé ». Je vends aujourd’hui des livres numériques à Bruxelles ou à Québec quand un libraire de ma ville condescend tout juste à entreposer mes romans dans sa réserve…

Le livre papier, le livre numérique : deux formes de lecture, certes, mais le même texte…

*NB : Comme chacun le sait, la chaîne de Ponzi est une escroquerie qui génère des revenus pour les plus anciens investisseurs grâce aux apports de capitaux des nouveaux. Question : l’édition ne fournit-elle pas aux auteurs stériles d’une maison d’édition devenus éditeurs, de confortables revenus versés sous forme de droits d’auteurs grâce à la commercialisation de nouvelles publications ?

On saisit l’importance de publier des gens connus, soutenus par une presse comparse, pour générer des bénéfices…

19:53 Écrit par Claudine dans discussion, e-book, littérature, Livre, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

01 juillet 2015

Drôle d'expérience

société, mode, l'internationale

 

Le monde va changer de base… Déjà, on le pressentait, mais cette fois, c’est avéré.  Le patrimoine immobilier, le patrimoine mobilier, le patrimoine culturel, transmis depuis des générations est déclaré obsolète. Comme dirait l’autre : c’est une rhinocérite à la Ionesco, ça se répand, c’est contagieux, tout le monde est touché… Par quoi commencer ? La maison de famille ? Elle ne vaut plus rien, ou pas grand-chose parce qu’elle n’a pas de doubles cloisons, les tomettes de grès sont complètement has been, les faïences de la cuisine à gerber. Le top du top, c’est no meuble au profit du dressing, des cloisons laquées noires ; le savoir-faire du menuisier d’antan ridiculisé, donnez-moi une hache et votre armoire en merisier, j’en fais de bois de chauffage… Les meubles anciens, sont évalués entre 30 et 70 € par le commissaire-priseur qui précise « sans droit de réserve, si ça ne part pas à cette estimation on peut encore baisser le prix »… [nota : inversement, essayez d’acheter le même meuble chez un antiquaire et vous verrez que la valeur n’est pas une science exacte, mais le résultat d’une certaine collusion entre professionnels]. Inutile de ramener sa fraise avec les objets en argent, en cuivre… pourtant tellement recherchés par les cambrioleurs. Impensable de passer du temps à nettoyer l’argenterie ou la bassine en cuivre dans laquelle votre grand-mère fabriquait la limonade… Allez ouste, c’est bon pour les vide-greniers (tiens ! mais au fait, qui achète cela une bouchée de pain ? des philanthropes, évidemment). Ne proposez pas les jolies nappes brodées à vos filles, elles ricanent. Quant aux livres, ça ne vaut rien, la collection des Balzac ? Un directeur de médiathèque m’explique que ça prend trop de place : Balzac ? Faut compter un mètre de rayonnage et ça ne sort jamais ! Du passé faisons table rase

Le monde va changer de base […] du passé faisons table rase… Ce sont les paroles de l’Internationale… En fin de compte, les trotskystes sont exaucés…

09:30 Écrit par Claudine dans bizarreries, Ce qui ne me plaît pas, discussion, traditions, folkore | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 juin 2015

baromètre annuel sur les achats de livres.

ebook, livres numériques, polycarpe« Si le marché du livre imprimé neuf, représentant 92% du marché global en valeur, connaît un recul un peu plus marqué (-1,4% en valeur et -1,7% en volume), ceux de l'occasion et du numérique sont en progression : +6% en valeur et +3% en volume pour les livres d'occasion (qui représentent 6% du marché global en valeur), +18% en valeur et +13% en volume pour les livres numériques, qui atteignent 2,3% du marché global en valeur.

16 décembre 2014

Dernières dédicaces 2014...

Merci à mes lecteurs et lectrices, "polycarpiens-addicts" !

Ci-dessous, le texte de la conférence donnée à Saint-Avertin et à Loches sur les noms des personnages dans mes romans.

"Je ne peux pas commencer à écrire un livre si je n'ai pas le nom de mes personnages. Avec Polycarpe comme héros de ses romans policiers, en écho aux Hercule Poirot et autre Jules Maigret de la tradition littéraire à laquelle elle se rattache, Claudine Chollet a une vraie réflexion derrière le « baptême » des protagonistes de ses œuvres. « Rien n'est dû au hasard », confiait-elle hier au cours du 6e salon du livre Signature Touraine qui, ce dimanche encore, au moulin des Cordeliers, mêlera dédicaces et conférences."

Pierre Calmeilles, Nouvelle République du 14 décembre 2014

Noël, salon, dédicace, livres, cadeaux, marché, Loches, écrivains

dédicace, cadeaux de Noël, librairie, Vouvray, maison d'Annie,

                                                      Les noms des personnages

Comme l’écrivait Flaubert à son ami Taine, « Un nom propre est une chose extrêmement importante dans un roman, une chose capitale. On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau ».
De fait, je ressens exactement cela : quand le nom est mal choisi, je n’arrive pas à me familiariser avec le personnage et j’ai du mal à le visualiser, à l’imaginer, à le faire bouger, penser, discuter. Je suis en panne et je dois chercher un nom plus approprié.
Un lexicologue célèbre, Jean Pommier, a consacré tout un livre à l’onomastique chez Balzac (L’onomastique est la branche de la lexicologie qui étudie l'origine des noms propres, de personnes ou de lieux) où l’on voit que les noms ne sont jamais dus au hasard.
Je vais survoler l’onomastique de ma série des « Polycarpe ».
Dans mon choix des noms et prénoms de personnages, quatre principaux critères entrent en ligne de compte alternativement :

 

  • soit une connivence avec ma propre histoire, avec mon vécu d’auteur,
  • soit des sonorités ‒ allitérations ou consonances ‒ qui s’impriment facilement dans la mémoire pour donner du relief à un personnage secondaire.
  • soit encore un deuxième degré de signification en guise de clin d’œil au lecteur.
  • ou, enfin, j’utilise le prénom à contre-emploi pour produire dérision, ironie ou parfois pour valoriser un personnage déclassé…

En ce qui concerne le premier critère (connivence avec mon vécu d’auteur) :
Le personnage principal, Polycarpe Houle, en est l’illustration. C’est la clé de voûte de la série. D’où l’importance de son nom.

