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21 novembre 2016

les dessins de Van Gogh et le coup éditorial du seuil, suite...

faux tableaux, van gogh, Criminelles,

Tiens, comme c'est bizarre ! Suite du post précédent...

Lu dans Livre Hebdo : "Le musée néerlandais dédié au célèbre peintre impressionniste juge que les dessins publiés par Le Seuil sont des faux."

  Évidemment que c'est un "coup" éditorial !
Je suis toujours extrêmement surprise du déni d'imposture répandu dans la population qui se bouche les yeux comme le vieil homme de Van Gogh.

Idem pour écrivains prétendument auteurs d'un livre par mois... durant trente ans ! Qui peut croire ça ? Alice au pays des merveilles, peut-être ?
La pensée magique, le désir de contes résiste à la logique et au raisonnement ; Finalement, c'est un peu ça que je démontre dans mes "Polycarpe" : mon cher Poly ne peut s'empêcher de dénoncer le déni d’imposture, qui est l'alibi du crime.

* * *

Suite de l'enquête, article trouvé dans Livre hebdo aujourd'hui 7 décembre:

"le musée liste plusieurs points factuels concernant l'encre utilisée, la technique, le style, la provenance et la fiabilité du carnet. Concernant l'encre utilisée, le musée fait par exemple remarquer qu'elle est marron, alors que Van Gogh utilisait surtout une encre noire, mais décolorée avec le temps, ainsi qu'il peut être constaté sur les dessins authentifiés, ce que l'auteur du carnet aurait voulu reproduire en ignorant cette particularité. Le musée relève aussi des erreurs topographiques, s'interroge sur la reconstitution de la chronologie des dessins, et met en doute l'authenticité d'un carnet de notes utilisé pour retracer l'origine des dessins."



 

 

 

 

16 novembre 2016

Vous y croyez, franchement ?

Lu dans Livre Hebdo :

"Au Seuil c'est Bernard Comment, le directeur de la collection "Fiction & Cie (…)  qui a le premier entendu parler de l'existence de dessins inédits de Van Gogh, au début du printemps 2015. Mais, "je n'y croyais pas, admet-il aujourd'hui, car Ambroise Vollard [célèbre marchand d'art et galeriste qui révéla Van Gogh, entre autres, NDLR] avait envoyé beaucoup de monde à Arles pour tout ratisser".

il est bien identifié comme carnet de dessins, mais son origine se perd, en même temps que le nom de l'artiste.

Pendant l'été 2015 cependant, où il se trouve dans le sud de France, l'éditeur déjeune à Aix-en-Provence, grâce à un intermédiaire, avec le commissaire (..)qui représente la propriétaire actuelle des dessins. Après avoir envisagé plusieurs hypothèses – vente, exposition –, ce dernier a choisi de faire d'un livre l'acte de divulgation des œuvres. Le Seuil, qui détient les droits mondiaux du livre qu'il commercialise (mondialement) avec un prix de vente public de 69 euros..."

Affaire Matisse, roman policier


C'est marrant, c'est l'histoire de mon roman policier "Criminelles", à ceci près que j'évoque une toile de de Matisse et qu'il s'agit ici d'un carnet à dessins de Van Gogh...

Il ne se passe pas 6 mois sans qu'on retrouve une œuvre dans le grenier d'une vieille mamie... Et alors se mettent en branle les experts qui sont formels... ben tiens !

10:52 Écrit par Claudine dans bizarreries, contes et légendes, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

04 avril 2015

Joyeuses Pâques !

 

Saga d'une babyboumeuse...

Cellefrouin, 1953

Pâques, église, enfance, cloches,

23:58 Écrit par Claudine dans contes et légendes, traditions, folkore | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

11 juillet 2014

"Théorie de la vilaine petite fille" d'Hubert Haddad

 

Un roman dont on se délecte du style.

hubert Haddad, nouvelle fiction, style, vocabulaire

Il m'est arrivé deux fois seulement de relire un livre en boucle, en reprenant au début dans la foulée, juste pour le plaisir du style, pour m'imprégner des tournures de phrases, des évocations, pour comprendre comment Haddad écrit et nous immerge dans une époque, nous emporte comme un bagage dans le temps et l'espace... et en m'obligeant à noter tous les mots inconnus de moi ou employés sous des formes adjectives ou substantives que je n'avais encore jamais rencontrées.

L'autre livre, c'était "Belle du Seigneur".

J'ai établi la liste de ces mots rares et leurs définitions que je poste sur une page de mon blog en haut à droite...

05 février 2014

"Les pavés de l'enfer" : e-book gratuit à télécharger.

Pour les amateurs du genre polar "humoristique" :

nouvelles primées dans divers concours...

à télécharger gratuitement sur vos ordis, tablettes et liseuses !

Suivre ce lien :

http://fr.calameo.com/books/003156378715bcc55e6c4

ebook gratuit, nouvelles polar, claudine Chollet, Les pavés de l'enfer

25 août 2012

COUVERTURE d'AMOURANTE BULLE

 

Le dessin, réalisé par l'auteur, c'est à dire moi :-) de la couverture d'AMOURANTE BULLE, conte poétique que je dédicacerai demain à la FORÊT des LIVRES*

 

couverture, livre, édition, amour, baiser

couverture Amourante Bulle.jpg

 

*Le programme des la Forêt des Livres organisée par Gonzague Saint-Bris :
ICI
(http://www.laforetdeslivres.com/)

 

14 août 2012

Dédicaces imminentes ou prochaines...

Je dédicacerai mes "POLYCARPE" et mon dernier livre publié "AMOURANTE BULLE" (Conte Poétique)  :

- Vendredi 17 Août  sur le marché nocturne de LANGEAIS 37, de 18 h à 23 h
- Dimanche 26 Août à LA FORÊT DES LIVRES (initiée par Gonzague Saint-Bris) à CHANCEAUX PRES LOCHES, Indre et Loire, de 10h à 19h
- Samedi 8 Septembre lors de la Journée des écrivains de Touraine, à AMBOISE (Indre et Loire), sur le mail devant la maison de la Presse à partir de 10 h 30
- Samedi 6 octobre, j'anime un atelier d'écriture à la Médiathèque François Mitterrand, près du beffroi à TOURS-NORD, Indre et Loire, à partir de 14 h 30
- Mardi 9 octobre, j'anime une conférence à la médiathèque François Mitterrand précitée, sur le thème du "Roman policier", à partir de 18 h 30
- Samedi 15 Décembre, rencontre avec mes lecteurs, à la Médiathèque de CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre et Loire) à partir de 15 heures.

21 avril 2012

Le Post de REMI SHULZ* sur mes POLYCARPE et MON POULPE

*Si vous ne le connaissez pas encore, Rémi SCHULZ est (je le cite) :  "Ecrivain, amateur de bizarreries en tout genre, surtout numériques, surtout concernant le nombre d'or ou la quaternité"...
 
