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02 mars 2017

La mystérieuse affaire de styles (2)

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Comment définir le "style" en littérature ? Il y a-t-il un style spécifique à chaque écrivain ? Le style est-il influencé par l’époque, le milieu, une idéologie ? Y a-t-il une sorte de secret du style qui expliquerait pourquoi certains auteurs sont passés à la postérité quand d’autres, glorifiés de leur vivant, sont tombés dans le puits de l’oubli ?

Le style, c’est la manière employée par l’auteur pour écrire son texte. De sorte que le "style" du texte renvoie à l’auteur. Nous reconnaissons, par exemple, la plume d’un Céline ou d’un Proust, en lisant un extrait de leurs livres. Il s’agit là de styles littéraires sui generis flagrants. Mais tous les textes passés à la postérité ne sont pas écrits de façon aussi clairement identifiables. Il y a des styles d’écriture, aussi resserrés que le code civil, comme l’exprimait Stendhal, qui propulsent les œuvres hors de leur époque grâce à leur sobriété.

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Le style est une condition indispensable pour assurer la pérennité d’une œuvre. Nous en avons pour preuve le nombre limité d’émotions humaines qui fournissent la matière de tous les récits depuis Villon, Ronsard jusqu’à Albert Cohen… (amour, ambition, haine, avarice), qui sont traités dans divers genres littéraires (théâtre, polar, SF…), et pourtant, chacune de ces œuvres possède sa musique propre, son charme et ses enseignements, portés par leurs styles.

Ainsi, cette "mystérieuse affaire de style" porte en elle la question de la postérité qui n’est autre que le succès durable d’une œuvre, par opposition à son succès immédiat et fugace.

Le succès d’un roman fraîchement publié coïncide rarement avec un succès durable dans la mesure où ce n’est pas le texte qui est porté au pinacle des médias dès sa publication, mais l’auteur. Admettons qu’un roman contemporain soit célébré "hors sol" (sans affinités de l’auteur avec les cénacles de la culture officielle), il y aura toujours un décalage chronologique avec sa publication, le temps que la renommée soit bâtie par les lecteurs eux-mêmes ; c’est un cas extrêmement jubilatoire pour l’éditeur français ‒ deus ex machina du marché du livre ‒ quand la postérité peut coïncider avec la prospérité.

C’est le génie de l’artiste de créer une œuvre qui colle aux questions que se posent les gens aujourd’hui et qui exprimera toujours leurs états d’âme 50 ou 100 ans plus tard, voire plusieurs siècles, comme Molière : la misanthropie, la tartuferie, le snobisme et la fatuité ont existé et existent encore… ou comme Shakespeare ou encore Tchékhov, etc. Toute la difficulté, c’est-à-dire tout l’art, consiste à exprimer ce que ressent l’homme constamment, aujourd’hui comme demain, dans un style qui lui-même sera pérenne, dégagé des considérations démagogiques de plaire à tout prix.

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Voyez Flaubert, voyez Balzac, voyez même Agatha Christie dans un autre genre, un style sobre les préserve de la désuétude et de la ringardise. Un décor daté, tel l’univers balzacien par exemple, ne rend nullement obsolètes les passions, les sentiments, les états d’âme de leurs personnages.

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Un certain style peut flatter le snobisme d’une époque (voir mon article sur « la septième fonction du langage ») mais il peut aussi graver l’œuvre dans une certaine intemporalité, dans l’universalité.

Prenons l’exemple des 2 Bazin, le grand-oncle René et le petit-neveu Hervé. L’auteur de Vipère au poing a décrit une relation mère-fils toujours brûlante de vérité quand le grand oncle prônait des valeurs morales bien-pensantes dans ses romans louangés par d’influents contemporains et ignorés aujourd’hui.

Stendhal qui voulait « montrer la vérité, l’âpre vérité » de la société de son temps avait compris le risque en littérature de coller de trop près au goût du jour, optant pour un style aussi nu que le code civil, afin de rester objectif.

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Il en de même chez Balzac. Relisez Balzac, relisez Les illusions  perdues : dans le décor précisément décrit de son époque, il fait vivre des personnages aux destins éternels, l’ambitieux Lucien qui réussit vite grâce à ses fréquentations dans la presse et le sincère et laborieux David écrabouillé par Lucien… Le lecteur est touché par les aventures de ces personnages. La postérité de l’œuvre de Balzac a surmonté, grâce aux lecteurs, les lamentables critiques de l’époque[1].

Le style de ces écrivains résulte d’un choix, d’une intention de montrer les mœurs de leur temps avec distanciation et un regard critique.

L’écrivain joue avec la palette des figures de styles, de la syntaxe et du vocabulaire pour mettre en valeur des aspects de la société que le lecteur découvrira avec un œil neuf. L’auteur utilise le style, comme Hitchcock utilise la lumière et les ombres dans ses films, pour mettre en évidence les actes et les intentions, le courage ou les faiblesses des êtres humains auxquels le lecteur pourra se référer ensuite dans sa propre existence.

Parmi des pratiques d’écriture qui condamnent un récit au pilon à brève échéance, on peut citer les comparaisons et les métaphores échevelées, le vocabulaire générationnel (veston, bachot), les lieux communs et les images préfabriquées, les reconstitutions historiques cinématographiques, les pastiches, le prétendument pittoresque, l’humour inadapté ou la retranscription évidente d’un texte dicté. Également, ce défaut irrémédiable de dérouler un scénario, d’étoffer un résumé, sans entrer dans le monde parallèle de ses personnages.

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Le choix du temps des verbes d’un récit est un procédé de style intentionnel. La plupart des fictions sont écrites au passé simple. Le passé simple relate les aventures des personnages à n’importe quelle époque et l’écrivain est supposé nous raconter une histoire dont il connaît les tenants et les aboutissants, la fin et la morale. C’est une illusion artistique qui installe le lecteur dans le confort et donne une valeur de témoignage au roman.

Dans L’étranger de Camus, toutes les actions du narrateur sont écrites au passé composé, ce qui introduit une distance entre le narrateur et les faits qu’il relate, il n’est pas concerné, comme un psychopathe dénué d’empathie. Cette tournure grammaticale donne la clé de la fiction.

Comme œuvre écrite au présent, j’ai l’exemple de mon propre roman, le 7ème opus de Polycarpe.

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Tous les autres romans de la série sont au passé simple et celui-là, non. J’ai choisi ce temps pour bien marquer la différence entre ce que vivent mes personnages récurrents dans le présent et ce que d’autres personnages ont vécu de traumatisant dans le passé. J’écris comme Hergé dessinait, délimitant clairement les éléments de ses dessins, je cerne mes personnages par des traits simples et caractéristiques, et j’ai besoin de cette netteté pour mettre en évidence les premiers plans et les seconds plans… L’imparfait et le présent délimitent ainsi clairement dans mon roman le récit des souvenirs dans la fiction. Et pour achever le triptyque chronologique, j’annonce en dernière partie le future heureux qui attend la fille brimée de la famille Torchepot…

Les détails du style liés à la ponctuation (le point-virgule), à l’utilisation de certains mots inusités (bobèche), à l’emploi de la préposition "pour" (qui présuppose sans raison l’intention d’un personnage), de même que la nécessité de varier les débuts de paragraphe et d’intervertir les sujets et les compléments circonstanciels, feront peut-être l’objet, si j’ai le temps, d’un abécédaire… l’abécédaire des Polycarpe

D’une façon générale, un début de roman ou quelques pages prises au hasard, donnent un échantillon du style de l’écrivain, comme la fleurette du chou-fleur est une projection du chou-fleur entier, à l’image d’une fractale.

Le roman est ainsi un objet fractal : le tout est semblable à une de ses parties.

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[1] « Ce livre, dans lequel on n'entre que comme dans un égout, ce livre tout plein de descriptions fétides, ce livre dégoûtant et cynique, est tout simplement une vengeance de M. de Balzac contre la presse. », et sous la plume de Jules Janin : « Jamais en effet, et à aucune époque de son talent, la pensée de M. de Balzac n'a été plus diffuse, jamais son invention n'a été plus languissante, jamais son style n'a été plus incorrect... ». La publication d'Un grand homme redouble les attaques portées à Balzac par la presse et plus particulièrement par les petits journaux, critiques qui vont ternir durablement la réputation de Balzac. Les Illusions perdues, que Balzac considérait comme « l'œuvre capitale dans l'œuvre », sera peu réédité dans la seconde moitié du siècle.

 

20 février 2017

La mystérieuse affaire de styles

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Litt’ikea ou La mystérieuse affaire de styles (1)

Parmi les best-sellers, nous trouvons des fictions réalisées selon des méthodes conçues pour produire des émotions et l’irrésistible envie de tourner la page.

Je propose de nommer "litt’ikea" cette littérature de genre désormais décomplexée, contraction de "littérature" avec "Ikea" sur le modèle de "Chick lit" (romans pour les poulettes) ou de la "pop lit’" (récits inspirés des people).