Quand j’ai commencé cette série, avec la détermination d’écrire plusieurs opus avec des personnages récurrents, j’avais une idée précise du genre de littérature que je voulais écrire : une intrigue criminelle sans cruauté, des petits meurtres entre amis, des assassinats au village… Des enquêtes d’amateurs prétextes à faire évoluer les gens, à révéler les caractères humains, sans complaisance pour la violence, et en privilégiant l’atmosphère et le style, et – ceci n’est pas la moindre des choses - en cultivant mon originalité.
Ainsi que l’affirmait le prolixe Gaston Leroux : « j’ai toujours apporté le même soin à faire un roman d’aventures, un roman-feuilleton, que d’autres à faire un poème. J’ai eu comme ambition de relever le niveau de ce genre si décrié ».
Je me situais donc dans cette lignée des auteurs de romans policiers du début du XXème qui avaient une conception ambitieuse et littéraire du roman populaire.
Le prénom de mon personnage principal devait être un hommage mes illustres confrères qui avaient affublé leurs héros de petits noms tels que Prosper, Arsène, Jules ou Hercule… Polycarpe, prénom d’une personne que je connaissais, me sembla convenir par son originalité. En plus l’étymologie apportait une épaisseur sémantique (Poly venant du grec polus  signifiant : nombreux, plusieurs, et Carpe provenant du grec karpos, signifiant : le fruit : le tout évoquant fécondité et créativité)
Le patronyme de Houle est un clin d’œil à mon premier livre publié, un roman policier de la série du Poulpe, publié par les éditions de La Baleine (manière de rester dans le champ lexical de la mer, qui m’avait porté chance !)
Et pour fignoler un peu, je voulais caser toutes les voyelles dans les prénom et nom de mon personnage.

Sur le 2ème critère (sonorités, allitérations et consonances), j’ai pris modèle sur Walt Disney qui a su jongler avec les consonnes ou les  voyelles, ainsi qu’avec le rythme de syllabes, pour nommer ses petits héros, tels que Donald Duke, Daisy Duke, Mickey Mouse, Minnie Mouse, etc.
J’ai appliqué ce principe avec mes personnages secondaires, pour leur donner du relief. Ainsi le coiffeur gay dont les lotions sont sabotées, et dont les clients ressemblent des poussins électrocutés, s’appelle Dany Daine, la correspondante du journal local est connue sous le nom d’Ida Darling, le cafetier instituteur de Rochebourg s’appelle Basile Bot, l’aide à domicile tunisienne est Salima Saoub et l’imposteur chanteur de blues a pris le nom de Billy Boy.
Pour illustrer le 3ème critère (qui joue sur les noms-indices, en rapport avec le récit), je peux citer Violette Parker du « Nègre en chemise ». Dans ce roman qui dénonce les « nègres » littéraire, Violette, ancienne enseignante, est la plume géniale et effacée de sa nièce parisienne qui signe les romans et reçoit tous les honneurs. Son prénom évoque l’encre des écoles d’antan et son nom une marque de stylo plume, son outil de travail. (Entre parenthèse, le côté prédateur d’Elvire est symbolisé par des vêtements à rayures jaunes et noires, à l’instar des frelons ou des guêpes, alors que justement, Violette mourra d’une piqure de guêpe …)
Je peux également citer Bérangère Santerre qui verra son domaine détruit dans un incendie le soir de Noël et se retrouvera sans biens, sans terre.
Elvire Augry, qui virera effectivement au gris après la résolution de l’énigme.
Dans « Le Crime de River House » : la victime Albertine a pour nom de famille Giraumont qui désigne une sorte de courge, le père ayant fait fortune dans les fruits et légumes. Elle épouse un Floche, contraction de « Filoche » puisqu’il la quitte et s’enfuit.
Mado Burlat, désirable maitresse de Floche, porte le nom d’un fruit appétissant. Franz Geheim est un allemand déserteur : Geheim, en allemand, signifie « chez soi ». Après sa désertion, il est chez lui en France.
La locataire du manoir, Arlette Pic, mère de la brave Nelly Pic et grand-mère de la monstrueuse Magali Pic, porte un nom qui la symbolise puisqu’elle agresse tout le monde.
Toujours dans ce même roman, nous avons un Simon Clampin, notaire, son patronyme évoque quelqu’un de lent, paresseux et nul en affaires, et rabat un peu son caquet. Jim Forban est d’emblée un suspect, comme l’indique son nom par ironie. Enfin, Robert Marzac, l’Universitaire distingué, porte un nom dérivé de Robert Darzac, le fiancé de Mathilde dans Le mystère de la chambre jaune.
Le 4ème critère rassemble les noms à contre-emploi, à sous-entendus ou à connotations littéraires. Ce sont des indications subliminales qui conditionnent (gentiment) le lecteur. Les patronymes à contre-emploi créent un décalage, une sorte d’oxymore d’où naît l’ironie. Ainsi Scarlett (qui évoque une merveilleuse jeune fille en crinoline) a épousé un dénommé Pochard, agriculteur. 
Calamity, qui porte des chemises à carreaux et fait du cheval, s’avère être une amicale et pacifique jeune femme. Maryline, caissière de supermarché, à un prénom de star ; la sympathique Flora Bouton est totalement passée fleur. Félicité est une infirmière terrifiante. Chimène est une vieille pocharde. Cosette c’est une femme rouée, qui a épousé un certain Barge, etc.
Dans le dernier Polycarpe, « Cœur de bœuf », l’écolo-agitateur, s’appelle Gaël Manant de la Haute, pour le plaisir de télescoper les contraires, et pour tourner un peu en ridicule le personnage hâbleur.
Bob Gorax a conservé le nom initial que je voulais donner au véritable assassin, mais c’était trop gros comme ficelle et je fais dire au personnage qu’il porte malgré lui le nom d’un « méchant de série B ».
Les Ducoin sont des bourgeois qui snobent les gens du village.
Les sous-entendus ou les connotations littéraires créent une sorte de feuilletage qui donne de l’épaisseur : par exemple, le commissaire s’appelle Félix Barcq. Barcq est homonyme de « bark » en anglais qui signifie « aboyer », c’est un clin d’œil au commissaire Japp d’Agatha Christie. L’un jappe en anglais, l’autre bark en français… il aboie et il porte le prénom Félix d’un chat de BD.
Le nom des Busier est déterminé par un pigeon voyageur égaré, la buse étant un prédateur de pigeons.
Le gendre anglais de Polycarpe s’appelle Witson, mot à mot : fils de l’esprit, il est très intelligent, il a de l’humour.

 

Nous avons fait ensemble un tour parmi la petite foule de mes personnages. Cette liste est loin d’être exhaustive, puisque tous les personnages de mes livres sont pourvus d’un nom significatif, à des degrés divers, valorisant ou dévalorisant, selon mon degré de sympathie pour lui.
Vous me demanderez peut-être quelle mouche me pique de me compliquer ainsi la vie avec des noms de personnages qui pourraient s’appeler comme tout le monde ?