Pour connaître mieux l'auteur de Sous les Pans du Bizarre, 2000, La Baleine-Le Seuil, publié par notre éditeur commun Antoine de Kerverseau, ami de POUY et de quelques fondus de coïncidences, comme George PEREC, c'est ici, puis ici, et encore ici...
 
Arrimez vos neurones... !

Ecole L
à Claudine N
 
"Les rebondissements divers des deux derniers mois ont ajourné une affaire non moins digne d'intérêt, mais ce retard s'avère finalement enrichissant. Le 1er février, j'ai reçu un mèl de Claudine Chollet, laquelle avait récemment trouvé mon site en faisant des recherches sur Perec. Ceci l'avait menée à ma page La Baleine d'or, où j'explorais comment, sans aucun calcul délibéré des responsables de la principale collection de poche Baleine, le nombre de Poulpes y avait été avec une remarquable constance en rapport d'or avec le nombre d'autres titres dans la collection. Claudine avait publié le 141e Poulpe en 2001, Un petit lapsus très suspect, numéro 228 dans la collection. Elle put vérifier que 228/141 = 1.617... meilleure approximation du nombre d'or à ce niveau. Claudine a créé par ailleurs un héros récurrent, le vétérinaire retraité Polycarpe, dont 5 enquêtes ont été publiées à ce jour. La 4e est parue en juillet 2008, Le Nombre d'Or, et Claudine m'a assuré qu'elle avait imaginé cette enquête faisant intervenir au premier plan le nombre d'or sans la moindre connaissance de mes élucubrations diverses. Nul besoin de sa parole pour deux autres coïncidences, d'abord le 4e de la série, puisque je n'ai créé Quaternité que deux mois plus tard. C'est encore dans ce seul volume de la série qu'apparaît le nom de Jung... Je reviendrai sur le roman plus loin, tant la première coïncidence Baleine est riche. C'est donc Perec qui a mené Claudine à mes pages, et à calculer le rapport 228/141 qui se simplifie en 76/47, soit les valeurs de GEORGES/PEREC. C'est Perec qui m'avait mené à découvrir la curiosité dorée de la collection Baleine, par son n° 89 qui était aussi le 55e Poulpe, La disparition de Perek, de Hervé Le Tellier. 55 et 89 sont deux nombres de Fibonacci, suivis par leur somme 144 qui correspond à CLAUDINE+CHOLLET (69+75). C'est une allusion plutôt dépréciative qui est faite à Jung dans Le Nombre d'Or. La compagne de Polycarpe, Imogène, est férue de psychanalyse, mais elle délaisse Jung, trop sulfureux, au profit de Freud et Lacan. Or SIGMUND/FREUD = 87/54 est un nom doré, et la série additive 54-87-... se poursuit par 141-228, les nombres du Poulpe de Claudine. Il est presque universellement admis que deux grands esprits ont révolutionné le monde au début du 20e siècle, l'un dans le domaine de l'esprit, Freud, l'autre dans celui de la matière, Einstein. Presque, car certains tentent de démontrer à grands cris (Onfray par exemple) qu'ils se seraient appropriés des découvertes préexistantes. Tous deux d'origine juive, ils ont dû quitter Berlin et Vienne à l'avènement du nazisme. Un autre point commun est bien moins connu, celui d'avoir un nom doré, car EINSTEIN/ALBERT = 95/58. Une nouvelle coïncidence avec Claudine est qu'un élément important de son Nombre d'Or est un ULM, présent en couverture, or Einstein est natif d'Ulm... Le rapport est ici nom/prénom, ce qui permet d'imaginer un Albert Freud = 112, subordonné à un Sigmund Einstein = 182. La moyenne entre les deux serait 56/91, correspondant à Marina Sloty et à son insolite aventure, se simplifiant en le rapport 8/13 aux multiples avatars. Ceci m'amène à un dernier écho, magnifiant le retard pris à parler du Nombre d'Or de Claudine. J'ai intitulé le dernier billet d'un palindrome phonétique, La mode Daumal. Les syllabes LA-MO m'ont fait songer à Boris Lamot, créateur et animateur de la liste 813, à laquelle j'ai participé tant que j'étais membre de l'association 813. Depuis plus de 20 ans que je manipule les nombres et les lettres, certains processus sont devenus quasi immédiats, et il m'est venu l'idée d'une dédicace FOR BORIS = 39+63 = 3(13+21), Daumal semblant avoir privilégié le couple Fibo 21-13. La somme 102 était encore celle de LA MODE DAUMAL = 13+37+52 = 102 J'avais un vague souvenir que ce Boris était impliqué dans une coïncidence dorée Baleine, et c'est effectivement le dernier cas étudié sur ma page La Baleine d'or, avec le Baleine n° 231 qui est aussi le Poulpe 143, Boris au pays vermeil, de Darnaudet. 231/143 se simplifie en 21/13, les Fibos favoris de Daumal. Je remarquais dans le billet précédent que les lettres U-M de rangs 21-13 formaient le centre de daUMal, et on les trouve aussi dans l'ULM (Ultra-léger Motorisé) en couverture du Nombre d'Or. Le roman couvre 13 jours d'avril centrés sur l'énigme de ce qui s'est passé le 21. Et un Professeur Mumu apparaît dans La Grande Beuverie... Mon palindrome La mode Daumal était inspiré par le Père Sogol-Logos du Mont Analogue, mais il se pourrait que Daumal ait été bien plus tôt un adepte du palindrome, et que sa première création littéraire, le Grand Jeu, en soit la manifestation. Laurent m'a signalé que, dans La Grande Beuverie (1938), un alter ego de Daumal se nomme Aham Egomet, soit "je" en sanskrit et "moi-même" en latin. Un brin égocentrique pourrait-on penser, mais en sanskrit le mot ahám est extrêmement symbolique, car il peut s'écrire avec les première et dernière lettres de l'alphabet, A et Ha, अ et ह, représentant Śiva et Śakti, les principes masculin et féminin. Ils s'unissent en AHam,अहं, où le bindu ou point indiquant la nasalisation de Ha en Ham représente l'union des deux principes. ahám peut encore s'écrire en 3 lettres, अहम् , soit l'envers du mot महा , mahā, "suprême", "grand", ce qui peut aisément amener à penser que, au moins pour Daumal, le Grand Jeu était une transposition du Suprême Je de la mystique hindoue. J'indiquais dans le billet précédent avoir lu sur le document de Daumal le mot hina, soit l'antonyme de mahā. J'ai depuis regardé plus attentivement et le réel mot sanskrit est हीन , hīna, alors que Daumal a plutôt écrit हिङ् , hiṅ, qui ne semble pas avoir de sens, mais mes capacités en sanskrit se bornent à identifier à peu près les lettres... La remémoration du "jeu" maha aham m'incite à renverser hina, obtenant ainsi quelque chose qui ressemble à ani, "je" en hébreu... Il existe en hébreu aussi des spéculations sur les mots formés avec la première et la dernière lettre de l'alphabet, alef-taw, notamment le mot at, "tu", "toi"... En arabe ou araméen c'est ana qui signifie "je", d'où de possibles questions sur les "analogies" daumaliennes (du grec analogos, "proportionné"). Je sens qu'il faudra développer cela, mais peut-être est-il temps de cesser cette digression et de revenir aux Polycarpe. Nous au village aussi l'on a de beaux assassinats pourrait s'appliquer à cette série, campée dans un village de Touraine. Au classique Kilafé ? (Whodunit ?), car il y a un beau petit crime dans chaque épisode, s'ajoute une peinture des problèmes relationnels au sein de cette petite communauté, servie par un style alerte. Le roman n'est pas intitulé pour rien Le Nombre d'Or, et Polycarpe y enquête sur une bizarre secte d'Orphistes, qui ont choisi ce nom parce qu'on y trouve "or" et "phi", le symbole du nombre d'or. Ils se réunissent les nuits de pleine lune près de Rochebourg, car divers lieux sacrés des alentours dessinent un pentagone