La "litt’ikea" désigne ces romans qui ont les caractéristiques des marchandises distribuées par les magasins suédois : appréciés de toutes les strates de la population (du peuple aux élites), au goût du jour, parfois inspirés des styles anciens sans la qualité du savoir-faire artisanal,  faciles à lire et à monter soi-même ("page-turner").

La litt’ikea est sous-tendue par une fine connaissance du cerveau humain et de ses réactions reptiliennes. Nous sommes en effet auto-manipulés par nos propres émotions, nos hormones, nos manques, nos désirs, nos peurs et nos déprimes, et les éditeurs qui promeuvent ce type de littérature ont compris que nous sommes prêts à payer assez cher pour nous immerger dans un récit qui touche nos cordes sensibles, quasi addictes, sans être regardant sur la qualité.

Notre quotient émotionnel prend le pas sur notre éventuelle exigence de style pour satisfaire notre besoin de fiction, nous identifier aux personnages et avancer dans la lecture, en suivant avec délice le labyrinthe du scénario, à l’image du dédale qui relie les expositions tentatrices Ikea.  Par ailleurs, nous gravissons les degrés du suspens, comme nous grimpons une colline, que notre curiosité rend "facile à monter" pour découvrir le paysage qui s’étend au-delà.

Au début du phénomène, la litt’ikea s’est formée sur le tas, de façon pragmatique. Découvrant que certains bouquins, les "page-turner", s’arrachaient comme des petits pains et confortaient leur chiffre d’affaires, le monde de l’édition s’est mis en quête d’auteurs doués pour la produire, comme Ikea fait fabriquer ses meubles par des sous-traitants.

Ces "auteurs sous-traitants" pondent des pavés au dictaphone, qu’ils couchent parfois  eux-mêmes sur le papier mais confient le plus souvent à des rédacteurs-nègres attachés aux maisons d’édition ‒ ce qui les place ces auteurs (et non plus écrivains) dans une tradition orale.

Technologie oblige, pléthore de petits malins jouant aux apprentis éditeurs, misent sur  les talents d’inconnus, comme on parie à la loterie, en espérant qu’un fondu d’écriture assez niais pour se laisser piéger  ponde un best-seller à leur profit. Les sites dits "d’autoédition" ont fleuri, prêts à empocher la mise. Et pour justifier leur rôle d’intermédiaire inutile dans l’autoédition, il jouent la carte de conseils en écriture, encourageant les auteurs en herbe à écrire ce qui "marche", ce qui se "vend le mieux",  à produire de la litt’ikea.

Le site « Envie d’écrire » explique comment écrire un best-seller :

Si vous décidez d’écrire un best-seller, voici quelques éléments sur lesquels vous avez tout intérêt à vous concentrer :
Essayez d’utiliser beaucoup plus de personnages que la normale (environ 30% de plus par roman).
Essayez de vous concentrer davantage sur vos personnages et leurs actions
Essayez d’utiliser plus de dialogues, environ 50% de plus que vous le feriez normalement.
Essayez de vous concentrer sur les thèmes suivants :
– Police et loi (enquêter, fusil, tuer, fusiller, dossier, avocat, témoignage)
– Technologie (téléphone, photo, téléphone portable, SMS, programme, scan, appareil photo, écran…)
– Mots exprimant un conflit (problème, défi)
– Expressions faciales (hochement de tête, froncement de sourcils, soupir, sourire, clignotement)
– Les actions simples (saisir, déchirer, étouffer, sonner, trembler, écraser, tirer, obtenir)
– Des adverbe exprimant une grande certitude (absolument, totalement, surtout)
– Des curiosités : joli, café, douches, porches

Et voilà ce qu’il faut éviter si vous voulez que votre roman soit un best-seller :
Essayez d’éviter d’utiliser des phrases de plus de 11 mots en moyenne.
Essayez d’éviter de trop souligner les mots renvoyant à des choses au lieu des noms propres renvoyant aux personnages.  (oubliez complètement les abstractions).
Essayez également d’éviter d’utiliser des mots autour des conjonctions.
Certains des modèles grammaticaux les plus populaires de la littérature sérieuse impliquent des noms, des adjectifs, des prépositions et des déterminants (comme tous, quelques-uns, ceci).

Essayez également d’éviter notamment les thèmes suivants :
Émotions complexes (honte, pleurs, pitié, abandon)
Nostalgie (enfants, enfance, mères, pères)
Nature (mer, hiver, arbres, désert, branches, montagnes, printemps, nuages)
Imagination (faire semblant, imaginer, rêver)

 

Mais le style littéraire, dans tout ça ?

Ce sera le sujet du deuxième volet de cette chronique : « La mystérieuse affaire de Styles ». J’emprunte à Agatha Christie ce titre qui, en français, donne un véritable jeu de mot, tandis qu’il devrait se traduire littéralement par « La mystérieuse affaire à Styles », Styles étant un lieu.

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Dans ce titre français du premier roman écrit par la reine du crime en 1917 (publié aux Etats-Unis en 1920,  en Angleterre en 1921 et en France en 1932) socle initial de toute sa production littéraire, j’aime le glissement sémantique qui le rend symbolique de son œuvre, évoquant ce qui est impalpable, ardu à définir, mais nécessaire et  indispensable à la pérennité d’une œuvre : son style.

16:24 Écrit par Claudine dans langue, langage, les petits secrets de Polycarpe, littérature, Livre, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

25 mars 2016

Invitée de "Art et poésie de Touraine"

art et poésie, rencontre auteur, dédicace, Touraine

La prestigieuse association
"Art et poésie de Touraine"
m'invite à parler de mon travail d'auteur(e)

le Vendredi 1er Avril 2016
45 rue Bernard Palissy à TOURS
à partir de 16h

L'occasion de sortir de derrière les fagots cette poésie de 25 ans d'âge vieillie en nos chais

L’ENFANT

Sous le grand ciel au bas de la colline
Il voit la maison, toute petite, posée dans son jardin.
Il a l’impression - il espère - que la porte est ouverte.
L’enfant bouge dans le soleil le morceau de métal qu’il a poli
Il a tant marché, tant pleuré
Que ses jambes lui font mal dans son cœur.

Le reflet du ciel sur les vitres cache la femme qui regarde
Depuis mille ans les collines, le grand ciel et le chemin.
Une tache vacille comme un mirage au loin.
Elle a tant regardé, tant pleuré
Que ses yeux lui font mal dans son ventre.

Et le reflet fulgurant arrête le cœur de la femme.
Elle mourra si ce n’est pas lui.
Elle ouvre la porte, se tient debout, immobile.
Elle attend son enfant, ou la mort.

Il voit s’ouvrir la porte sur un rectangle d’ombre
Et tout à coup, c’est elle.
Alors, ses jambes se mettent à courir.
Il faut tenir, tenir
Jusque là-bas, jusqu’aux bras qui se tendent vers lui,
Vers elle qui hésite encore, tant de fois trahie par des mirages
Et qui fait un pas, s’élance…

Brusquement ils se heurtent, s’étreignent,
Elle l’enveloppe, ma beauté, mon amour, dit-elle.
Il serre sa taille, il s’enfouit dans son odeur de mère.
L’odeur de son garçon, de fer, de sciure, d’herbe et de poussière
L’inonde, calme mille ans d’attente.
La terre et le ciel basculent, et la maison et les arbres.

Tu es là enfin, ô mon fils aimé.
Mes jambes, Maman, me font si mal.
Et mes yeux, mon fils, me brûlent.

Elle le touche, elle effleure ses joues de soie,
Son si petit nez, ses oreilles si bizarres.
Elle rit, elle pleure. Tes petites oreilles si bizarres, dit-elle.
Il est sans force, sans pleurs, sans rires, il est contre elle.
Il serre dans son poing le petit bout de métal poli.

Elle berce l’enfant qui sourit,
Qui s'endort.
Sa gorge chante comme l’eau roule les graviers
Comme le vent dans les feuillages.

Elle voudrait que dure à l'infini ce moment arrêté.

10:49 Écrit par Claudine dans art, association, langue, langage, littérature, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 septembre 2015

Dérivation illocutoire !

critique littéraire, nouveautés, livres, rentrée littéraire

J’ai acheté La septième fonction du langage*,  sur la foi d’une critique louangeuse de Busnel dans LGL, interpellée par le pitch  titillant l’étudiante en linguistique que j’étais dans les années 70. J’ai ainsi stupidement dilapidé 22 € quand j’aurais pu, avec un peu de patience, satisfaire ma curiosité en dégotant ce bouquin chez un soldeur ou chez Emmaüs pour une bouchée de pain.