À cela, j’ai deux réponses :

 

La première est qu’il y a dans mes romans autant de Pierre, Paul, Jacques ou François, que dans les carnets roses de papa, autant de Théo, Léa, Matis où  Noé que dans la société d’aujourd’hui. Simplement, c’est amusant de trouver le petit « plus » qui fera peut-être esquisser un sourire à mes lectrices ou à mes lecteurs.
J’ajoute que la lecture des rubriques nécrologiques offre parfois des surprises, telle cetteGuillemette du GOUPIL de BOUILLÉ, décédée le 3 novembre, que je ne connais pas mais qui prouve encore une fois que la réalité peut dépasser la fiction !

 

Je dirais en deuxième réponse que le risque que je prends en maniant cet humour peu conventionnel des noms propres, exprime bien ma liberté de créer, d’inventer, de tisser un lien privilégié avec mes lectrices et mes lecteurs.
J’ai aujourd’hui des preuves que ça fonctionne, que les gens apprécient, qu’ils comprennent l’intention joyeuse que je mets derrière ces jeux de mots et c’est particulièrement valorisant.
Je terminerai sur un dernier exemple en guise d’hommage : le jeune reporter du dernier « Polycarpe » : Cœur de Bœufs’appelle Laurel Boitel, qui est l’anagramme parfait de Rouletabille, le jeune reporter du Mystère de la chambre jaune.

 

Claudine Chollet

 

05 novembre 2014

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (3)

Les personnages de romans

personnages romanesque, Polycarpe, conférence, Manoir de la Tour

(Ceci est l'introduction d'une communication que je fais le 16 novembre
au Manoir de la Tour à Saint-Cyr-Sur-Loire)

Les personnages romanesques sont des personnes fictives qu’on ne peut pas décrire dans le détail sans faire périr d’ennui les lecteurs. Aussi nous, les écrivains, leurs inventeurs, devons les évoquer au moyen de techniques littéraires afin de les rendre plus vrais et plus vivants.

Quand le travail est bien fait, le personnage se met d’ailleurs à exister ; le caractère que nous lui avons donné influe sur ses actes et sur l’intrigue ; il devient une personne autonome, qui impose ses faits et gestes, ses idées et… prend parfois l’ascendant sur l’auteur : j’ai déjà vécu personnellement ce genre de situation ; les personnages sont l’émanation de nos neurones et de nos émotions ; l’acte de création est une gestation et, comme un enfant, le personnage naît, croît et s’émancipe.  

On me demande très souvent si je prends modèle de mes personnages  parmi les personnes que je rencontre. En fait, jamais de façon aussi nette. Je picore des traits de caractères, des tics de langage, des gestes, des détails vestimentaires, à gauche et à droite, sans même y penser sur le moment, et je fabrique un portrait composite en essayant d’accorder le mental avec le physique ; il m’arrive aussi de recevoir dans un rêve la visite de quelqu’un que je ne connais pas et qui veut entrer dans ma fiction…

Le personnage est un peu le vampire de notre énergie ‒ un vampire reconnaissant qui, dans quelques cas inespérés, nous embarque avec lui dans la postérité.

Pendant l’écriture de Madame Bovary, Flaubert écrivait à Hippolyte Taine, le 20 novembre 1866 : « Les personnages imaginaires m’affolent, me poursuivent, — ou plutôt c’est moi qui suis dans leur peau. Quand j’écrivais l’empoisonnement de Mme Bovary j’avais si bien le goût de l’arsenic dans la bouche, j’étais si bien empoisonné moi-même que je me suis donné deux indigestions coup sur coup — deux indigestions réelles car j’ai vomi tout mon dîner »

À mon avis, cette « vampirisation »  de l’énergie du romancier est l’une des conditions nécessaires à la postérité du personnage. On se rappelle, pour n’en citer que quelques-uns, Emma Bovary, Julien Sorel, Frédéric Moreau, Georges Duroy – le Bel-Ami de Maupassant, Solal de Belle du Seigneur, ou encore La dame au petit chien, de Tchekhov, de même que le populaire Arsène Lupin, lequel n’a pas laissé à Maurice Leblanc la liberté d’écrire autre chose.

Le paradoxe du vrai créateur consiste à donner une réalité durable à un personnage tout à fait irréel. Et ce personnage prend place dans notre généalogie comme un membre de notre famille. Par exemple, Claudine de Colette est un peu une vieille tata pour moi... Un personnage réussi n’est pas nécessairement un héros, c’est quelqu’un qui va s’incruster dans la mémoire collective, s’enraciner dans notre socle culturel.

Ces personnages, qui ont le statut d’archétypes humains, qui sont devenus des références, des repères ou des modèles, ne naissent jamais sous la plume d’auteurs à la mode, invités des talk-shows, célèbres avant d’avoir été lus, écrivant sur commandes des éditeurs, figurant au top ten des libraires, ou encore d’écrivains se mettant eux-mêmes en scène dans leurs livres. Ainsi que l’exprimait Albert Thibaudet, grand critique littéraire de l’entre-deux guerres, dans la « Nouvelle Revue Française » : « Le romancier ‟authentique‟ créé des personnages, le romancier ‟ factice‟ fait du copié-collé de personnes existantes, dont sa propre personne, le plus souvent ».

Reconnaissons que le romancier « factice » selon Thibaudet, a un grand avantage sur le romancier « authentique », c’est qu’il connaît la gloire de son vivant et l’enrichissement qui va avec… 

Cela dit,quand un personnage s’avère être le clone plus ou moins travesti de son auteur,  il fait de la figuration et ne marque pas durablement les esprits. Idem des personnages en carton-pâte qui ne sont que des personnifications de concepts ou d’idéologies, comme dans les livres de Jean-Paul Sartre, par exemple.

Inversement, dans son œuvre, Proust instille toute son énergie vitale au point que les personnes réelles qu’il décrit deviennent des archétypes du snobisme bourgeois.

Pour parvenir à rendre vraisemblable un personnage fictif, avec une économie de moyens et sans tomber dans la caricature, à l’instar d’un prestidigitateur, nous les auteurs, avons notre mallette de trucs et astuces pour les faire surgir de nulle part ; nous utilisons le décor, les descriptions, les dialogues, les figures de rhétorique, les symboles, la focalisation, etc. Ces méthodes d’écriture pourront faire l’objet d’une prochaine conférence.

Nous allons nous contenter de développer un point particulier qui caractérise le personnage romanesque : son nom.