centré sur le château du village... Ces pleines lunes ont attiré mon attention, car deux dates sont données, celle du 20 mars, puis de nouveaux phénomènes se produisent dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 avril. Si la pleine lune de mars était bien le 20, alors ce n'est pas la lune vernale, laquelle doit être au minimum le 21, et donc la lune décidant de la date de Pâques sera la suivante, vers le 18-19 avril, et Pâques tombera le 22 avril. Précisément, c'est la nuit du 20 au 21 avril, suivant alors le Vendredi saint, qu'il se produit un événement mystérieux. Un sauveur doit venir du ciel pour emmener la petite Marion malheureuse chez sa mère divorcée maquée avec un orphiste; c'est son père Charlie qui a emprunté un ULM, mais il a aussi un peu trop bu et il atterrit dans un chêne à côté de la maison de Polycarpe. Le lendemain on trouve l'appareil accidenté, mais nulle trace du pilote, sinon un tissu ensanglanté portant la lettre grecque phi... Marion disparaît deux jours plus tard. Charlie, Marion, Christ, Marie ? Le tombeau retrouvé vide avec seulement le suaire du Christ ? Je ne voyais pas de schéma pascal clair dans cette histoire, d'autant que les dates ne collaient pas avec l'année 2007 où le 22 avril était bien un dimanche, mais suivant une nuit sans lune... De fait quelques courriers échangés avec Claudine clarifièrent l'affaire, elle n'avait pas du tout songé à Pâques, et pris sur le calendrier de 2008 les dates des pleines lunes. Il fallait donc oublier cette possibilité de trouver réunies deux de mes principales obsessions, Pâques et le nombre d'or... ...Oublier pour ce roman, mais l'implication de Claudine dans les coïncidences dorées Baleine m'a aidé à me rappeler autre chose. Bien que j'aie trouvé on ne peut plus louable l'idée de JiBé Pouy de permettre à tout un chacun de publier un Poulpe, les résultats ne m'ont pas semblé des plus convaincants, même pour les Poulpes d'auteurs "confirmés", aussi n'ai-je lu que peu de Poulpes, essentiellement ceux que le hasard a fait passer entre mes mains. C'est ainsi que lors de la parution de mon Gondol, en octobre 2000, j'ai reçu avec mes exemplaires d'auteur les autres parutions Baleine du mois, dont le n° 205 et 127e Poulpe, A Freud ! sales et méchants, de Pierre Magne. C'est l'histoire de la vengeance d'Albert Mansard, qui 15 ans plus tôt a subi avec sa compagne divers outrages sur un cargo. Ils ont ensuite été jetés à la mer, jugés morts, mais lui a survécu. Selon un journal du 14 avril 1982, l'incident a eu lieu le dimanche précédent, soit le 11 qui était un dimanche de Pâques. Je n'ai pas cherché à contacter l'auteur, étant à peu près certain que cette date était accidentelle. La situation me semblait fort proche d'un roman déjà pour moi emblématique, Le Triangle d'or de Leblanc (1917), où Armand Belval et sa compagne sont assassinés par Essarès le 14 avril 1895, mais Belval "ressuscite" le soir de ce dimanche de Pâques, et ourdit une revanche qui est près d'échouer 20 ans après lorsqu'il est tué pour de bon par Essarès, qui lui emprunte son identité, le 4 avril 1915, un autre dimanche de Pâques. En 2000 je n'étais sensibilisé ni au nombre d'or, ni au 4/4 jungien. Albert a 4 personnes à tuer, dont un Armand. Le rapport 205/Phi arrondi au plus proche entier donne bien 127, et il y a une remarquable autre possibilité. J'indiquais sur ma page Baleine qu'il y avait deux numéros de la collection avec un statut particulier, le n° 99, ou 63e Poulpe, dont l'auteur a refusé d'être distribué par le Seuil lorsque la grande édition a pris le contrôle de Baleine, et le n° 186, non vendu. En ne tenant compte que du catalogue du Seuil, le Poulpe de Magne devient le 126e, qui rapporté aux 78 non-Poulpes de la collection livre 126/78 = 21/13. Le "rapport de Daumal", et Magne peut renvoyer au Grand JE avec le lien étymologique maha/magnus. J'avais vu plus haut le lien des numéros 228/141 du Poulpe de Claudine avec Sigmund/Freud = 87/54 apparaissant dans le titre de Magne, et je suis fasciné par les nombres obtenus en écartant les deux Baleine non vendus par le Seuil, soit 226/140. Ce sont des nombres de la Série Bleue du Modulor, emblématiques car l'outil Modulor est un ruban de 226 cm de long, 226 cm supposés correspondre à un homme levant le bras, homme qui pourrait être Le Corbusier (cité par Polycarpe), dont le nom réel était Charles-Edouard Jeanneret = 226. J'ai évoqué à plusieurs reprises Le Triangle d'or, dernièrement ici, et ma fascination devant l'échange du 4 avril entre Belval et Essarès, avec les valeurs de la Série Bleue : BELVAL = 54 ESSARES = 86 TRIANGLE + D'OR (LE) = 86 + 54 = 140 Je remarque encore les équivalences en pouces de 140/86 cm, 55/34, ce qui correspond au Poulpe qui me fit découvrir l'harmonie dorée de la série, le 55e, La disparition de Perek. J'ai lu les 4 premiers Polycarpe, sur lesquels il y aurait bien plus à dire, mais je ne pouvais omettre que la première date mentionnée dans la série est un 4 avril, le mardi 4 avril 1974 jour de parution d'un journal relatant la démission du juge Léon Corbeau, le précédent propriétaire du vieux logis acquis par Polycarpe à Rochebourg. Claudine sait de quoi elle parle puisqu'elle habite elle-même une vieille maison dans un village de Touraine, achevée de bâtir en 1877 par Charles Guinot. Après avoir envisagé Charlie descendu du ciel comme un dieu grec, theos, je me suis demandé si ce Charles Guinot n'aurait pas commencé sa maison en 1875, l'année de naissance de Jung dont les initiales CJ m'ont fait penser à un antichrist, car son nom est l'exacte anagramme de CARL IUNG THEOS (Jung a parfois utilisé la forme Iung, par exemple dans l'anagramme signant les Sept sermons aux morts, ou dans les initiales CIER ornant la girouette de la maison de Küsnacht construite pour lui et sa femme Emma Rauschenbach.) Deux jours après avoir découvert la date du 4/4/74 dans Le vieux logis, je vis en différé le téléfilm Un Meurtre en sommeil, diffusé le 17 février sur France 2. On y voit la carte d'identité d'une jeune fille, Sacha Poliakov, déclarée née le 4/4/14. La moyenne entre 4/4/74 et 4/4/14 est évidemment le 4/4/44... J'ai commencé ce texte il y a quelques jours en envisageant de le terminer le 14/4 et de le publier ce jour, en hommage à la valeur 144 du nom Claudine Chollet, sans savoir encore à quel point les 14 avril seraient concernés (car n'ayant pas encore regardé ce que j'avais écrit sur A Freud ! sales et méchants). Les Orphistes ont un jour de Grand Pélerinage, le 5 août, parce que 5-8 sont des nombres de Fibonacci. Pour ma part j'aurais plutôt choisi le 13-8, surtout sachant que les 8/13es de l'année tombent aux 8/13es du 8/13 (le 13 août à l'anglaise). Cette relation m'a tant enthousiasmé que j'ai cherché d'autres possibilités, un peu moins ambitieuses, et la seule que j'ai trouvée est le 4/14, le 14 avril à l'anglaise, qui tombe aux 4/14es des 366 jours d'une année bissextile. 366 est le nombre suivant de la Série Bleue, après 140-226. Le 13 août est le 226e jour d'une année bissextile, dont il est toujours aux 8/13es, moins parfaitement bien sûr. Bref j'envisageais de publier ce billet à 13:21, en hommage aux multiples 13-21 rencontrés, mais j'ai choisi de le retarder de 21 minutes, car les 4/14es de 2012 tombent ce 4/14 à 13:42." 