Ce texte pourrait se définir comme un exercice d’atelier d’écriture dont la contrainte résiderait dans la transformation de vrais intellos de l’époque en personnages de fiction, se vautrant dans le stupre et d’obscures spéculations linguistiques. Autre consigne : des phrases au présent, jetées comme des indications de scénario, en une succession de courts paragraphes : « Foucault débarque (…) Foucault demande des nouvelles(…) Foucault prend Derrida à part (…) Foucault dit qu’il n’aurait pas fait une chose pareille (…) »

L’astuce du siècle consiste à injecter au goutte-à-goutte un certain suspens ‒ absolument indispensable pour faire passer les bourratives digressions : un mystérieux document disparait, dont veulent s’emparer un espion bulgare avec son pébroque, deux moustachus à la Dupondt et les membres de la secte des coupeurs de doigts, le Logos club, où sont organisées des joutes verbales dont les perdants sont amputés !

L’auteur se marrait peut-être en échafaudant son petit scénario à la Tintin, mais la caricature et la dérision, ça va un moment ‒  dans une BD peut-être mais pas en littérature ‒ tout ça pour découvrir à la fin que si Mitterrand (ben, l’homme du secret, pardi !) a été élu en 81 et réélu, c’est qu’il était en possession du fameux document-mystère ! Et vous savez quoi ? Il s’agit de la septième fonction du langage, qui n’est autre que la technique de la manipulation verbale…

Je vous laisse digérer cette trouvaille.

J’avoue que j’ai failli abandonner la lecture de cette œuvre géniale sélectionnée pour le Goncourt,  après cet extrait, page 439 : « Le sophiste au bec de médecin cale les couilles de Sollers entre les deux lames du sécateur, empoigne fermement les poignées, à deux mains, actionne le mouvement de cisaille. Et coupe.

Kristeva tressaille.

Sollers émet un bruit inconnu, un claquement de gorge suivi d’un long miaulement qui ricoche sur les toiles de maîtres et se répand dans toute la salle.

Le sophiste au bec de médecin ramasse les deux couilles et les dépose dans la seconde urne dont Simon et Bayard comprennent alors qu’elle a été prévue à cet effet.

Simon livide, demande à son voisin : « C’est pas un doigt, le tarif, normalement ? »

L’homme lui répond que c’est un doigt quand on défie un jouteur d’un rang juste au-dessus, mais Sollers a voulu brûler les étapes, il n’avait jamais participé à aucune joute et il a défié directement le Grand Protagoras. « Alors là, c’est plus cher. »

Je me dis que peut-être Binet envoie des messages subliminaux… que ça fait rire la rive gauche parisienne…


* « La septième fonction du langage » de Laurent Binet, Grasset.

23 juin 2015

baromètre annuel sur les achats de livres.

ebook, livres numériques, polycarpe« Si le marché du livre imprimé neuf, représentant 92% du marché global en valeur, connaît un recul un peu plus marqué (-1,4% en valeur et -1,7% en volume), ceux de l'occasion et du numérique sont en progression : +6% en valeur et +3% en volume pour les livres d'occasion (qui représentent 6% du marché global en valeur), +18% en valeur et +13% en volume pour les livres numériques, qui atteignent 2,3% du marché global en valeur.

12 mai 2015

Atelier d'écriture

atelier d'écriture, Croix Rouge, illettrisme

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J’ai animé, à une semaine d’intervalle, une rencontre d’auteur(e) puis un atelier d’écriture, organisés par l’association contre l’illettrisme (Croix Rouge). Alors que j’avais été confrontée dans ma vie professionnelle à des apprentis en CFA totalement rétifs à l’instruction du français, ces « apprenants » marocains, algériens, portugais, brésilien, etc. ont fait preuve d’un enthousiasme et d’une ardeur à dialoguer, à écrire, luttant contre leurs lacunes et leurs complexes pour progresser.

Certaines femmes font preuve de sensibilité et de délicatesse, l’une d’elle, Kani Maryam Bagag, a écrit des poésies touchantes dont celle-ci : 

Mon oiseau
Vole, mon oiseau, vole
En haut, très haut, vole

Tourne, entoure les montagnes
A côté des vallées, des cascades
Ouvre bien tes ailes
Embrasse le ciel et les nuages
En présence du soleil chante,

Et avec la brise danse !
Vole, mon oiseau, vole
En haut, très haut vole
N’oublie pas que je suis en bas
Mais mon cœur très haut est avec toi !

atelier d'écriture, Croix Rouge, illettrisme

10:28 Écrit par Claudine dans atelier d'écriture, femmes, idiomes, langages, langue, langage, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 avril 2015

« Polycarpe » passe le Week-end à Oléron…

Je dédicace ma série policière à « Cita’Livres » Château d’Oléron.

Nous serons plusieurs écrivains tourangeaux sous la bannière "Signature-Touraine".

En prime ci-dessous,une  carte postale,

conservée par mon grand-père Oléronais, tirée des 10 tomes de ses mémoires :

Départ du bateau pour la traversée pour l’ïle d’Oléron à la Pointe du Chapus

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16 décembre 2014

Dernières dédicaces 2014...

Merci à mes lecteurs et lectrices, "polycarpiens-addicts" !

Ci-dessous, le texte de la conférence donnée à Saint-Avertin et à Loches sur les noms des personnages dans mes romans.

"Je ne peux pas commencer à écrire un livre si je n'ai pas le nom de mes personnages. Avec Polycarpe comme héros de ses romans policiers, en écho aux Hercule Poirot et autre Jules Maigret de la tradition littéraire à laquelle elle se rattache, Claudine Chollet a une vraie réflexion derrière le « baptême » des protagonistes de ses œuvres. « Rien n'est dû au hasard », confiait-elle hier au cours du 6e salon du livre Signature Touraine qui, ce dimanche encore, au moulin des Cordeliers, mêlera dédicaces et conférences."

Pierre Calmeilles, Nouvelle République du 14 décembre 2014

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                                                      Les noms des personnages

Comme l’écrivait Flaubert à son ami Taine, « Un nom propre est une chose extrêmement importante dans un roman, une chose capitale. On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau ».
De fait, je ressens exactement cela : quand le nom est mal choisi, je n’arrive pas à me familiariser avec le personnage et j’ai du mal à le visualiser, à l’imaginer, à le faire bouger, penser, discuter. Je suis en panne et je dois chercher un nom plus approprié.
Un lexicologue célèbre, Jean Pommier, a consacré tout un livre à l’onomastique chez Balzac (L’onomastique est la branche de la lexicologie qui étudie l'origine des noms propres, de personnes ou de lieux) où l’on voit que les noms ne sont jamais dus au hasard.
Je vais survoler l’onomastique de ma série des « Polycarpe ».
Dans mon choix des noms et prénoms de personnages, quatre principaux critères entrent en ligne de compte alternativement :

 

  • soit une connivence avec ma propre histoire, avec mon vécu d’auteur,
  • soit des sonorités ‒ allitérations ou consonances ‒ qui s’impriment facilement dans la mémoire pour donner du relief à un personnage secondaire.
  • soit encore un deuxième degré de signification en guise de clin d’œil au lecteur.
  • ou, enfin, j’utilise le prénom à contre-emploi pour produire dérision, ironie ou parfois pour valoriser un personnage déclassé…

En ce qui concerne le premier critère (connivence avec mon vécu d’auteur) :
Le personnage principal, Polycarpe Houle, en est l’illustration. C’est la clé de voûte de la série. D’où l’importance de son nom.

Quand j’ai commencé cette série, avec la détermination d’écrire plusieurs opus avec des personnages récurrents, j’avais une idée précise du genre de littérature que je voulais écrire : une intrigue criminelle sans cruauté, des petits meurtres entre amis, des assassinats au village… Des enquêtes d’amateurs prétextes à faire évoluer les gens, à révéler les caractères humains, sans complaisance pour la violence, et en privilégiant l’atmosphère et le style, et – ceci n’est pas la moindre des choses - en cultivant mon originalité.
Ainsi que l’affirmait le prolixe Gaston Leroux : « j’ai toujours apporté le même soin à faire un roman d’aventures, un roman-feuilleton, que d’autres à faire un poème. J’ai eu comme ambition de relever le niveau de ce genre si décrié ».
Je me situais donc dans cette lignée des auteurs de romans policiers du début du XXème qui avaient une conception ambitieuse et littéraire du roman populaire.
Le prénom de mon personnage principal devait être un hommage mes illustres confrères qui avaient affublé leurs héros de petits noms tels que Prosper, Arsène, Jules ou Hercule… Polycarpe, prénom d’une personne que je connaissais, me sembla convenir par son originalité. En plus l’étymologie apportait une épaisseur sémantique (Poly venant du grec polus  signifiant : nombreux, plusieurs, et Carpe provenant du grec karpos, signifiant : le fruit : le tout évoquant fécondité et créativité)
Le patronyme de Houle est un clin d’œil à mon premier livre publié, un roman policier de la série du Poulpe, publié par les éditions de La Baleine (manière de rester dans le champ lexical de la mer, qui m’avait porté chance !)
Et pour fignoler un peu, je voulais caser toutes les voyelles dans les prénom et nom de mon personnage.