(lire la suite sur les "pages" de ce blog : colonne de droite)

06 octobre 2014

LES PETITS SECRETS DE « POLYCARPE »

Lors des dédicaces, rencontres, débats, on me demande toujours comment m’est venue l’idée d’écrire la série des "Polycarpe", où je trouve mon inspiration, comment je crée mes  personnages, pourquoi je les affuble de ces noms, etc. Et je réponds bien volontiers mais toujours partiellement, faute de temps.
Ça serait quand même ballot de ne pas faire savoir son savoir-faire, si je peux oser ce chiasme, avec les moyens de communication dont on peut disposer actuellement.
Tout au long d'une chronique, sur ce blog, je vais dévoiler l’image dans le tapis, selon le titre d’une célèbre nouvelle d’Henri James
(The Figure in the Carpet).
Le narrateur de cette fiction anglaise suppose que seuls quelques rares initiés clairvoyants peuvent comprendre l’essence d’un livre, le secret qui préside à la création.
Je ne suis pas certaine que quiconque parvienne à décrypter complètement ce secret fictionnel sans un coup de pouce du romancier qui est seul à savoir ce qui a motivé ses choix.secret, écriture, Polycarpe, Henry James,
[Pas un récit chez Henry James, sans ce canevas serré autour d’un secret. Prétexte à un savoir qui ne cesse pas de se supposer et se soupçonner, le secret circule entre les personnages, fait lien entre eux autour d’hypothèses de vérité et de stratégies de positions, sans jamais se révéler précisément. L’insolite et le déroutant relèvent du cœur même de la cible : quelque part, on sait quelque chose.]*

 [Il n’est sans doute pas superflu de signaler que Henry James fut longtemps méconnu, voire ignoré de la critique. Il se considérait incompris, ses romans n’ayant pas de son vivant rencontre l’éloge ni le succès, à l’égal d’un art auquel il consacra sa vie entière. L’accusation portée contre les critiques inaptes à découvrir et à faire savoir un talent, est d’autant plus vive qu’en effet, dans cette nouvelle, H. James fait de la méconnaissance, voire de la méprise, basées sur l’ignorance, le fondement d’un savoir caché, lové dans le corps du texte et répondant d’un savoir caché en chacun, notamment le lecteur ou le critique, savoir caché pour autant qu’il est refoulé.]*

*Les citations sont de Osganian Valérie, « Structure littéraire, structure littérale » La passion du secret chez Henry James. Le motif dans le tapis, Essaim, 2001/2 no8, p. 85-102. DOI : 10.3917/ess.008.0085

Revenons à Polycarpe...Cultura, Polycarpe, dédicace

Polycarpe chez Cultura

Première indication, d'ordre général :

Le secret de la trame criminelle est la métaphore du secret des êtres humains, de leurs vies. Je suis hantée par les secrets, je ne peux jamais aborder quelqu’un sans me demander quel secret est enfoui en lui.
Cette « obsession » du secret est une des clés de mon inspiration.
Je développerai dans un prochain billet.
à suivre...

19:20 Écrit par Claudine dans art, discussion, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

16 septembre 2014

Pour en finir (?) avec l'expression "du coup"

du coup, communication, langue, langage

     « Du coup » s’installe dans notre paysage linguistique.

     Maintenant cette locution ne se réfère plus seulement à une causalité récente mais constitue à elle seule une référence : j’ai remarqué que des journalistes de BFM l’emploient pour évoquer tout ce qui s’est passé dans la vie d’un homme politique, économisant ainsi un fastidieux rappel des faits, partant du principe que tout le monde est au courant et débutent leurs commentaires par « du coup » qui prend alors une portée métaphorique…
      L’Académie Française peut avérer cet emploi, cette brave institution a tendance, ces dernières années, à introduire des mots de la rue avec un peu trop de précipitation…
     J’apporterais au débat* une nouvelle nuance pour expliquer cet emploi frénétique, je crois que nos concitoyens ont tout simplement du mal à se projeter et à anticiper.
     C’est une gymnastique douce des neurones qui consiste à faire précéder la proposition principale par la subordonnée conjonctive, ex : « comme elle arrive demain, je dois préparer sa chambre », ou « puisqu’elle arrive demain… »,  ou « parce qu’elle arrive demain… », de fait, il est plus simple de déclarer voire de claironner : « elle arrive demain, du coup je dois préparer sa chambre ! »
     
La conjonction de subordination (que, lorsque, puisque, quoique, comme, si et quand), ou une locution conjonctive (parce que, bien que…) servent à marquer qu'il existe un lien de dépendance entre une proposition et un terme de la proposition principale. Son emploi exige un tout petit apprentissage, c’est comme le vélo, le calcul mental, la nage… une fois acquis, ça ne s’oublie pas…

* Je remonte le débat des archives... Il y a plusieurs années que j'ai lancé le débat sur ce blog (le 5 septembre 2006 !) et il y a toujours des posts...

18:02 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, langue, langage, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

31 juillet 2014

Extrait de Nouvelles et Contes, II, H. de Balzac, 1832-1850, Quarto

saché, balzac, romancier, talent, génie, maison de campagne, manoir

(La maison de Balzac, à Saché,  en Touraine)

­"- Mon Dieu ! Quel délice qu’une semblable maison de campagne ! s’écrie Caroline en se promenant dans les bois admirables qui bordent Marne et Ville d’Avray.

Et de courir comme une biche, et de redevenir la jolie, naïve, petite, adorable pensionnaire qu’elle était !... Ses nattes tombent ! elle ôte son chapeau, le tient par les brides.

     - Ça te plairait donc bien, ma chérie, une maison de campagne ? dit Adolphe en tenant Caroline par la taille et la sentant qui s’appuie comme pour montrer sa flexibilité.

- Oh ! tu serais assez gentil pour m’en acheter une ?...

La maison de campagne est une maladie particulière à l’habitant de Paris. Cette maladie a sa durée de guérison.

Adolphe achète donc la campagne, et il s’y installe avec Caroline, redevenue sa Caroline, sa Carola, sa biche blanche, son gros trésor, sa petite filles, etc.

Voici quels symptômes alarmants se déclarent avec une effrayante rapidité.

La viande est moins chère à Paris. Les fruits sont hors de prix. Avant de pouvoir récolter les fruits chez soi, où il n’y a qu’une prairie suisse environnée de quelques arbres verts qui ont l’air d’être empruntés à une décoration de vaudeville, les autorités rurales, consultées, déclarent qu’il faudra dépenser beaucoup d’argent et – attendre cinq années !... Les légumes s’élancent de chez les maraîchers pour rebondir à la Halle, mais les légumes du jardin venus sous les bâches à force de terreau coûtent deux fois plus cher que ceux achetés chez la fruitière qui paie patente.
Les primeurs ont toujours à Paris une avance d’un mois sur celles de la campagne.

De huit heures du soir à onze heures, les époux ne savent que faire, vu l’insipidité des voisins, leur petitesse et les questions d’amour-propre, soulevées à propos de rien. Alphonse remarque, avec la profonde science de calcul qui distingue un ancien notaire, que le prix de ses voyages à Paris, cumulé avec les intérêts du prix de la maison de campagne, avec les impositions, les réparations, les gages du concierge et de sa femme, etc., équivaut à un loyer de mille écus !

On convient qu’une maison de campagne, loin d’être un plaisir, est une plaie vive…

- Je ne sais pas comment on ne vend que 5 centimes à la Halle un chou qui doit être arrosé tous les jours, dit Caroline.