Rémi Schulz

Mon commentaire à la rubrique "pages", en haut de colonne de droite :  ci-contre --->

21 février 2012

Du Poulpe à Polycarpe Houle... via le Polikarpov... Oulp !

 

Poulpe, Polycarpe, Polkarpov, nombre d'or, Rémi Schulz

Quelqu’un me croira-t-il si j’affirme que je viens seulement de réaliser que le Polkarpov est un avion mythique du nom de son constructeur (1933) et que c’est l’avion que Gabriel Lecouvreur, dit « Le Poulpe » fantasme plus qu’il ne le retape ?

« Polikarpov, petit et ventru avion à hélice qu'il avait vu dans toutes ces bandes d'actualité sur la Guerre d'Espagne, l'avion des républicains, que Malraux avait peut-être flatté de la main, et dont Durruti avait dû espérer plusieurs fois entendre le bruit caractéristique du moteur. Car ce petit zinc, maniable, costaud, faisait un tel potin que les républicains l'appelaient "la mosca" et que ces enfoirés de fascistes nommaient "la rata". » J.B. Pouy, Le poulpe n°1.

Ceux qui me lisent n’auront aucun mal à me croire si j’affirme que j’ai écrit un Poulpe (Un petit lapsus très suspect n°228/141) sans m’intéresser aux avions et qu’au cours de mes lectures, j’avais zappé l’attirance virile des héros de papier pour les avions ?

De fait, j’ignorais qu’un avion portait ce nom.

Par conséquent, je n’ai nullement pensé à ce Polikarpov de légende quand j’ai cherché un nom à mon personnage de série : Polycarpe Houle... J’ai même trouvé drôle, sans plus, qu’un bar de Marseille porte cette enseigne !

Et pourtant, sans le Poulpe, pas de Polycarpe puisque c’est une déferlante de coïncidences qui m’a conduite à écrire ma série de Polycarpe. Ce que j’écrirai dans le détail un jour...

Hasards, coïncidences ou réminiscences ?

Bizarrement, c’est aujourd’hui que ça se produit... parce que les recherches de Rémi Schulz  (http://remi.schulz.perso.neuf.fr/813/baleine.htm) sur le nombre d’or m’ont fait découvrir une cascade de coïncidences/hasards concernant mon Poulpe... et mes Polycarpe.

C’est fou, la vie, non ?

10 janvier 2012

LES CONTES DE POLYCARPE : Le Gué Renviens (3e conte)

J'ai extrait du tome IV ( POLYCARPE, LE NOMBRE D'OR) trois anecdotes inventées pour illustrer l'histoire du village, composées sous forme de contes,  dans "l'esprit" du Décaméron. C'est à dire de façon imagée et burlesque qui décrit avec empathie les pitoyables humains...

troisième conte

                                         LE GUÉ RENVIENS

Des dialogues décousus s’échangeaient autour de la table. Un moment, il fut question des sites sacrés et de la légende de Frère Prosper. Basile raconta, pour ceux qui ne la connaissaient pas, la version originale de Max. Des applaudissements saluèrent le conteur et l’inventeur de la légende.
− Vous devriez faire profiter tous nos amis de la légende du Cheval mort, dit Polycarpe.
− Non, non, se défendit le centenaire. C’est trop long, je n’ai pas assez de souffle. Avez-vous écouté celle que j’ai enregistrée sur le magnéto ?
− Le gué de Renviens ! Oui, oui. C’est captivant.
− Raconte, raconte ! implora Zorba.
− Max, s’il vous plait, on adore vos histoires, l’encouragea Lily.
− Allez, Max, ne vous faites pas prier, insista Basile.
− Bon, chevrota Max, si vous y tenez.
− Parle à ton rythme, nous avons la vie devant nous, lui chuchota son optimiste épouse.
Les convives s’accoudèrent, tout ouïe. Zorba se précipita sur les genoux de son grand-père. Le silence n’était interrompu que par quelques stridulations de pipits.

Il faut s’imaginer au début du XVIIIe siècle, commença-t-il. Cette histoire dont la fin étrange ne fut jamais vraiment élucidée, s’est déroulée ici, à Rochebourg. Vous connaissez tous la maison qui porte encore le nom de “L’huilerie” : elle abritait, à ce moment-là, le moulin à huile de la paroisse.