Sur le 2ème critère (sonorités, allitérations et consonances), j’ai pris modèle sur Walt Disney qui a su jongler avec les consonnes ou les  voyelles, ainsi qu’avec le rythme de syllabes, pour nommer ses petits héros, tels que Donald Duke, Daisy Duke, Mickey Mouse, Minnie Mouse, etc.
J’ai appliqué ce principe avec mes personnages secondaires, pour leur donner du relief. Ainsi le coiffeur gay dont les lotions sont sabotées, et dont les clients ressemblent des poussins électrocutés, s’appelle Dany Daine, la correspondante du journal local est connue sous le nom d’Ida Darling, le cafetier instituteur de Rochebourg s’appelle Basile Bot, l’aide à domicile tunisienne est Salima Saoub et l’imposteur chanteur de blues a pris le nom de Billy Boy.
Pour illustrer le 3ème critère (qui joue sur les noms-indices, en rapport avec le récit), je peux citer Violette Parker du « Nègre en chemise ». Dans ce roman qui dénonce les « nègres » littéraire, Violette, ancienne enseignante, est la plume géniale et effacée de sa nièce parisienne qui signe les romans et reçoit tous les honneurs. Son prénom évoque l’encre des écoles d’antan et son nom une marque de stylo plume, son outil de travail. (Entre parenthèse, le côté prédateur d’Elvire est symbolisé par des vêtements à rayures jaunes et noires, à l’instar des frelons ou des guêpes, alors que justement, Violette mourra d’une piqure de guêpe …)
Je peux également citer Bérangère Santerre qui verra son domaine détruit dans un incendie le soir de Noël et se retrouvera sans biens, sans terre.
Elvire Augry, qui virera effectivement au gris après la résolution de l’énigme.
Dans « Le Crime de River House » : la victime Albertine a pour nom de famille Giraumont qui désigne une sorte de courge, le père ayant fait fortune dans les fruits et légumes. Elle épouse un Floche, contraction de « Filoche » puisqu’il la quitte et s’enfuit.
Mado Burlat, désirable maitresse de Floche, porte le nom d’un fruit appétissant. Franz Geheim est un allemand déserteur : Geheim, en allemand, signifie « chez soi ». Après sa désertion, il est chez lui en France.
La locataire du manoir, Arlette Pic, mère de la brave Nelly Pic et grand-mère de la monstrueuse Magali Pic, porte un nom qui la symbolise puisqu’elle agresse tout le monde.
Toujours dans ce même roman, nous avons un Simon Clampin, notaire, son patronyme évoque quelqu’un de lent, paresseux et nul en affaires, et rabat un peu son caquet. Jim Forban est d’emblée un suspect, comme l’indique son nom par ironie. Enfin, Robert Marzac, l’Universitaire distingué, porte un nom dérivé de Robert Darzac, le fiancé de Mathilde dans Le mystère de la chambre jaune.
Le 4ème critère rassemble les noms à contre-emploi, à sous-entendus ou à connotations littéraires. Ce sont des indications subliminales qui conditionnent (gentiment) le lecteur. Les patronymes à contre-emploi créent un décalage, une sorte d’oxymore d’où naît l’ironie. Ainsi Scarlett (qui évoque une merveilleuse jeune fille en crinoline) a épousé un dénommé Pochard, agriculteur. 
Calamity, qui porte des chemises à carreaux et fait du cheval, s’avère être une amicale et pacifique jeune femme. Maryline, caissière de supermarché, à un prénom de star ; la sympathique Flora Bouton est totalement passée fleur. Félicité est une infirmière terrifiante. Chimène est une vieille pocharde. Cosette c’est une femme rouée, qui a épousé un certain Barge, etc.
Dans le dernier Polycarpe, « Cœur de bœuf », l’écolo-agitateur, s’appelle Gaël Manant de la Haute, pour le plaisir de télescoper les contraires, et pour tourner un peu en ridicule le personnage hâbleur.
Bob Gorax a conservé le nom initial que je voulais donner au véritable assassin, mais c’était trop gros comme ficelle et je fais dire au personnage qu’il porte malgré lui le nom d’un « méchant de série B ».
Les Ducoin sont des bourgeois qui snobent les gens du village.
Les sous-entendus ou les connotations littéraires créent une sorte de feuilletage qui donne de l’épaisseur : par exemple, le commissaire s’appelle Félix Barcq. Barcq est homonyme de « bark » en anglais qui signifie « aboyer », c’est un clin d’œil au commissaire Japp d’Agatha Christie. L’un jappe en anglais, l’autre bark en français… il aboie et il porte le prénom Félix d’un chat de BD.
Le nom des Busier est déterminé par un pigeon voyageur égaré, la buse étant un prédateur de pigeons.
Le gendre anglais de Polycarpe s’appelle Witson, mot à mot : fils de l’esprit, il est très intelligent, il a de l’humour.

 

Nous avons fait ensemble un tour parmi la petite foule de mes personnages. Cette liste est loin d’être exhaustive, puisque tous les personnages de mes livres sont pourvus d’un nom significatif, à des degrés divers, valorisant ou dévalorisant, selon mon degré de sympathie pour lui.
Vous me demanderez peut-être quelle mouche me pique de me compliquer ainsi la vie avec des noms de personnages qui pourraient s’appeler comme tout le monde ?

À cela, j’ai deux réponses :

 

La première est qu’il y a dans mes romans autant de Pierre, Paul, Jacques ou François, que dans les carnets roses de papa, autant de Théo, Léa, Matis où  Noé que dans la société d’aujourd’hui. Simplement, c’est amusant de trouver le petit « plus » qui fera peut-être esquisser un sourire à mes lectrices ou à mes lecteurs.
J’ajoute que la lecture des rubriques nécrologiques offre parfois des surprises, telle cetteGuillemette du GOUPIL de BOUILLÉ, décédée le 3 novembre, que je ne connais pas mais qui prouve encore une fois que la réalité peut dépasser la fiction !

 

Je dirais en deuxième réponse que le risque que je prends en maniant cet humour peu conventionnel des noms propres, exprime bien ma liberté de créer, d’inventer, de tisser un lien privilégié avec mes lectrices et mes lecteurs.
J’ai aujourd’hui des preuves que ça fonctionne, que les gens apprécient, qu’ils comprennent l’intention joyeuse que je mets derrière ces jeux de mots et c’est particulièrement valorisant.
Je terminerai sur un dernier exemple en guise d’hommage : le jeune reporter du dernier « Polycarpe » : Cœur de Bœufs’appelle Laurel Boitel, qui est l’anagramme parfait de Rouletabille, le jeune reporter du Mystère de la chambre jaune.

 

Claudine Chollet

 

17 novembre 2014

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (4)

synchronicités, Polycarpe, Jung, hasard et nécessités

La série des Polycarpe n’est pas une création ex-nihilo ; son invention est due à la convergence d’expériences et d’épreuves dans mon existence, de coïncidences, de hasards ‒ j’irais jusqu’à parler de « synchronicités » ‒ constituant une sorte de biotope propice à l’éclosion et à la métamorphose d’une œuvre. Comme tout être vivant, une œuvre est le résultat du « hasard et de la nécessité », selon l’expression du biologiste Jacques Monod.

L’expérience initiale, qui a été l’étincelle de ma tardive « carrière » d’auteur, mérite d’être rappelée ici. Certains connaissent déjà cette histoire, mais ceux qui ne l’ont jamais entendue seront probablement surpris.

Durant nos vacances 1978, nous fuyons la Costa Brava, bondée et polluée, et traversons l’Ariège. Subjugués par la beauté du Couserans, site montagnard des Pyrénées, nous acquérons alors, pour une bouchée de pain, une grange à foin dépendant du hameau d’Estouéou-d’aut, dans la montagne. Les années passent. Nous retournons là-bas plusieurs étés.

Un jour de septembre 1994, je cherche chez mon libraire un roman policier de la série du Poulpe[1] alors à la mode et je tombe sur un des rares ouvrages de la série en rayon : « Le Pis rennais » de Pascal Dessaint. Le jeu de mot dans le titre et le quatrième de couverture attirent mon attention : le récit se passe dans la vallée du Couserans !

Or, je découvre en le lisant que l’action se déroule dans les parages de notre grange, laquelle sert de décor très précis à l’ultime scène de crime et à son dénouement. Moi qui entassais les manuscrits non publiés dans mes tiroirs depuis des années, j’y vois un signe du destin, une chance à saisir. J’écris à l’auteur, Toulousain d’adoption, qui me répond et m’explique qu’il pratique la randonnée dans cet endroit qui le fascine et me conseille de tenter ma chance dans cette série du Poulpe.

Alors que ces petits polars étaient écrits par des auteurs déjà réputés dans le milieu et qui se connaissaient entre eux, je saisis l’opportunité.

J’ai éprouvé une vraie satisfaction à écrire en deux mois et demi « Un petit lapsus très suspect » qui sera finalement sélectionné par l’éditeur (la Baleine-le Seuil)… mais quatre ans plus tard !  (Entre temps, l’éditeur avait déposé le bilan, puis rebondi).