- Mais, répond un petit épicier, le moyen de s’en tirer, à la campagne, c’est d’y rester, d’y demeurer, de se faire campagnard, et alors, tout change…

Caroline en revenant, dit à son pauvre Adolphe :

-Quelle idée as-tu donc eu là, d’avoir une maison de campagne ?... Ce qu’il y a de mieux en fait de campagne, est d’y aller chez les autres !

Adolphe se rappelle un proverbe anglais qui dit : « N’ayez jamais de journal, de maîtresse, ni de maison de campagne ; il y a toujours des imbéciles qui se chargent d’en avoir pour vous… »

Signé : Honoré de Balzac

Balzac, saché, Touraine, écrivain

16:01 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, Loisirs, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

11 juillet 2014

"Théorie de la vilaine petite fille" d'Hubert Haddad

 

Un roman dont on se délecte du style.

hubert Haddad, nouvelle fiction, style, vocabulaire

Il m'est arrivé deux fois seulement de relire un livre en boucle, en reprenant au début dans la foulée, juste pour le plaisir du style, pour m'imprégner des tournures de phrases, des évocations, pour comprendre comment Haddad écrit et nous immerge dans une époque, nous emporte comme un bagage dans le temps et l'espace... et en m'obligeant à noter tous les mots inconnus de moi ou employés sous des formes adjectives ou substantives que je n'avais encore jamais rencontrées.

L'autre livre, c'était "Belle du Seigneur".

J'ai établi la liste de ces mots rares et leurs définitions que je poste sur une page de mon blog en haut à droite...

01 juillet 2014

Merci, Michel Onfray, de dire ça...

Michel Onfray balance sur Houellebecq et Angot
 
"Le problème de l'écrivain, c'est l'éditeur. Aujourd'hui un écrivain, c'est quelqu'un dont l'éditeur aura choisi le livre. C'est-à-dire bien souvent ce que les directeurs commerciaux lui auront soufflé à l'oreille. Toute la littérature plus complexe, avec un vrai style, n'est plus publiée. C'est peut-être la littérature de demain, en tout cas ce n'est pas celle d'aujourd'hui. Le livre est devenu une marchandise comme une autre, et il y a de moins en moins d'éditeurs qui font vraiment leur travail. Y compris les éditeurs qui disent "nous sommes des résistants", qui prétendent être dans une autre logique, alors qu'ils sont simplement subventionnés par le CNL et proposent une littérature aussi fausse que la première. Les vrais éditeurs, capables de prendre des risques sans céder aux sirènes de la mode, on ne sait malheureusement plus où les trouver. "
 
Lire l'article : ici

15:13 Écrit par Claudine dans art, discussion, littérature, Livre, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 mai 2014

Y a pas de mal à en dire du bien !

youpi, cool, chouette, avis des lecteurs

J'avais complètement oublié que j'avais envoyé le manuscrit du"Crime de River House"au site "Nouvelles Plumes", avant sa publication, un site sur lequel les lecteurs donnent leurs appréciations.

 Exemple : mariepauleR, 50 ans, psychothérapeute donne son avis :

En une phrase:
livre très agréable à lire, avec un suspense qui nous maintient en haleine et nous fait emettre de nombreuses hypothèses... nous avons hâte de le finir!l' l'écriture est fluide et nous nous prenons très vite au" jeu" devenant "partenaire" des personnages principaux, présent avec eux sur les différents lieux d'actions ou de souvenirs...

J'ai particulièrement apprécié:
très bonne écriture; noms originaux, histoire qui mèle passé et présent dans une écriture dynamique et actuelle; personnages interessants et qui peuvent tous être les "meurtriers"!
Autres commentaires

Style littéraire:
très bien écrit (un seul "a" sans accent qui en aurait mérité un au fil des 256 pages !) alternance entre rythme "stressant" et rythme apaisant; les scènes sont très "réalistes" et l'on se projete sur le site facilement

Mon sentiment sur le titre du livre:
adapté! et correspondant au contenu

Ce que je pense des personnages:
Polycarpe, Imogène, Forban,des prénoms inimaginables!!!! mais avec des personnalités attachantes et très présentes! nous les suivons avec attention et plaisir!

Ce que je pense du thème général du livre:
il mèle passé et présent, sentiments et expériences,questionnements quant à la personne qui partage votre vie.... très interessant!

Ce livre ferait-il un bon film ?
oui, avec des acteurs qui ont une "présence" forte; les possibilités sont nombreuses et les hypothèses jamais certaines... avec en plus des sites que l'on imagine aisement.. oui, un bon film en perspective!

C'est cool, non? Il y a ainsi une dizaine d'avis super favorables...
C'est ici :http://www.nouvellesplumes.com/docs/evaluation.php?id=218...

17:45 Écrit par Claudine dans Blog, discussion, langue, langage, littérature, Livre, publications, roman policier, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

20 mars 2014

L'AVENTURE D'UNE ECRITURE...

 Crêperie La blanche Hermine, 2, rue Anne de Bretagne à Langeais.café littéraire, Langeais, conférence, écriture

« L’aventure d’une écriture » est le thème de la conférence du 22 mars animée par Claudine Chollet.
L’expression, empruntée à Jean Ricardou, (Pour une théorie du nouveau roman, 1971) se voulait contestataire du roman traditionnel que définit l’écriture d’une aventure
Entre ces deux théories croisées, comment aborder le roman aujourd’hui ? L’écrivain moderne ne peut pas faire l’impasse sur cette question…
Claudine Chollet est une romancière tourangelle connue surtout pour sa série des Polycarpe, chronique d’une humanité pittoresque sur le fil rouge d’intrigues policières.  Ses romans sont adaptés en audio pour les bibliothèques sonores et bientôt disponibles en numérique.

10:46 Écrit par Claudine dans association, discussion, langue, langage, littérature, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer | |

16 juillet 2013

Amateurs de romans policiers et de BD : Tous à Concarneau !

Concarneau,salon polar,simenon,chien jaune

Téléchargez le programme complet : ici !

19 juillet au 21 juillet 2013

Festival du Polar "Le Chien Jaune"

Cette année, le thème est "polar et musique" avec un éclairage sur les années 60 : conférences à la bibliothèque, soirée jazz avec Major Swing le samedi soir, courts-métrages polar...

Exposition BD- music à la bibliothèque du 01 au 31 juillet.

Quai d'Aiguillon, sous chapiteau.

19 juin 2013

L'aventure d'une écriture (suite)

Virginia Woolf

un certain point de vue sur l'écriture, à méditer...