moulin à huile de noix.jpg

Maître Jehan Coulefin, patron huilier de père en fils, était flanqué six mois durant d’un commis surnommé Casse-noix, chargé de séparer les amandes des coques, lequel se louait au maréchal-ferrant le reste de l’année. Ce notable aisé avait été séduit par une belle rousse gironde qui lui faisait des yeux de velours mais louchait en réalité sur sa fortune. Une fille, prénommée Anastasie, naquit quelques mois seulement après leurs noces, scellant définitivement une bien malheureuse union.
Les années passant, la fillette devenait de plus en plus gracieuse tandis que l’épouse se métamorphosait en énorme matrone acariâtre. Asthmatique, elle ne pouvait plus dormir autrement qu’assise et son obésité la clouait sur son fauteuil également la journée. Coulefin compensait cette union désastreuse en vouant à sa fille une véritable adoration.
Il s’occupait aussi de quelques fermières des environs, mais passons.
Anastasie était son rayon de soleil, sa joie de vivre, ce que son acrimonieuse épouse, aigrie et jalouse, lui faisait payer en poussant des cris à casser la tête et en lançant des ordres, enrageant de n’être pas obéie au doigt et à l’œil. Elle s’empoisonnait le sang de ne pouvoir obtenir de Coulefin l’allégeance absolue.
L’argent était la seule chose qui la calmait et la consolait, aussi son mari lui confia-t-il les comptes de l’huilerie pour avoir la paix. Elle comptait et recomptait les pièces d’or, les faisait couler dans ses mains, caressait les lingots, entrait en extase à la pensée de sa richesse. Si bien que Coulefin conçut une sorte de siège coffre-fort sur lequel l’épouse trônait, nuit et jour, comme une poule qui couve ses œufs.


maritorne.jpeg

Or, un jour, deux brigands firent irruption dans l’huilerie, saucissonnèrent Coulefin et entreprirent de lui griller les orteils pour lui faire dire où se trouvait sa fortune. Alors qu’il était sur le point de révéler l’astucieuse cachette aux chauffeurs affairés à le torturer, la maritorne quitta son coffre-trône et, saisissant les maillets destinés à casser les noix, leur asséna des coups sur la tête propres à assommer un bœuf. Puis elle les ligota et libéra Coulefin. Avait-elle agi ainsi pour sauvegarder son époux ou son or ? Nul ne le saura jamais car toutes ces émotions lui furent fatales. Le cœur lâcha. Morte, elle se répandit sur le sol comme de la gelée de veau. En attendant, elle avait sauvé la fortune de l’huilier.
Anastasie devint une jeune fille merveilleuse. Riche, jolie et savante, elle savait également tenir une maison à la perfection. De nombreux clients et fournisseurs avaient l’occasion de l’apercevoir, lisant sur le balcon, brodant dans son petit jardin, ou l’entendaient chanter et jouer de la musique. Avec eux, elle échangeait facilement quelques mots, joyeux et candides.

 

jeune fille brodant.jpg


Pour Coulefin, Anastasie était toujours sa petite fille qu’il ne voulait pas voir grandir. Jusqu’au moment où elle fut invitée à son premier bal. Il refusait d’admettre que son adorable trésor était en âge de se marier. Il ne pouvait même pas imaginer la maison sans elle, sans ses rires et son joyeux babil. Il subtilisa les invitations, éconduisit les nombreux partis. Lorsqu’un jeune prétendant, Fortunio Fromentin, auquel il trouva l’air complètement idiot, eut le culot de demander la main de sa fille et d’insister, Coulefin fut pris d’une rage folle et le chassa à coups de bâton. Il ignorait que ce jeune homme et Anastasie se connaissaient depuis plusieurs mois.
En apportant sa cargaison de fruits à l’huilerie, l’automne passé, Fortunio avait aperçu Anastasie et ressenti un vrai coup de foudre. Pour la revoir, il avait proposé à tous les paysans de porter leurs noix au moulin. Les jeunes gens s’étaient parlé et − oh, merveille ! − avaient découvert qu’ils avaient exactement les mêmes goûts, les mêmes avis, les mêmes envies. Et depuis, quand Fortunio venait chercher son contingent d’huile, grâce à la complicité de Casse-noix qui faisait le guet, les jeunes gens flirtaient dans le pailler.
Lorsque Coulefin surprit les amoureux, il cloîtra sa fille dans sa chambre et fit poser des barreaux aux fenêtres. Anastasie, qui avait été une enfant docile et aimante, se mit à détester ce père possessif. Elle inventa un stratagème pour le tromper et retrouver Fortunio. Contre quelques pistoles, elle obtint de Casse-noix qu’il reproduise chez son maréchal-ferrant un double des grosses clés de son appartement. Ainsi, Fortunio se laissait enfermer dans la soue, l’ancien abri à cochons depuis longtemps désaffecté et, muni de la copie des clés, il se glissait la nuit dans le lit d’Anastasie.
Le jour arriva enfin où les jeunes gens décidèrent de vivre leur vie. Anastasie était résolue à quitter cette maison devenue sa prison. Fortunio avait trouvé la chaumière où abriter leur amour et un emploi de palefrenier dans un relais de poste. Anastasie écoula discrètement ses affaires et quelques petits objets auxquels elle tenait beaucoup dans les charrettes des fournisseurs. Elle comptait naïvement sur la complicité de Casse-noix.
Vous vous doutez que ce commis vénal n’avait pas trouvé mieux, pour doubler la mise, que vendre la mèche en prévenant Coulefin. Celui-ci, aveuglé par le dépit d’avoir été trompé, n’éprouvait plus aucune pitié pour cette fille adorée qu’il aurait préféré voir morte plutôt que libre. Il laissa la fuite s’organiser pour les surprendre le moment venu. Il facilita même les choses en graissant la patte de Casse-noix pour “oublier” les clés sur les portes. Le commis reçut une somme aussi élevée de la main d’Anastasie pour la même mission.
La nuit du départ, Fortunio enroba les sabots de son cheval avec des haillons pour arriver silencieusement à l’huilerie. Anastasie, enveloppée d’une cape sombre, sortit dans la ruelle et, soulevée par Fortunio, monta en croupe pour la première fois de sa vie.

 

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Voilà nos deux amoureux en route, au petit trot, vers leur destinée. Ils devaient longer la rivière jusqu’au petit pont de madriers qui se trouve près de chez Flora.
Mais soudain, un bruit effrayant de galopade et de ferraille les alerta. La nuit était assez claire pour distinguer les poitrails brillants de deux montures qui semblaient fondre sur eux à la vitesse de la lumière, chevauchées par des cavaliers noirs et masqués. Coulefin avait engagé deux spadassins pour leur barrer la route et, si nécessaire, les éliminer.
Que faire ? Devant eux la rivière profonde était infranchissable. À cet endroit, le courant était vif. Qu’ils s’enfuient en aval ou en amont de la rive, les hommes à leurs trousses les rattraperaient comme l’éclair. Le cheval de Fortunio se cabrait, hennissait, sentant le danger. Ils étaient perdus.