Le 12 avril 2001, j’ai reçu le coup de fil du nouveau directeur me proposant la publication ; j’imagine que si j’avais déménagé, je ne l’aurais jamais su.

Le livre fut publié début 2002 et connut un vrai petit succès, vendu à près de 4000 exemplaires.

Mais il s’est produit une deuxième coïncidence et non des moindres, que je dois raconter avant de revenir à Polycarpe.

Je reviens sur les manuscrits entassés dans mes tiroirs…

J’avais écrit des romans, pendant et après mes études de lettres, et notamment « Mosaïque » qui avait attiré l’attention de Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit (et président du syndicat des éditeurs). Je l’ai rencontré deux fois. Au cours du premier rendez-vous, il m’a fait beaucoup de compliments et m’a demandé de faire quelques modifications dans mon manuscrit. Les corrections faites, il m’a convoqué, satisfait, m’expliquant qu’on allait discuter d’un contrat d’édition.

Evidemment, à 25 ans, être publiée aux éditions de Minuit, qui réunissaient mes idoles littéraires de l’époque, c’était le rêve.

Le rêve a explosé en vol quand Lindon m’a fait part des réticences de son ami Robbe-Grillet, alors directeur du comité de lecture, à publier mon roman qui nécessiterait-  je cite : « trop de moyens financiers pour promouvoir un auteur inconnu dont on ignorait s’il persévèrerait ».

J’ai toujours pensé que le cénacle des écrivains de Minuit ne désirait pas introduire une petite nouvelle dans la bergerie, provinciale un peu niaise, j’avais en outre ouvert une brèche dans l’idéologie du « nouveau roman » en réintroduisant des personnages et une « histoire » que leur théorie qualifiait d’éléments « bourgeois » et voulait supprimer .

« Vous reviendrez me voir, quand vous aurez une œuvre derrière vous » m’a déclaré Lindon, après deux heures de rendez-vous au cours desquelles il a détruit toutes mes illusions. Je ne cessais de le fixer sans ciller, comme hypnotisée par son visage de rapace.

Je suis rentrée en métro, ravalant mes larmes, mon manuscrit sous le bras.

Une femme debout sur le quai, station Saint-Michel, me fixait d’un regard terrible, j’avais l’impression en avançant qu’elle était illuminée par des projecteurs et je ne voyais qu’elle, sans comprendre pourquoi… et soudain, j’ai reconnu Simone de Beauvoir, coiffée de son turban.

De stupeur, j’ai laissé tomber mon manuscrit, je ramassai les feuilles dispersées et quand je me relevai, elle était partie.

Encore une fois, les années ont passé.

Et pour revenir à ce jeudi 12 avril 2001, une heure après que l’éditeur du Poulpe m’eut proposé de me publier, j’entends aux infos de 13 heures que Jérôme Lindon venait de mourir. Comme si son décès avait déverrouillé ma vocation.

La synchronicité de ces évènements reste pour moi à la fois mystérieuse et significative.

Il y a eu, au cours de l’écriture des « Polycarpe », d’autres synchronicités moins spectaculaires, dans le choix des noms, dans l’invention de lieux… mais je crois que la créativité artistique relève peu ou prou de la médiumnité…  


[1] « Le Poulpe » est une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, également directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d'un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un détective surnommé « Le Poulpe ». La collection a été adaptée au cinéma en 1998 (Le Poulpe, le film),

12:46 Écrit par Claudine dans art, bizarreries, idiomes, langages, insolite, langue, langage, littérature, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

15 novembre 2014

LES PETITS SECRETS DE « POLYCARPE » (2)

         Deviner ce que les gens masquent derrière les apparences rend la vie très amusante[1] et nourrit des intrigues divertissantes.

L’objectif que je m’étais fixé, en démarrant la série, consistait à :

-        plonger le lecteur dans une atmosphère surtout pas tristounette (je voulais écrire le livre que qu’on a tous aimé lire en vacances, l’été sous un arbre, dans un pré, sur un perron, dans le silence grésillant de la canicule… qui vous transporte ailleurs pour quelques heures et dont on se rappelle toute une vie !

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-        croquer un panel de « types » humains identifiables (à jamais fascinée par la pertinence des « Caractères » de La Bruyère et par les personnages inoubliables (Frédéric Moreau, Rastignac, Julien Sorel) de Flaubert, Balzac et Stendhal)

-        écrire les scènes selon un angle de vue délibéré, ce qui emprunte au cinéma, révèle la « patte » du romancier, apanage de l’art littéraire.

romans policiers, Polycarpe, secrets

Des cadavres dans les placards, des secrets, des impostures, des fausses identités, des mystères ésotériques… ce sont ces petites douceurs (que savourent les écrivains de romans policiers non sanguinaires depuis le début du XXème siècle) qui servent des intrigues conçues comme le fil rouge des romans, autour duquel se tricotent des vies, autant précieuses que dérisoires, de personnes comme nous tous.

Le trait appuyé, est une dimension importante des « Polycarpe » : les gens sont épinglés dans leurs travers, on traite des modestes réussites comme des grandes victoires, les enterrements sont des obsèques quasi nationales… tout ce qui se passe est soit monté en épingle, soit rapetissé, toujours décalé par rapport au réel.

C’est ici qu’on retrouve ma préoccupation du point de vue, l’angle sous lequel on voit les scènes, est capital pour créer l’ambiance dont je parlais et la connivence avec le lecteur.

Ex : Dans « Le Pigeon noir », à l’enterrement dans le cimetière, je décris les personne depuis l’intérieur de la tombe, le bruit des pas sur les graviers est disproportionné, l’ex-voto apporté dans un carton à pizza représente une scène de tango, etc.

Comme dans un film, j’essaie de décrire les scènes en plan général, panoramique ou je zoome. Cela donne du champ, de la profondeur.

Croquer des types humains s’avérait une question plus délicate ayant fait le pari (avec moi-même) de faire découvrir les personnages au lecteur comme on découvre nos contemporains dans la vraie vie, sans savoir ce qu’ils pensent car on n’est pas dans leurs têtes, en se fiant à leurs gestuelles, à la tonalité de leurs voix, à leurs expressions ‒ très significatives pour qui sait voir. Je voulais aussi faire passer l’idée que nous avons plusieurs facettes dans la vie, principalement publique et privée.

Ma rencontre avec le véritable instituteur-cafetier de Crissay-sur-Manse (devenu Basile Bot dans la série) a été décisive : comme lui, mes personnages principaux exerceraient au minimum deux activités, la profession officielle et un hobby, symbolisant ainsi la dualité entre vie publique et vie privée. L’invention de ces « doubles casquettes » (marchande de miel/psychologue, assistante maternelle/artiste peintre, vétérinaire/bricoleur, homosexuelle athée/chanteuse de gospel, etc.) permet en outre toutes les combinaisons selon les nécessités de l’intrigue.

A suivre…



[1] C’est une distraction de collectionneur. On peut toujours dénicher de nouveaux modèles d’idéologues,  mégalo, égocentriques, avides, arrivistes, prédateurs, pantouflards, mais également des cœurs d’or, des généreux, des gentils et des complexés.

La plupart des humains se contentent de faire bonne figure, pour être aimés, admirés, reconnus, certains en remettent une couche et se composent un personnage flatteur. Dans les romans policiers, ils constituent la cohorte des suspects : ils ont un petit quelque chose à cacher, mais ne sont pas des assassins.

Ce qui plus sportif à décrypter, ce sont les comportements des pervers qui enfouissent aux tréfonds d’eux-mêmes leurs déchets toxiques, sachant très bien que leurs pensées et leurs actes ne sont pas anodins, ne sont pas sains et qu’ils seraient exclus de leur communauté s’ils se montraient tels qu’ils sont.

Le pervers est celui qui pervertit les rapports humains, ce n’est pas plus compliqué que ça ! Ne cherchez pas plus loin, quand la relation humaine se dégrade, devient vénéneuse, produit des catastrophes, on est en présence d’un pervers. Taraudé par l’envie et le besoin de compenser ses manques, ses blessures narcissiques, ses angoisses, il se joue des tabous, les contourne pour instrumentaliser autrui, souvent ses proches. Il existe toute une gamme de pervers, du petit manipulateur au psychopathe mais tous s’absolvent, persuadés de la légitimité leurs intentions. C’est parmi ces derniers que se trouvent les meurtriers des intrigues policières.

05 novembre 2014

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (3)

Les personnages de romans

personnages romanesque, Polycarpe, conférence, Manoir de la Tour

(Ceci est l'introduction d'une communication que je fais le 16 novembre
au Manoir de la Tour à Saint-Cyr-Sur-Loire)

Les personnages romanesques sont des personnes fictives qu’on ne peut pas décrire dans le détail sans faire périr d’ennui les lecteurs. Aussi nous, les écrivains, leurs inventeurs, devons les évoquer au moyen de techniques littéraires afin de les rendre plus vrais et plus vivants.