 

 

Virinia Woolf, roman, romanciere, citations

 

« [...] de quoi vient ce sentiment de sécurité qui, graduellement, délicieusement, complètement, en les lisant [les grands romanciers] s’empare de nous ? [...] ils connaissent les relations des êtres humains les uns envers les autres et envers l’univers. »

« Nos [auteurs] contemporains, dit Virginia Woolf, nous affligent parce qu’ils ont cessé de croire [que les sentiments et les passions humaines sont à peu près les mêmes en tous les êtres... que la vie est d’une certaine qualité]. Les plus sincères d’entre eux écrivent sous le nom de romans des mémoires. Ils ne peuvent construire un monde parce qu’ils ne se meuvent pas librement à l’intérieur d’autres âmes. Ils ne peuvent raconter d’histoires parce qu’ils ne croient pas à la vérité des histoires. Ils ne savent plus généraliser. Ils dépendent de leurs sentiments et de leurs émotions, dont le témoignage au moins est fidèle, plutôt que de leur intelligence dont le message semble obscur »


« De sorte que si l’écrivain était un homme libre et non un esclave, s’il pouvait écrire ce qui lui plaît, non ce qu’il doit, il n’y aurait pas d’intrigue, pas de comédie, pas de tragédie, pas d’histoire d’amour, pas de catastrophe conventionnelle, et peut-être pas un seul bouton cousu comme dans les romans réalistes. La vie n’est pas une série de lampes arrangées symétriquement ; la vie est un halo lumineux, une enveloppe à demi transparente qui nous enveloppe depuis la naissance de notre conscience. Est-ce que la tâche du romancier n’est pas de saisir cet esprit changeant, inconnu, mal délimité, les aberrations ou les complexités qu’il peut présenter, avec aussi peu de mélanges de faits extérieurs qu’il sera possible. Nous ne plaidons pas seulement pour le courage et la sincérité, nous essayons de faire comprendre que la vraie matière du roman est un peu différente de celle que la convention nous a habitués à considérer. »

18:35 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 mai 2013

L'AVENTURE D'UNE ECRITURE

 

Dans le cadre des FLORILEGES CULTURELS, le 2 juin à 14 heures, j'interviens au Manoir de la Tour, à Saint-Cyr-sur-Loire sur le thème : "L'AVENTURE D'UNE ECRITURE".

Vous trouverez dans la rubrique "pages" ci-contre la totalité de l'intervention dont voici, ci-dessous, l'introduction.

salon, livres, saint-cyr-sur-loire

Nous devons à Jean Ricardou dans Pour une théorie du Nouveau roman, essais, Seuil, collection « Tel Quel », Paris 1971,  cette figure littéraire appelée chiasme : « le nouveau roman n’est plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture ».

Remettons cette phrase dans son contexte des années 70 où on brûlait symboliquement les œuvres antérieures, on faisait « table rase » du passé -  je le sais : je lisais « Tel Quel » ; c’était Fahrenheit 451 (de Ray Bradbury publié en 1953). Au bûcher Flaubert, Balzac... et tous les auteurs dits « bourgeois » !

Comme toujours, les théories les plus radicales s’émoussent heureusement avec le temps : le roman traditionnel non seulement n’a pas disparu mais reste prisé des lecteurs, publié par les éditeurs, commenté dans les cafés littéraires et bien présent sur les rayons de bibliothèques.

 « L’écriture est une aventure » parce qu’écrire est une exploration, l’écrivain part en terra incognita sur la page blanche.

Quand l’explorateur Christophe Colomb est parti vers l’Inde, il ne savait pas qu’il découvrirait l’Amérique. Ce phénomène de sérendipité est inhérent à la création littéraire (sérendipité : découverte de quelque chose par accident et sagacité alors que l'on est à la recherche de quelque chose d'autre) : à condition de souquer ferme : ce n’est pas en écrivant ce qui passe par la tête, n’importe comment, qu’il se produira des découvertes miraculeuses et que nous aborderons les rivages de l’art littéraire.

La littérature est une écriture raisonnée.

Mais l’écriture n’est pas raisonnée en soi ; elle l’est en tenant compte des lecteurs pour lesquels l’auteur écrit, elle l’est par rapport à la façon dont les lecteurs vont recevoir le récit. Si j’écris un roman historique ou Harry Potter ou si j’inclus ou non du porno dans mon roman, je toucherais un lectorat ou un autre : les fous de lecture, les liseurs désinvoltes, les lecteurs snob, les érudits ?

En choisissant un genre de littérature, l’écrivain sélectionne un certain lectorat.

Objet lisible / œuvre littéraire

La littérature propose au lecteur de vivre sur le mode imaginaire une expérience qu'il ne pourrait pas vivre dans la réalité.

L’art d’écrire, c’est être capable de rendre cette expérience vraisemblable.

C’est plus qu’un savoir-faire, qui ferait de la littérature un travail d’artisan d’art, mettant en œuvre un certain nombre de procédés transmis d’une génération à l’autre. L’objectif de la transmission d’un savoir-faire étant justement d’éliminer l’aventure. Pour composer une œuvre littéraire, le savoir-faire est nécessaire mais pas suffisant.

Si vous avez appris toutes les techniques, vous ferez peut-être un objet lisible et pourquoi pas plaisant, mais vous n’aurez pas fait une œuvre littéraire.

 ... à suivre dans la colonne "pages" ...

14 février 2013

Salons et dédicaces : Polycarpe y sera...

1) à l'Hôtel de Ville de TOURS : LE CHAPITRE DES FEMMES

LES 20 ET 21 AVRIL 2013

salon du livre fémminin, Tours,

***

2) à SAINT-CYR-SUR-LOIRE : LES 25 ET 26 mai 2013

 

banniere-5eme-edition-du-chapiteau-du-livre-Saint-Cyr-sur-Loire-2013.jpg

salon, livres, saint-cyr

 

***

et...  3) THE LAST BUT NOT THE LEAST... à CONCARNEAU :

du 18 au 21 juillet 2013

siteon0.jpg

 

polar, salon, Concarneau, chien jaune

***

Tapis rouge” pour Polycarpe sur France Bleu.

 

   Je viens d’enregistrer un « Tapis Rouge » sur France Bleu Touraine
   L’enregistrement, mené par Serge Fournel, est passée vertigineusement vite.
   J’espère que Polycarpe en sortira un peu plus populaire…
 

   « Dérouler le Tapis rouge sur France Bleu Touraine c’est pour moi mettre à l’honneur des émotions uniques. 
   Ce n’est ni une émission politique, ni un rendez-vous polémique, ni même une vitrine pour promouvoir un événement d’actualité.
   Cette émission je la souhaite ouverte à tous, artistes, élus, mais également aux responsables d’associations, aux médecins, chercheurs, magistrats, responsables religieux, aux acteurs de la vie économique, aux responsables culturels, à vous qui avez une place à part entière dans notre région.»
   Adrien Lacassaigne

08:57 Écrit par Claudine dans discussion, interviews, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

02 février 2013

LE HIP TCHATCHE DE « ELLE »

ELLE

Dans  le « ELLE » n° 3499,  des mots, des figures de style et des expressions en anglais « customisé » constituent, me semble-t-il, l’idiome (parler spécifique à une communauté, Le petit Robert) de la branchitude.