 

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C’est alors qu’une chose se produisit, vraiment incroyable sous les yeux épouvantés des poursuivants dont les montures pilèrent d’effroi. La foudre venue de nulle part crépita sur la rivière et les eaux se séparèrent. Le cheval de Fortunio fit une volte gracieuse puis caracola dans le lit de la rivière qui, lorsqu’ils furent de l’autre côté, reprit son cours normal.
Qu’à cela ne tienne, les tueurs à gages empoignèrent leurs arquebuses, visèrent les cavaliers, tirèrent. Et là, second miracle, le cheval et les amoureux en selle, comme une bulle qui éclate, disparurent instantanément.
On dit que le soulèvement du fond du lit qui forme à cet endroit comme une minuscule île permettant de passer à gué s’est constitué à cette occasion.  
Les deux sbires ne demandèrent pas leur reste et galopèrent jusqu’aux confins du royaume. Mais la rumeur de cette aventure surnaturelle revint au pays et aux oreilles de Coulefin qui en perdit la raison. Tous les jours, jusqu’à la fin de sa vie, il se rendait à l’endroit de la rivière où sa fille avait disparu et il l’appelait lugubrement :
« Anastasie ! Renviens-toi ! Renviens-toi ! »
Depuis cet endroit fut baptisé le gué de Renviens.
Quant à nos amoureux, la légende prétend qu’ils se sont bel et bien retrouvés sains et saufs à quelques lieues de là, que Fortunio a fait de bonnes affaires et qu’ils eurent une nombreuse descendance. D’après les registres de la paroisse, chaque fille aînée de la lignée se prénomme Anastasie. Et la dernière aurait émigré… à La Réunion.  Dit-on.

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Cette chute sur mesure tira des exclamations ironiques et des applaudissements crépitèrent.
Polycarpe alla chercher de l’eau fraîche pour le centenaire dont les yeux pétillaient de malice. Alors qu’il se penchait vers le conteur pour lui verser de quoi se désaltérer, ce dernier lui susurra :
− Excusez-moi, cher ami, d’avoir renoncé au récit du Cheval mort, mais il y a des détails que Pélagie ignore encore. Elle ne sait toujours pas que j’avais négocié sa reprise et que mon camarade m’avait soudoyé pour que je l’épouse enceinte…  Voyez-vous, je l’ai achetée à ce maquignon de Marcel au prix d’une génisse pleine!
− Il n’était pas question de cela dans votre histoire ! s’indigna Polycarpe, à voix basse.
− Tant mieux. Je n’en suis pas tellement fier. De toute mon existence de minotier, ce fut ma plus mauvaise négociation.
Polycarpe eut un petit instant de doute. Max était-il épuisé par son récit ? Perdait-il les pédales ? Ou bien poussait-il l’humour à un haut degré de sophistication ? Un peu de tout cela probablement. L’ancien meunier n’avait jamais été un grand sentimental, il était tout à fait capable d’avoir monnayé sa femme… Mais il y avait prescription.

06 décembre 2011

LES CONTES DE POLYCARPE : La venelle du cheval mort

J'ai extrait du tome IV ( POLYCARPE, LE NOMBRE D'OR) trois anecdotes inventées pour illustrer l'histoire du village, composées sous forme de contes, un peu dans "l'esprit" du Décaméron. C'est à dire de façon imagée et burlesque qui décrit avec empathie les pitoyables humains...

deuxième conte

LA VENELLE DU CHEVAL MORT

Polycarpe et son ami Max, alerte centenaire, déjeunaient chez l’aubergiste Billy Busier, qui partageait leur table puisque c’était jour de fermeture.
« À propos des Malthus, chevrota Max, ça me fait penser à une anecdote qui valut à la venelle de l’huilerie d’être rebaptisée "Passage du cheval mort". C’était en 1930…
− Une minute, l’interrompit Billy. Laissez-moi débarrasser et apporter la suite, je ne veux pas louper le début.
Pendant l’absence de Billy, Polycarpe remplit les verres. Max mouilla son vin d’une rasade d’eau de Vichy.
− Puis-je vous enregistrer, Max ? demanda Polycarpe, en extirpant de sa poche un dictaphone.
− Ça ne me gêne pas, si c’est vous qui l’utilisez précisa le vieil homme d’une voix qui dérapa soudain dans les aigus.
Équipé de maniques, Billy déposa devant les convives des assiettes garnies de nourriture colorée au fumet appétissant.
− Médaillon de lotte au jus de lentilles et sa couronne de fleurs de courgettes ! annonça-t-il.
− Billy, vous vous surpassez, le complimenta Polycarpe.
Le chef fit un bon sourire satisfait.
− Vous pouvez y aller, Max, dit-il.
L’ancien minotier de Rochebourg s’éclaircit la gorge avec un bruit de démarreur de tondeuse.
Polycarpe enclencha l’enregistrement.

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« Le Passage du cheval mort qui débouche sur la place, tient son appellation d’un fait divers, survenu dans les années 1930. J’étais âgé de vingt-deux ans et je travaillais au moulin de mon père. À cette époque, notre village était une localité florissante. En plus des commerces alimentaires, il y avait trois cafés, un coiffeur, un marchand d’articles de pêche et une mercerie. C’était un va-et-vient incessant dans les rues empierrées, de voitures à bras, de bicyclettes, de troupeaux de vaches, de chèvres ou de moutons. Les charrettes aux roues ferrées faisaient un bruit du tonnerre. Les villageois passaient dans un sens puis un moment plus tard, dans l’autre, ou bavardaient, tranquillement assis sur les bancs devant les maisons ; ils parlaient fort, s’interpellaient. Les lavandières remontaient du lavoir, le linge mouillé entassé sur des perches qu’elles portaient sur leurs épaules. Les gens venaient puiser l’eau au puits communal. On fabriquait encore le pain au four banal. Les cloches sonnaient toutes les heures, à deux reprises. On ne peut même pas imaginer tout ce charivari de nos jours... »

Max prit le temps de déguster son poisson.

«  Tout ça pour vous mettre dans l’ambiance de l’époque, reprit-il.

Mon histoire concerne Marcel Barrou, originaire de Rochebourg, dont les parents habitaient la maison qu’occupent aujourd’hui les Malthus sur la place, là où vous étiez planqué, Billy[1], et face à votre logis, Polycarpe. 

Marcel, qui a passé l’arme à gauche il y a plus de vingt ans, était à peu près de mon âge. C’était un de mes bons camarades. Mais il était un peu fou, une vraie tête brûlée depuis qu’il avait découvert, à vingt ans, ses parents assassinés et les économies du père, en pièces d’or, envolées. Barrou avait été un maquignon sans vergogne. Marcel, dépouillé de son héritage, reprit l’affaire du père Barrou. Les scrupules ne l’étouffaient pas et il prospéra rapidement. Les familles qui avaient des filles à marier lorgnaient sur ce bon parti.

Marcel et moi étions allés au bal, un soir, dans sa belle voiture, une splendide Overland.

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Il avait tapé dans l’œil d’une demoiselle Marchandeau, cadette de négociants en vins. C’était une vraie beauté, avec un petit quelque chose en plus, un esprit moqueur, provocant, elle avait du “chien” comme on disait. Avec ses moustaches en guidon de bicyclette, ses costumes à revers et ses pantalons de golf, Marcel avait de la prestance et la fille lui tomba dans les bras. Ils se fréquentèrent, et même un peu plus, si bien qu’elle se retrouva enceinte.

Gros pataquès dans la famille Marchandeau, qui exigea le mariage pour laver le déshonneur. 

C’est alors que mon Marcel sentit la corde du mariage lui serrer le kiki. Ce grand noceur, ce coureur de jupons, n’avait pas du tout envie de se caser et, bébé ou pas, il décida de se défiler. Il lui vint une idée extravagante : se faire passer pour mort.