Quand le travail est bien fait, le personnage se met d’ailleurs à exister ; le caractère que nous lui avons donné influe sur ses actes et sur l’intrigue ; il devient une personne autonome, qui impose ses faits et gestes, ses idées et… prend parfois l’ascendant sur l’auteur : j’ai déjà vécu personnellement ce genre de situation ; les personnages sont l’émanation de nos neurones et de nos émotions ; l’acte de création est une gestation et, comme un enfant, le personnage naît, croît et s’émancipe.  

On me demande très souvent si je prends modèle de mes personnages  parmi les personnes que je rencontre. En fait, jamais de façon aussi nette. Je picore des traits de caractères, des tics de langage, des gestes, des détails vestimentaires, à gauche et à droite, sans même y penser sur le moment, et je fabrique un portrait composite en essayant d’accorder le mental avec le physique ; il m’arrive aussi de recevoir dans un rêve la visite de quelqu’un que je ne connais pas et qui veut entrer dans ma fiction…

Le personnage est un peu le vampire de notre énergie ‒ un vampire reconnaissant qui, dans quelques cas inespérés, nous embarque avec lui dans la postérité.

Pendant l’écriture de Madame Bovary, Flaubert écrivait à Hippolyte Taine, le 20 novembre 1866 : « Les personnages imaginaires m’affolent, me poursuivent, — ou plutôt c’est moi qui suis dans leur peau. Quand j’écrivais l’empoisonnement de Mme Bovary j’avais si bien le goût de l’arsenic dans la bouche, j’étais si bien empoisonné moi-même que je me suis donné deux indigestions coup sur coup — deux indigestions réelles car j’ai vomi tout mon dîner »

À mon avis, cette « vampirisation »  de l’énergie du romancier est l’une des conditions nécessaires à la postérité du personnage. On se rappelle, pour n’en citer que quelques-uns, Emma Bovary, Julien Sorel, Frédéric Moreau, Georges Duroy – le Bel-Ami de Maupassant, Solal de Belle du Seigneur, ou encore La dame au petit chien, de Tchekhov, de même que le populaire Arsène Lupin, lequel n’a pas laissé à Maurice Leblanc la liberté d’écrire autre chose.

Le paradoxe du vrai créateur consiste à donner une réalité durable à un personnage tout à fait irréel. Et ce personnage prend place dans notre généalogie comme un membre de notre famille. Par exemple, Claudine de Colette est un peu une vieille tata pour moi... Un personnage réussi n’est pas nécessairement un héros, c’est quelqu’un qui va s’incruster dans la mémoire collective, s’enraciner dans notre socle culturel.

Ces personnages, qui ont le statut d’archétypes humains, qui sont devenus des références, des repères ou des modèles, ne naissent jamais sous la plume d’auteurs à la mode, invités des talk-shows, célèbres avant d’avoir été lus, écrivant sur commandes des éditeurs, figurant au top ten des libraires, ou encore d’écrivains se mettant eux-mêmes en scène dans leurs livres. Ainsi que l’exprimait Albert Thibaudet, grand critique littéraire de l’entre-deux guerres, dans la « Nouvelle Revue Française » : « Le romancier ‟authentique‟ créé des personnages, le romancier ‟ factice‟ fait du copié-collé de personnes existantes, dont sa propre personne, le plus souvent ».

Reconnaissons que le romancier « factice » selon Thibaudet, a un grand avantage sur le romancier « authentique », c’est qu’il connaît la gloire de son vivant et l’enrichissement qui va avec… 

Cela dit,quand un personnage s’avère être le clone plus ou moins travesti de son auteur,  il fait de la figuration et ne marque pas durablement les esprits. Idem des personnages en carton-pâte qui ne sont que des personnifications de concepts ou d’idéologies, comme dans les livres de Jean-Paul Sartre, par exemple.

Inversement, dans son œuvre, Proust instille toute son énergie vitale au point que les personnes réelles qu’il décrit deviennent des archétypes du snobisme bourgeois.

Pour parvenir à rendre vraisemblable un personnage fictif, avec une économie de moyens et sans tomber dans la caricature, à l’instar d’un prestidigitateur, nous les auteurs, avons notre mallette de trucs et astuces pour les faire surgir de nulle part ; nous utilisons le décor, les descriptions, les dialogues, les figures de rhétorique, les symboles, la focalisation, etc. Ces méthodes d’écriture pourront faire l’objet d’une prochaine conférence.

Nous allons nous contenter de développer un point particulier qui caractérise le personnage romanesque : son nom.

(lire la suite sur les "pages" de ce blog : colonne de droite)

23 septembre 2014

En direct de PH 7 (Polycarpe n° 7)...

Un aperçu du chaudron où se mijote le futur Polycarpe.

Une page de carnet qui annonce le titre…

manuscrit, ecriture, Polycarpe

Et une lointaine ébauche du dessin de couverture… enfin... peut-être !

manuscrit, ecriture, Polycarpe

;-) Où sont les méchants ???

10:29 Écrit par Claudine dans insolite, langue, langage, littérature, Livre, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

16 septembre 2014

Pour en finir (?) avec l'expression "du coup"

du coup, communication, langue, langage

     « Du coup » s’installe dans notre paysage linguistique.

     Maintenant cette locution ne se réfère plus seulement à une causalité récente mais constitue à elle seule une référence : j’ai remarqué que des journalistes de BFM l’emploient pour évoquer tout ce qui s’est passé dans la vie d’un homme politique, économisant ainsi un fastidieux rappel des faits, partant du principe que tout le monde est au courant et débutent leurs commentaires par « du coup » qui prend alors une portée métaphorique…
      L’Académie Française peut avérer cet emploi, cette brave institution a tendance, ces dernières années, à introduire des mots de la rue avec un peu trop de précipitation…
     J’apporterais au débat* une nouvelle nuance pour expliquer cet emploi frénétique, je crois que nos concitoyens ont tout simplement du mal à se projeter et à anticiper.
     C’est une gymnastique douce des neurones qui consiste à faire précéder la proposition principale par la subordonnée conjonctive, ex : « comme elle arrive demain, je dois préparer sa chambre », ou « puisqu’elle arrive demain… »,  ou « parce qu’elle arrive demain… », de fait, il est plus simple de déclarer voire de claironner : « elle arrive demain, du coup je dois préparer sa chambre ! »
     
La conjonction de subordination (que, lorsque, puisque, quoique, comme, si et quand), ou une locution conjonctive (parce que, bien que…) servent à marquer qu'il existe un lien de dépendance entre une proposition et un terme de la proposition principale. Son emploi exige un tout petit apprentissage, c’est comme le vélo, le calcul mental, la nage… une fois acquis, ça ne s’oublie pas…

* Je remonte le débat des archives... Il y a plusieurs années que j'ai lancé le débat sur ce blog (le 5 septembre 2006 !) et il y a toujours des posts...

18:02 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, langue, langage, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

31 juillet 2014

Extrait de Nouvelles et Contes, II, H. de Balzac, 1832-1850, Quarto

saché, balzac, romancier, talent, génie, maison de campagne, manoir

(La maison de Balzac, à Saché,  en Touraine)

­"- Mon Dieu ! Quel délice qu’une semblable maison de campagne ! s’écrie Caroline en se promenant dans les bois admirables qui bordent Marne et Ville d’Avray.

Et de courir comme une biche, et de redevenir la jolie, naïve, petite, adorable pensionnaire qu’elle était !... Ses nattes tombent ! elle ôte son chapeau, le tient par les brides.

     - Ça te plairait donc bien, ma chérie, une maison de campagne ? dit Adolphe en tenant Caroline par la taille et la sentant qui s’appuie comme pour montrer sa flexibilité.

- Oh ! tu serais assez gentil pour m’en acheter une ?...

La maison de campagne est une maladie particulière à l’habitant de Paris. Cette maladie a sa durée de guérison.

Adolphe achète donc la campagne, et il s’y installe avec Caroline, redevenue sa Caroline, sa Carola, sa biche blanche, son gros trésor, sa petite filles, etc.

Voici quels symptômes alarmants se déclarent avec une effrayante rapidité.

La viande est moins chère à Paris. Les fruits sont hors de prix. Avant de pouvoir récolter les fruits chez soi, où il n’y a qu’une prairie suisse environnée de quelques arbres verts qui ont l’air d’être empruntés à une décoration de vaudeville, les autorités rurales, consultées, déclarent qu’il faudra dépenser beaucoup d’argent et – attendre cinq années !... Les légumes s’élancent de chez les maraîchers pour rebondir à la Halle, mais les légumes du jardin venus sous les bâches à force de terreau coûtent deux fois plus cher que ceux achetés chez la fruitière qui paie patente.
Les primeurs ont toujours à Paris une avance d’un mois sur celles de la campagne.

De huit heures du soir à onze heures, les époux ne savent que faire, vu l’insipidité des voisins, leur petitesse et les questions d’amour-propre, soulevées à propos de rien. Alphonse remarque, avec la profonde science de calcul qui distingue un ancien notaire, que le prix de ses voyages à Paris, cumulé avec les intérêts du prix de la maison de campagne, avec les impositions, les réparations, les gages du concierge et de sa femme, etc., équivaut à un loyer de mille écus !