Ce parler "écrit" crée la connivence entre les jolies jeunes femmes chic et riches (ou supposées telle) ; il nous suggère avec humour de l’adopter pour devenir membre de cette élite ; il nous fourre dans le crâne qu’être civilisé, c’est être snob.

Quelques exemples :

- la hype de l’expat’ 

- l’atout du style look 

- c’est classy 

- le néo-perf 

- un slim gentillet 

- grungy 

- gipsy bling 

- se faire un joli glow   l’ultra-glam 

- des vagues de glam 

- la chic attitude 

- after-party ;

- rétro-futuriste 

- must have 

- bottines so en hauteur 

- écouter les playlists 

- lipstick assorti 

- textures ultra-cocooning 

- les couples french kiss, french toast, french lib’ 

it bag # le contraire du sac qui s’installe dans la durée 

- collections pink-shocking 

- les packagings font du bien à la déco 

- un site extra pour booker en ligne un soin beauté 

- racines [de cheveux] plaquées-glossées 

- meilleurs tutos pour un maquillage

- blouson en jean vert Big Apple [qui] dédramatise de look 

- le glam et le strass sont en after toute la journée 

- le cuir est le signe du casual par excellence 

- oui au perf python avec top filet, yes au perf à épaules XXL 

- micro-short bubble-gum 

- des looks terriblement synchrones 

- se positionne dans le segment maquillage 

- une peau pulpy.

Idée pour le prochain atelier d'écriture : composer un poème-centon à partir de ces expressions... Avis aux amateurs !

 

18:18 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, langue, langage, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

09 décembre 2012

La SGDL prend la défense des auteurs, à l'heure du numérique

Adhérente de la Société des Gens de Lettres, j'ai assisté à une réunion d'information de mardi 4 décembre à Orléans, animée par Geoffroy Pelletier et Valérie Barthez, qui peut intéresser mes confrères et consoeurs écrivains.

En voici le compte-rendu.

SGDL, écrivains, hôtel de Massa, droits d'auteur

 Tapisserie d'Aubusson sur un carton de Georges Rohner, 1956, hôtel de Massa, dépôt du Mobilier national
George Sand assise avec son éventail, avec Gustave Flaubert, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas.

Une fois n’est pas coutume, la SGDL descend en province, pour nous parler des droits d’auteur, des contrats d’édition et de la cession des droits numériques.

 

Présentation de la SGDL

Fondée en 1818 par nos illustres écrivains du XIXème, dans le but de défendre les auteurs et leurs droits.

Pour être adhérent, il faut avoir publié au moins un livre à compte d’éditeur.

Pour être sociétaire, il faut avoir publié au moins six livres à compte d’éditeur.

Il y a aujourd’hui 6000 adhérents.

En 1929, l’immeuble de la SGDL, l’hôtel de Massa, qui se trouvait sur les champs Élysées a été déplacé pierre par pierre à son adresse actuelle, 38 rue du Faubourg-Saint-Jacques, dans le 14ème .

La SGDL a un rôle social, juridique (les adhérents peuvent consulter avant de signer un contrat, un rôle de formation et d’information.

Pour tous, elle a une activité de dépôt de manuscrits papier et numérique, protégé et daté grâce au système « Cléo ».

Elle représente les auteurs auprès du gouvernement et des institutions européennes. Elle travaille à remettre en lecture les œuvres indisponibles et les œuvres orphelines.

C’est une instance de liaison entre les auteurs et les éditeurs, en particulier le SNE, syndicat national des Editeurs qui comprend les plus grands éditeurs français. Elle défend les droits d’auteur. Elle décerne et dote un prix littéraire annuel.

Elle organise des manifestations toute l’année, dans les médias, les forums et elle est présente tous les ans au cœur du Salon du Livre de Paris en partenariat avec la SCAM, la charte des auteurs jeunesse et la TLF (les traducteurs).

La SGDL constitue un catalogue des coordonnées des ayants-droits des écrivains pour ressortir de l’oubli des œuvres indisponibles ou pour retrouver les auteurs des œuvres orphelines.

La SGDL ne perçoit aucune subvention pour garder toute sa liberté d’action.

 

La propriété intellectuelle et les droits d’auteur

Les droits de l’auteur se décomposent en droit moral et droit patrimonial.

·      Le droit moral repose sur la personne de l’auteur. Il est incessible, imprescriptible et inaliénable.

Les attributs du droit moral sont les suivants :

-         Droit de divulgation (l’auteur choisit de communiquer son œuvre au public)

-         Droit à la paternité (obligation de mentionner le nom ou le pseudo de l’auteur)

-         Droit au respect de l’œuvre (l’éditeur ne peut pas modifier le texte sans l’accord de l’auteur)

-         Droit de retrait ou de repentir (possibilité de retirer son œuvre du commerce moyennent indemnisation de l’éditeur)

Le droit au respect est remis en cause avec le numérique : quid du découpage des textes, de la vente au chapitre, de la diffusion d’extraits ? C’est une atteinte à l’intégrité de l’œuvre.

·      Le droit patrimonial recouvre :

-         le droit de reproduction

-         le droit de représentation

Ces droits sont limités dans le temps. Les droits d’une œuvre sont protégés 70 ans après la mort de l’auteur (+ 30 ans pour les auteurs morts pour la France).


Le contrat d’édition

I   – Le contrat d’édition doit être écrit (le premier tirage doit être indiqué)

II  – Obligations de l’auteur :

-         remise du manuscrit sous la forme convenue

-         garantie de la neutralité, du respect du bon droit

         III – Obligations de l’éditeur :

-         fabriquer les ouvrages en nombre

-         assurer une promotion permanente et suivie

-         rémunérer l’auteur

-         rendre des comptes annuellement

-         garantir le respect du droit moral de l’auteur

 

IV – Les questions qui se posent :

·      La notion de « promotion permanente et suivie » n’a jamais été vraiment définie, en cas de litige la jurisprudence apprécie.

·      La durée du contrat , elle est déterminable et non systématiquement celle de la propriété intellectuelle. Sans durée écrite, le contrat est nul

·      La rémunération peut être fixée à la proportionnalité ou au forfait. Le pourcentage est toujours fixé sur le prix de vente publique HT. La loi sur le livre numérique veut garantir une rémunération juste et équitable, Ce qui reste imprécis.

·      La résiliation pose aujourd’hui quelques problèmes du fait de l’impression à la demande (marché en expansion) qui remet en question la notion de tirage épuisé. et ne permet plus à l’auteur de reprendre ses droits (papier) pour cause d’épuisement du stock.