Avec la complicité largement monnayée du croque-mort et celle d’un bon camarade… Je vous le donne en mille… »

Max Ducoin se mit à rire, ses épaules tressautèrent et ses pommettes saillirent :

− Pas vous, quand même ! s’offusqua Billy.

− Eh si ! Votre serviteur. Si vous utilisez cette histoire dans votre brochure touristique, Polycarpe, ne citez pas les noms des familles concernées, je vous prie.

− Soyez tranquille, Max, mais continuez, que s’est-il passé ?

L’orateur acheva de déguster son poisson en contrôlant le léger tremblement de ses mains.

« L’astuce que nous avions trouvée pour lui éviter le traquenard du mariage consistait à faire croire qu’il était mort et enterré.

Il laissa un testament m’instituant son légataire universel, puisqu’il n’avait ni ascendants ni descendants. Je devais vendre tous ses biens et lui remettre le produit des transactions ultérieurement. Il avait une entière confiance en moi. Ce qui n’était pas réciproque, je n’aurais jamais confié mon patrimoine à ce loustic ! Son rêve était d’acheter un grand café sur un boulevard à Paris. J’avais pour mission de répandre la rumeur d’une mort due au choléra, au cours d’un déplacement pour affaires à quelques kilomètres d’ici. Il était établi que le croque-mort nous rejoindrait sur le lieu supposé du décès, transbahutant en évidence de la chaux vive, pour éloigner les soupçonneux. Au lieu d’étendre mon Marcel, bien vivant, dans le cercueil, j’y plaçais un quintal de blé chipé au moulin de mon paternel. 

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Les obsèques furent célébrées dans l’église quasiment vide, par crainte de la contagion puis direction le cimetière pour l’inhumation.

Le corbillard à plumeaux noirs était tiré par un percheron. Le croque-mort tenait les rênes, juché sur son siège et, à bonne distance, suivaient quelques vagues connaissances des Barrou. Cela se passait en plein été sous un soleil de plomb. Je riais sous cape en pensant à Marcel en route pour la capitale, au volant de son Overland.

C’est en remontant la rue qui menait de l’église au cimetière qu’un frelon s’introduisit dans la bouche du cheval et lui piqua la gorge. La pauvre bête était foutue, elle devint hystérique.

À partir de cet instant, personne ne maîtrisa plus la situation. Le percheron se cabra soudain et le croque-mort, pressentant le drame, sauva sa peau en sautant à terre. L’animal emballé ruait et hennissait de douleur, entraînant dans son galop le corbillard secoué dans tous les sens qui se démantelait petit à petit, perdit une roue et chavira. Comme vous vous en doutez, le cercueil fut éjecté et, en tombant sur le sol, éclata.

Pendant que le cheval agonisait en travers de la venelle, les gens qui avaient entendu la galopade, les cris, les hennissements, découvrirent avec stupeur la bière éventrée dans une flaque de grains blonds, mais sans cadavre !

La supercherie ne fit aucun doute et la maréchaussée s’agita quelque temps pour retrouver Marcel mais perdit sa trace. Celui-ci, momentanément sans le sou ou presque, avait vendu son automobile et trouvé asile chez une demi-mondaine comme on appelait autrefois les filles légères.

Je lui rendis visite. Il menait une vie de coq en pâte. Au cours des mois suivants, je réglai discrètement ses affaires, cédai ses biens et lui remis son argent comme prévu. Mais il n’acquit jamais le café de ses rêves. Ses projets avaient évolué. Il s’était amouraché d’une prétendue comédienne assidûment courtisée puis d’une autre et, de fil en aiguille, vécut au crochet de ces dames qu’il envoyait au turbin. Ce bougre de maquignon était devenu maquereau à la capitale !

 

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Les années passant, il finit quand même par se ranger.  Il acheta un magasin de cotillons, farces et attrapes. Avec son sens inné du commerce il fit rapidement prospérer l’affaire qui occupait un double pas-de-porte sur le boulevard Saint-Michel, aujourd’hui reconverti en… grand café, au décor Belle Époque. Le genre d’établissement dont il avait rêvé... Clin d’œil de l’histoire.

Marcel restait mon ami. J’ai toujours bien aimé cet escroc au grand cœur, capable d’amitié, haut en couleur. Il revenait au pays de temps à autre. Les parents Marchandeau avaient passé l’éponge puisque leur fille avait épousé un notable, avant la naissance du bébé, et que l’honneur était sauf. Il était le “tonton de Paris”, il apportait à sa filleule qui était en réalité son enfant, prénommée Lolita, des tas d’objets surréalistes désopilants comme des camemberts musicaux, des bols baveux, ou des araignées flottantes...

Pour revenir sur la folle journée des obsèques, le cheval mort fut découpé sur place par le boucher car il était difficile, sinon impossible, de transporter une telle carcasse. Il ne fallait pas traîner à cause de la chaleur et des mouches, avec le sang qui dégoulinait dans la ruelle. Des gens apportaient des seaux d’eau, d’autres faisaient de l’ombre avec de grands parapluies. On devait éloigner les clébards. L’arpette emportait les morceaux un à un dans une brouette en courant. La vision du cadavre de cheval dépecé était hallucinante.

Cet épisode a beaucoup marqué les esprits.

Voilà toute l’histoire. Mais j’ai une petite chose à ajouter, mes jeunes amis…»

Il savoura un petit instant la curiosité qui se lisait dans leurs yeux :
Et si je vous disais que la fille Marchandeau se prénommait… Pélagie !
Le crâne virtuellement hérissé de points d’exclamation, Polycarpe stoppa le magnéto.

− Ainsi, c’est vous le notable qui avez épousé la fille Marchandeau et votre fille Lolita serait en réalité la fille de votre ami Marcel, dit-il lentement, le temps d’assimiler cette nouvelle ahurissante.

− Exact. Lolita est née après le mariage, je suis réputé son père et elle a le même statut que mes autres enfants. N’empêche que, ajouta Max, l’œil fripon, mon arrière-petite-fille Chloé, a un souteneur pour ascendant. Ah ! Ah !

L’aubergiste tapota l’épaule du centenaire.

− Sacré Max, rigola-t-il. Je n’en reviens pas !

Polycarpe se félicitait d’avoir encouragé ces enregistrements.

− Est-ce un secret de famille ? demanda-t-il.

− Pas du tout. La légende du Tonton Marcel refait surface lors de chaque célébration familiale. Nous étions tous très tristes quand il est mort. C’était un personnage romanesque…

− Savez-vous ce que je pense, Max ? Vous auriez été capable de favoriser la supercherie pour éloigner Marcel et draguer la fille Marchandeau… une vraie beauté avec quelque chose en plus, je me trompe ?

− Vous n’êtes pas loin de la vérité, chevrota Max, les yeux luisants d’un rire intérieur.


[1] Allusion à l’intrigue de « Polycarpe, le Pigeon noir » Tutti Quanti, 2007. NDLA.