On convient qu’une maison de campagne, loin d’être un plaisir, est une plaie vive…

- Je ne sais pas comment on ne vend que 5 centimes à la Halle un chou qui doit être arrosé tous les jours, dit Caroline.

- Mais, répond un petit épicier, le moyen de s’en tirer, à la campagne, c’est d’y rester, d’y demeurer, de se faire campagnard, et alors, tout change…

Caroline en revenant, dit à son pauvre Adolphe :

-Quelle idée as-tu donc eu là, d’avoir une maison de campagne ?... Ce qu’il y a de mieux en fait de campagne, est d’y aller chez les autres !

Adolphe se rappelle un proverbe anglais qui dit : « N’ayez jamais de journal, de maîtresse, ni de maison de campagne ; il y a toujours des imbéciles qui se chargent d’en avoir pour vous… »

Signé : Honoré de Balzac

Balzac, saché, Touraine, écrivain

16:01 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, Loisirs, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

11 juillet 2014

"Théorie de la vilaine petite fille" d'Hubert Haddad

 

Un roman dont on se délecte du style.

hubert Haddad, nouvelle fiction, style, vocabulaire

Il m'est arrivé deux fois seulement de relire un livre en boucle, en reprenant au début dans la foulée, juste pour le plaisir du style, pour m'imprégner des tournures de phrases, des évocations, pour comprendre comment Haddad écrit et nous immerge dans une époque, nous emporte comme un bagage dans le temps et l'espace... et en m'obligeant à noter tous les mots inconnus de moi ou employés sous des formes adjectives ou substantives que je n'avais encore jamais rencontrées.

L'autre livre, c'était "Belle du Seigneur".

J'ai établi la liste de ces mots rares et leurs définitions que je poste sur une page de mon blog en haut à droite...

29 mai 2014

L'EMISSION "CINEPHAGE" SUR RADIO-ACTIVE

hitchcok, la main au collet; cinéphage

CINEPHAGE

Radio Active  

94,5 FM Amboise ; 93 FM Montlouis

Un mardi tous les 15 jours à 19h

Rediffusion : Mercredi à 10h

*

Animateur : Alain Rohou

Le concept : un invité et un thème par émission.
Dans un premier temps, l’invité répond à des questions sur ses rapports avec le cinéma en général puis dans un second temps à des questions sur le thème du jour.
Suivent l’agenda des films à venir et une sélection des films déjà à l’affiche.
Et pour le plaisir, des sessions musicales de B.O. de films sur le thème ou sur un coup de cœur de l’invité.

Les objectifs : parler de cinéma simplement en faisant découvrir ou redécouvrir des films et des B.O. musicales de films passés, présents ou à venir !

22:54 Écrit par Claudine dans Film, interviews, langue, langage, littérature, Livre, Musique, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 mai 2014

Y a pas de mal à en dire du bien !

youpi, cool, chouette, avis des lecteurs

J'avais complètement oublié que j'avais envoyé le manuscrit du"Crime de River House"au site "Nouvelles Plumes", avant sa publication, un site sur lequel les lecteurs donnent leurs appréciations.

 Exemple : mariepauleR, 50 ans, psychothérapeute donne son avis :

En une phrase:
livre très agréable à lire, avec un suspense qui nous maintient en haleine et nous fait emettre de nombreuses hypothèses... nous avons hâte de le finir!l' l'écriture est fluide et nous nous prenons très vite au" jeu" devenant "partenaire" des personnages principaux, présent avec eux sur les différents lieux d'actions ou de souvenirs...

J'ai particulièrement apprécié:
très bonne écriture; noms originaux, histoire qui mèle passé et présent dans une écriture dynamique et actuelle; personnages interessants et qui peuvent tous être les "meurtriers"!
Autres commentaires

Style littéraire:
très bien écrit (un seul "a" sans accent qui en aurait mérité un au fil des 256 pages !) alternance entre rythme "stressant" et rythme apaisant; les scènes sont très "réalistes" et l'on se projete sur le site facilement

Mon sentiment sur le titre du livre:
adapté! et correspondant au contenu

Ce que je pense des personnages:
Polycarpe, Imogène, Forban,des prénoms inimaginables!!!! mais avec des personnalités attachantes et très présentes! nous les suivons avec attention et plaisir!

Ce que je pense du thème général du livre:
il mèle passé et présent, sentiments et expériences,questionnements quant à la personne qui partage votre vie.... très interessant!

Ce livre ferait-il un bon film ?
oui, avec des acteurs qui ont une "présence" forte; les possibilités sont nombreuses et les hypothèses jamais certaines... avec en plus des sites que l'on imagine aisement.. oui, un bon film en perspective!

C'est cool, non? Il y a ainsi une dizaine d'avis super favorables...
C'est ici :http://www.nouvellesplumes.com/docs/evaluation.php?id=218...

17:45 Écrit par Claudine dans Blog, discussion, langue, langage, littérature, Livre, publications, roman policier, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

17 avril 2014

e-book ou papier? that's the bad question...

Dans les deux cas, the bad answer.

e-book, livre papier, liseuse, epubPerso, j'aime les deux, et vous?

 

 

 

Inutile de s'étriper sur ce sujet...

C'est comme le réchauffement de la planète, la gauche et la droite, les chrétiens et les musulmans... c'est toujours le besoin d'avoir raison, une histoire de cerveau reptilien, de pouvoir... y a jamais quelqu'un qui a tort et l'autre qui a raison...

On ne vit  pas dans un western !

20 mars 2014

L'AVENTURE D'UNE ECRITURE...

 Crêperie La blanche Hermine, 2, rue Anne de Bretagne à Langeais.café littéraire, Langeais, conférence, écriture

« L’aventure d’une écriture » est le thème de la conférence du 22 mars animée par Claudine Chollet.
L’expression, empruntée à Jean Ricardou, (Pour une théorie du nouveau roman, 1971) se voulait contestataire du roman traditionnel que définit l’écriture d’une aventure
Entre ces deux théories croisées, comment aborder le roman aujourd’hui ? L’écrivain moderne ne peut pas faire l’impasse sur cette question…
Claudine Chollet est une romancière tourangelle connue surtout pour sa série des Polycarpe, chronique d’une humanité pittoresque sur le fil rouge d’intrigues policières.  Ses romans sont adaptés en audio pour les bibliothèques sonores et bientôt disponibles en numérique.

10:46 Écrit par Claudine dans association, discussion, langue, langage, littérature, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer | |

05 février 2014

"Les pavés de l'enfer" : e-book gratuit à télécharger.

Pour les amateurs du genre polar "humoristique" :

nouvelles primées dans divers concours...

à télécharger gratuitement sur vos ordis, tablettes et liseuses !

Suivre ce lien :

http://fr.calameo.com/books/003156378715bcc55e6c4

ebook gratuit, nouvelles polar, claudine Chollet, Les pavés de l'enfer

03 février 2014

Polycarpe à dispo des aveugles et des mal voyants...

Info à transmettre auprès des mal voyants, aveugles, personnes âgées...

 

roman policier, Le vieux Logis,Polycarpe, aquarelle, maison d'enfance

 Le vieux logis" a été placé sur le Serveur National des Donneurs de Voix (http://livres.advbs.fr). Ce serveur regroupe les meilleurs enregistrements en provenance des 120 bibliothèques sonores de France.
Il est accessible à tous mais seuls les non-voyants peuvent récupérer, par l'intermédiaire de leur bibliothèque sonore, les enregistrements qui les intéressent.

 

(Pour la petite histoire : cette couverture du "Vieux Logis" représente la maison de ma chère grand-mère qui était elle-même aveugle.)

bibliothèque sonore, donneurs de voix, livre audio

Lien vers le résumé sonore :

http://livres.advbs.fr/resume.php?id=4321

Merci à Bernard Lassalle, pour cette création sonore du premier volume des Polycarpe... en attendant la suite... qui permettra aux non et mal voyants de passer un agréable moment.

03 janvier 2014

CŒUR DE BŒUF

roman, roman policier, Polycarpe, les aventures de Polycarpe

Ça progresse, n’est-ce pas ?

Couverture guillerette, aux tons « tomate »... et pour cause : le roman se déroule sur fond de Foire à la Tomate, allez savoir pourquoi ! Certains évènements, certains personnages s’imposent tout simplement.

Comme cette couverture le suggère, une superbe fille fera chavirer le cœur de Polycarpe, qui démarre cet épisode plutôt démoralisé... Beaucoup de changements dans sa vie et, pour le lecteur « polycarpien » averti, quelques petits clins d’œil ici ou là...

Encore quelques relectures, corrections, remises en question de 99% des paragraphes,

J’y suis presque...

 

09:58 Écrit par Claudine dans art, langue, langage, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | |  Imprimer | |

16 juillet 2013

Amateurs de romans policiers et de BD : Tous à Concarneau !

Concarneau,salon polar,simenon,chien jaune

Téléchargez le programme complet : ici !