Il est impossible de distinguer si un ouvrage est l’objet d’un tirage supplémentaire. Le progrès technologique permet d’inverser la notion commerciale d’offre et de demande, ce qui contourne le critère de promotion permanente et suivie.

 

GESTION COLLECTIVE DES DROITS

- Reprographie :

Le CFC - Centre Français d'exploitation du droit de copie - gère les officines de photocopies des textes, reçoit la rémunération et redistribue l’argent aux auteurs via les éditeurs. Si les livres sont copiés, l’éditeur doit l’indiquer sur la reddition des comptes. Le site de la CFC peut être consulté pour vérifier les copies.

 

-   Droit de prêt :

SOFIA gère les organismes de prêt (bibliothèques). Les adhérents de SOFIA reçoivent directement les sommes de SOFIA, qui collecte les droits sur les livres vendus par les libraires aux bibliothèques, plus un forfait par usager pour les lectures puibliques.

 

NUMÉRISATION des livres indisponibles

1er Mars 2012 : mise en œuvre par la BNF de la numérisation des livres indisponibles (Constat d’un corpus de 500.000 titres par an qui disparaissent) grâce à une subvention dite « le grand emprunt » qui ne sera certainement jamais remboursé.

C’est SOFIA qui accorde les autorisations de numériser et qui recherche les auteurs ou les ayants-droits des écrivains en publiant chaque année la liste des œuvres numérisables. L’auteur a la possibilité de s’y opposer dans un certain délai (exerçant alors son droit de retrait).

Le projet vise l’exhaustivité des titres numérisés, après la première tranche des 50.000 livres choisis.

Pour ce premier choix, utilisation du filtre « ARO » des livres basés sur ELECTRE.

 

LES DIFFICULTÉS DU NUMÉRIQUE

-         Offre limitée : peu de livres sont numérisables (réplique homothétique du livre papier).

-         Revenus limités pour les auteurs : moins de 2% des revenus. Prévisions de 13 à 15%  des revenus dans 4 ou 5 ans tous secteurs confondus.

-         Marché déstabilisé : c’est un nouveau métier, les gens dans les maisons d’édition sont peu motivés pour se former

-         Dimension géographique : comment maîtriser les ventes dans les pays étrangers ?

-         Investissement et retour des livres ?

-         État déstabilisé qui laisse les choses se faire toute seules : la SGDL veut fixer les règles et les rôles.

-         Les auteurs aussi sont déstabilisés : y voient l’occasion de se débarrasser des éditeurs, ont peur de se faire pirater, se posent la question de la protection des textes .

-         Durée du contrat d’édition numérique : la prévoir courte en attendant d’y voir plus clair.

 

DISCUSSIONS AVEC LE SNE (SYNDICAT DES ÉDITEURS)

La SGDL s’est tournée vers les éditeurs avec l’intention d’adapter le code des usages au numérique, voire ensuite envisager une modification législative.

Les associations d’auteurs et la SGDL souhaitaient :

·      Des contrats séparés pour le numérique, à durée limitée

·      Une rémunération calculée autrement qu’au pourcentage, avec maintien de l’assiette de rémunération même si le livre numérique est vendu moins cher, car moins onéreux.

·      Le Bon à tirer numérique approuvé par l’auteur

·      Une périodicité plus importante des redditions de comptes avec accès au site de l’éditeur

·      Un organisme (le CNL) de récupération et de redistribution des droits numériques comme dans le cinéma.

Sur tous ces points blocage complet des éditeurs. Et notamment sur la durée limitée des contrats : c’est un vrai tabou.

L’éditeur veut tous les droits sur le livre papier et numérique mais, en cas de rupture, veut garder le droit numérique.

La SGDL défend, d’une manière globale :

-         la possibilité pour l’auteur de récupérer ses droits numérique ou papier) si le titre ne marche pas,

-         la durée limitée de la cession des droits,

-         une définition précise de la notion « d’exploitation permanente et active » avec diffusion de l’œuvre,

-         et en cas de non respect de la reddition des comptes, la rupture pure et simple du contrat.

Les éditeurs jouent la montre, forts de ce que les auteurs signent actuellement des contrats en leur défaveur.

Mise en place d’une commission pour rédiger un code des usages numériques et poser des principes.

Constat que certains auteurs plus téméraires obtiennent des avantages que le SNE refuse d’admettre en général.

Une nouvelle phase de discussions s’annonce, en attendant un projet de loi pour 2013...

22:42 Écrit par Claudine dans art, association, Blog, discussion, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

14 août 2012

Dédicaces imminentes ou prochaines...

Je dédicacerai mes "POLYCARPE" et mon dernier livre publié "AMOURANTE BULLE" (Conte Poétique)  :

- Vendredi 17 Août  sur le marché nocturne de LANGEAIS 37, de 18 h à 23 h
- Dimanche 26 Août à LA FORÊT DES LIVRES (initiée par Gonzague Saint-Bris) à CHANCEAUX PRES LOCHES, Indre et Loire, de 10h à 19h
- Samedi 8 Septembre lors de la Journée des écrivains de Touraine, à AMBOISE (Indre et Loire), sur le mail devant la maison de la Presse à partir de 10 h 30
- Samedi 6 octobre, j'anime un atelier d'écriture à la Médiathèque François Mitterrand, près du beffroi à TOURS-NORD, Indre et Loire, à partir de 14 h 30
- Mardi 9 octobre, j'anime une conférence à la médiathèque François Mitterrand précitée, sur le thème du "Roman policier", à partir de 18 h 30
- Samedi 15 Décembre, rencontre avec mes lecteurs, à la Médiathèque de CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre et Loire) à partir de 15 heures.

03 juin 2012

A mes lectrices...

 

Pas le temps de poster une longue note, à cause d'un trop-plein d'activités et d'obligations diverses.

Mais je dédie ce post à mes lectrices, qui ont acheté mes livres hier au Chapiteau du livre de St-Cyr.

Parce qu'elles étaient tellement souriantes, chaleureuses et sympathiques.

Et aussi parce qu'elles sont fans de Polycarpe !

Alors merci Nadine, Caroline, Chantal, Véronique, et les autres qui ne m'ont pas laissé leurs noms...

chapiteau du livre, salon du livre, dédicace

18:56 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 mai 2012

Hé ! Est-ce que tout le monde roupille sur hautetfort ?

normalité, folie, totalitarisme, indignation

Allez faire un tour sur Touraine media.com...

Quelques réactions au post précédent..

C'est ici : http://www.tourainemedia.com/2012/05/15/president-%C2%AB-normal-%C2%BB-attention-danger-le-mot-est-suspect/

23:01 Écrit par Claudine dans discussion, langue, langage | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook | |  Imprimer | |