09:59 Écrit par Claudine dans Blog, contes et légendes, femmes, langue, langage, Livre, publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légende, contes, cheval mort, max, mariage, enterrement |  Facebook | |  Imprimer | |

21 novembre 2011

LES CONTES DE POLYCARPE : La malédiction de Mortfoudre

Revenons à Polycarpe, après quelques détours...

J'ai extrait du tome IV ( POLYCARPE, LE NOMBRE D'OR) trois anecdotes inventées pour illustrer l'histoire du village, composées sous forme de contes, un peu dans "l'esprit" du Décaméron. C'est à dire de façon imagée et burlesque qui décrit avec empathie les pitoyables humains.
J'en ferai peut-être un livre, mais d'ici là, je les "blogue"...


Premier Conte

La malédiction de Mortfoudre

 

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Polycarpe s’adressa à Max Ducoin :

— Je projette de recueillir quelques anecdotes vécues par les Rochebourgeois ou des légendes locales pour enrichir une brochure touristique.

— Vous avez raison, il faut attirer les touristes, chevrota Max. C’est une localité pleine de charme qui s’étiole comme une jolie fille sans amour ! Je vous soutiens à cent pour cent.

— Bravo. Vous êtes un centenaire entreprenant.

— Voyez-vous Polycarpe, je me sens concerné par l’avenir, ou alors ce n’était pas la peine de faire des enfants et d’en chier comme un Russe pour les élever, n’est-ce pas ?

— Certes. Avez-vous en tête une histoire intéressante ?

— J’ai bien deux ou trois anecdotes rigolotes, assez personnelles, mais il faudrait commencer par les aventures de Frère Prosper, le moine responsable de l’édification ratée de notre abbaye…

— Comment cela, ratée ?

Ils s’assirent de part et d’autre de la table du séjour. Polycarpe mit le dictaphone en marche.

— Cet édifice n’a jamais été achevé. Voici ce qui est prétendument arrivé. Cela se passait aux alentours de 1460…

Au XVème siècle, un ermite prénommé Prosper vivait dans une caverne creusée dans une falaise de craie qui entoure, encore aujourd’hui, les ruines de l’abbaye de Mortfoudre. L’ermite Prosper menait une existence frugale, priant et cultivant quelques racines potagères. Un jour, un ange lui apparut et proclama :

Tu construiras ici la demeure de Dieu !

D’un trait de lumière, il désigna l’endroit où devait être bâti l’édifice, à l’actuelle croisée du transept.

Avant de disparaître, l’être surnaturel fit une mystérieuse prédiction gravée par le moine lui-même dans les dalles du narthex et toujours visible :

Terrasse le Mal tapi sous la bure,
Si le moine entrevoit sa hure,
Du ciel détonant le feu surgira,
La maison sacrée jamais n’achèvera.

Quand il fut remis de sa grande surprise, l’ermite fit tout son possible pour accomplir le commandement. Il alla trouver Foulques de Touche, alors seigneur de Rochebourg, pour lui proposer d’investir une part de ses richesses dans la construction de l’abbaye. En ce temps-là, on pouvait acheter des places au paradis comme à Roland Garros en se montrant généreux avec l’Église.

Foulques fit des dons substantiels et eut tôt fait de convaincre les nobles seigneurs des environs d’en faire autant. Les fonds réunis, le chantier commença.

De toutes les régions et des pays voisins rappliquèrent des compagnons de tous les corps de métiers, les meilleurs artisans et des artistes. On commença par extraire les pierres de l’abbaye du sol de craie, et l’excavation forme la crypte actuelle.

La rumeur de l’ange venu du Ciel pour désigner ce lieu sacré s’était répandue dans toutes les contrées et attirait déjà de nombreux pèlerins qui mirent la main à la pâte pour mériter le clos et le couvert. Ils contribuèrent ainsi à la construction d’un cloître attenant…

Autour de la future abbaye, s’établirent des ateliers de sculptures et de menuiserie, ceux où l’on fondait le plomb des vitraux, où l’on soufflait le verre, il y avait des maréchaux-ferrants, des auberges, des marchands de vin, car il fallait nourrir, abreuver et coucher les ouvriers et les fidèles, parquer les bêtes, accueillir les visiteurs et leurs chevaux. Le four à pain ne chômait pas et des charrettes portaient les sacs de farine. Le lieu grouillait de vie, de bruits, animé comme ruche.

Après sept ans de travaux, entrecoupés de fléaux, de guerres, de famines et d’épidémies diverses, la magnifique abbaye était presque achevée, il ne restait plus que le clocher à ériger.

L’évêque consacra le gros œuvre avant l’achèvement, tant il devenait urgent d’y célébrer les messes et les cérémonies qu’occasionnait cette vie communautaire. 

Mais entre temps, Frère Prosper avait beaucoup changé. Il avait pris la grosse tête, comme on dit. Il avait acquis l’autorité d’un maître d’œuvre, laissant croire qu’il était investi de la puissance surnaturelle de l’ange annonciateur.

Il imposait les mains pour soulager les douleurs, donnait des consultations médicales, disposait d’une petite pharmacopée d’herbes thérapeutiques extrêmement efficaces, prétendument bénies par l’ange. 

L’ancien ascète s’était ainsi enrichi. Il était devenu gras, jouait aux dés dans un tripot sordide et en cachette, fréquentait des demoiselles. Il obligea même les sculpteurs à représenter des scènes lubriques sur les cordeaux de l’édifice pour l’agrément visuel des passants.

C’est alors qu’il tomba amoureux d’une fille de petite vertu parmi toutes celles qui accordaient leurs faveurs aux ouvriers et compagnons travaillant sur le chantier.

Au lieu de défroquer pour l’épouser, craignant de perdre ses privilèges, il conçut un plan inverse.

Il promit des ponts d’or à la belle si elle acceptait de pénétrer dans le couvent chaque nuit, travestie en capucin, pour le rejoindre dans sa cellule.

Il avait oublié, hélas, le couplet prémonitoire !

Terrasse le Mal tapi sous la bure,
si le moine entrevoit sa hure,
du ciel détonant le feu surgira,
la maison sacrée jamais n’achèvera.

Or, l’été 1475, un 18 août, la prophétie se réalisa.

Un terrible orage et des trombes d’eau dévastèrent toute la communauté. Frère Prosper et quelques autres pêcheurs furent foudroyés, grillés comme des cochons. L’incendie fulgurant ravagea les échafaudages de la voûte, les abris de fortune, les cabanes de bois accolées aux murs de l’édifice.

Le jour suivant se leva sur la carcasse fumante de l’abbaye. On dit qu’apeurés par la violence des intempéries où ils virent la colère de Dieu, tous les survivants s’enfuirent.

Mortfoudre ne fut jamais achevée.

— Voilà, mon cher Polycarpe, ce qui se racontait ici au temps de nos aïeux. 

***

N.B : information à l'attention des professionnels du livre, des libraires et des bibliothécaire : mes livres sont désormais accessible par le réseau ELECTRE.