Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES PETITS SECRETS DE POLYCARPE (1)

On me demande toujours comment m’est venue l’idée d’écrire la série des Polycarpe, où je trouve mon inspiration, comment je crée mes personnages, pourquoi je les affuble de ces noms, etc. Et je réponds bien volontiers mais toujours très partiellement.
Je vais utiliser ce blog pour dévoiler l’image dans le tapis, selon le titre d’une célèbre nouvelle d’Henri James (The Figure in the Carpet). Le narrateur de cette fiction anglaise suppose que seuls quelques rares initiés clairvoyants peuvent comprendre l’essence d’un livre, le secret qui préside à la création.

[Pas un récit chez Henry James, sans ce canevas serré autour d’un secret. Prétexte à un savoir qui ne cesse pas de se supposer et se soupçonner, le secret circule entre les personnages, fait lien entre eux autour d’hypothèses de vérité et de stratégies de positions, sans jamais se révéler précisément. L’insolite et le déroutant relèvent du cœur même de la cible : quelque part, on sait quelque chose.]

Je ne suis pas certaine que quiconque parvienne à décrypter un tel récit sans un coup de pouce du romancier qui est seul à savoir ce qui a motivé ses choix.

Ça serait quand même ballot de ne pas faire savoir son savoir-faire, si je peux oser ce chiasme, avec les moyens de communication dont on peut disposer actuellement.

[Il n’est sans doute pas superflu de signaler qu’Henry James fut longtemps méconnu, voire ignoré de la critique. Il se considérait incompris, ses romans n’ayant pas de son vivant rencontre l’éloge ni le succès, à l’égal d’un art auquel il consacra sa vie entière. L’accusation portée contre les critiques inaptes à découvrir et à faire savoir un talent, est d’autant plus vive qu’en effet, dans cette nouvelle, H. James fait de la méconnaissance, voire de la méprise, basées sur l’ignorance, le fondement d’un savoir caché, lové dans le corps du texte et répondant d’un savoir caché en chacun, notamment le lecteur ou le critique, savoir caché pour autant qu’il est refoulé.]

Les citations sont de Osganian Valérie, « Structure littéraire, structure littérale » La passion du secret chez Henry James. Le motif dans le tapis, Essaim, 2001/2 no8, p. 85-102. DOI : 10.3917/ess.008.0085

Première clé pour comprendre le genre littéraire que j’ai choisi :
Le secret de la trame criminelle est la métaphore du secret des êtres humains, de leurs vies. Je suis, à l’instar de Henry James, moi-même hantée par les secrets, je ne peux jamais aborder quelqu’un sans me demander quel secret est enfoui en lui.
Cette « obsession » est une des clés de mon inspiration.

À suivre…

Écrit par Claudine Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.