19 juillet au 21 juillet 2013

Festival du Polar "Le Chien Jaune"

Cette année, le thème est "polar et musique" avec un éclairage sur les années 60 : conférences à la bibliothèque, soirée jazz avec Major Swing le samedi soir, courts-métrages polar...

Exposition BD- music à la bibliothèque du 01 au 31 juillet.

Quai d'Aiguillon, sous chapiteau.

19 juin 2013

L'aventure d'une écriture (suite)

Virginia Woolf

un certain point de vue sur l'écriture, à méditer...

 

 

Virinia Woolf, roman, romanciere, citations

 

« [...] de quoi vient ce sentiment de sécurité qui, graduellement, délicieusement, complètement, en les lisant [les grands romanciers] s’empare de nous ? [...] ils connaissent les relations des êtres humains les uns envers les autres et envers l’univers. »

« Nos [auteurs] contemporains, dit Virginia Woolf, nous affligent parce qu’ils ont cessé de croire [que les sentiments et les passions humaines sont à peu près les mêmes en tous les êtres... que la vie est d’une certaine qualité]. Les plus sincères d’entre eux écrivent sous le nom de romans des mémoires. Ils ne peuvent construire un monde parce qu’ils ne se meuvent pas librement à l’intérieur d’autres âmes. Ils ne peuvent raconter d’histoires parce qu’ils ne croient pas à la vérité des histoires. Ils ne savent plus généraliser. Ils dépendent de leurs sentiments et de leurs émotions, dont le témoignage au moins est fidèle, plutôt que de leur intelligence dont le message semble obscur »


« De sorte que si l’écrivain était un homme libre et non un esclave, s’il pouvait écrire ce qui lui plaît, non ce qu’il doit, il n’y aurait pas d’intrigue, pas de comédie, pas de tragédie, pas d’histoire d’amour, pas de catastrophe conventionnelle, et peut-être pas un seul bouton cousu comme dans les romans réalistes. La vie n’est pas une série de lampes arrangées symétriquement ; la vie est un halo lumineux, une enveloppe à demi transparente qui nous enveloppe depuis la naissance de notre conscience. Est-ce que la tâche du romancier n’est pas de saisir cet esprit changeant, inconnu, mal délimité, les aberrations ou les complexités qu’il peut présenter, avec aussi peu de mélanges de faits extérieurs qu’il sera possible. Nous ne plaidons pas seulement pour le courage et la sincérité, nous essayons de faire comprendre que la vraie matière du roman est un peu différente de celle que la convention nous a habitués à considérer. »

18:35 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 mai 2013

L'AVENTURE D'UNE ECRITURE

 

Dans le cadre des FLORILEGES CULTURELS, le 2 juin à 14 heures, j'interviens au Manoir de la Tour, à Saint-Cyr-sur-Loire sur le thème : "L'AVENTURE D'UNE ECRITURE".

Vous trouverez dans la rubrique "pages" ci-contre la totalité de l'intervention dont voici, ci-dessous, l'introduction.

salon, livres, saint-cyr-sur-loire

Nous devons à Jean Ricardou dans Pour une théorie du Nouveau roman, essais, Seuil, collection « Tel Quel », Paris 1971,  cette figure littéraire appelée chiasme : « le nouveau roman n’est plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture ».

Remettons cette phrase dans son contexte des années 70 où on brûlait symboliquement les œuvres antérieures, on faisait « table rase » du passé -  je le sais : je lisais « Tel Quel » ; c’était Fahrenheit 451 (de Ray Bradbury publié en 1953). Au bûcher Flaubert, Balzac... et tous les auteurs dits « bourgeois » !

Comme toujours, les théories les plus radicales s’émoussent heureusement avec le temps : le roman traditionnel non seulement n’a pas disparu mais reste prisé des lecteurs, publié par les éditeurs, commenté dans les cafés littéraires et bien présent sur les rayons de bibliothèques.

 « L’écriture est une aventure » parce qu’écrire est une exploration, l’écrivain part en terra incognita sur la page blanche.

Quand l’explorateur Christophe Colomb est parti vers l’Inde, il ne savait pas qu’il découvrirait l’Amérique. Ce phénomène de sérendipité est inhérent à la création littéraire (sérendipité : découverte de quelque chose par accident et sagacité alors que l'on est à la recherche de quelque chose d'autre) : à condition de souquer ferme : ce n’est pas en écrivant ce qui passe par la tête, n’importe comment, qu’il se produira des découvertes miraculeuses et que nous aborderons les rivages de l’art littéraire.

La littérature est une écriture raisonnée.

Mais l’écriture n’est pas raisonnée en soi ; elle l’est en tenant compte des lecteurs pour lesquels l’auteur écrit, elle l’est par rapport à la façon dont les lecteurs vont recevoir le récit. Si j’écris un roman historique ou Harry Potter ou si j’inclus ou non du porno dans mon roman, je toucherais un lectorat ou un autre : les fous de lecture, les liseurs désinvoltes, les lecteurs snob, les érudits ?

En choisissant un genre de littérature, l’écrivain sélectionne un certain lectorat.

Objet lisible / œuvre littéraire

La littérature propose au lecteur de vivre sur le mode imaginaire une expérience qu'il ne pourrait pas vivre dans la réalité.

L’art d’écrire, c’est être capable de rendre cette expérience vraisemblable.

C’est plus qu’un savoir-faire, qui ferait de la littérature un travail d’artisan d’art, mettant en œuvre un certain nombre de procédés transmis d’une génération à l’autre. L’objectif de la transmission d’un savoir-faire étant justement d’éliminer l’aventure. Pour composer une œuvre littéraire, le savoir-faire est nécessaire mais pas suffisant.

Si vous avez appris toutes les techniques, vous ferez peut-être un objet lisible et pourquoi pas plaisant, mais vous n’aurez pas fait une œuvre littéraire.

 ... à suivre dans la colonne "pages" ...

14 février 2013

Salons et dédicaces : Polycarpe y sera...

1) à l'Hôtel de Ville de TOURS : LE CHAPITRE DES FEMMES

LES 20 ET 21 AVRIL 2013

salon du livre fémminin, Tours,

***

2) à SAINT-CYR-SUR-LOIRE : LES 25 ET 26 mai 2013

 

banniere-5eme-edition-du-chapiteau-du-livre-Saint-Cyr-sur-Loire-2013.jpg

salon, livres, saint-cyr

 

***

et...  3) THE LAST BUT NOT THE LEAST... à CONCARNEAU :

du 18 au 21 juillet 2013

siteon0.jpg

 

polar, salon, Concarneau, chien jaune

***

02 février 2013

LE HIP TCHATCHE DE « ELLE »

ELLE

Dans  le « ELLE » n° 3499,  des mots, des figures de style et des expressions en anglais « customisé » constituent, me semble-t-il, l’idiome (parler spécifique à une communauté, Le petit Robert) de la branchitude.

Ce parler "écrit" crée la connivence entre les jolies jeunes femmes chic et riches (ou supposées telle) ; il nous suggère avec humour de l’adopter pour devenir membre de cette élite ; il nous fourre dans le crâne qu’être civilisé, c’est être snob.

Quelques exemples :

- la hype de l’expat’ 

- l’atout du style look 

- c’est classy 

- le néo-perf 

- un slim gentillet 

- grungy 

- gipsy bling 

- se faire un joli glow   l’ultra-glam 

- des vagues de glam 

- la chic attitude 

- after-party ;

- rétro-futuriste 

- must have 

- bottines so en hauteur 

- écouter les playlists 

- lipstick assorti 

- textures ultra-cocooning 

- les couples french kiss, french toast, french lib’ 

it bag # le contraire du sac qui s’installe dans la durée 

- collections pink-shocking 

- les packagings font du bien à la déco 

- un site extra pour booker en ligne un soin beauté 

- racines [de cheveux] plaquées-glossées 

- meilleurs tutos pour un maquillage

- blouson en jean vert Big Apple [qui] dédramatise de look 

- le glam et le strass sont en after toute la journée 

- le cuir est le signe du casual par excellence 

- oui au perf python avec top filet, yes au perf à épaules XXL 

- micro-short bubble-gum 

- des looks terriblement synchrones 

- se positionne dans le segment maquillage 

- une peau pulpy.

Idée pour le prochain atelier d'écriture : composer un poème-centon à partir de ces expressions... Avis aux amateurs !

 

18:18 Écrit par Claudine dans discussion, idiomes, langages, langue, langage, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

02 septembre 2012

Anecdote survenue à La Forêt des livres

salon, dédicace, Forêt des Livres, people, écrivains

Je dédicaçais mes romans dimanche dans l’ambiance champêtre – popu-chic – de la Forêt des livres lorsque deux dames d’allure campagnarde, solidement charpentées et fraîchement permanentées, cinglèrent en direction de mon stand, la figure aimable et réjouie.

Échange sympathique au cours duquel elles me signalent qu’elles ont beaucoup aimé le premier roman de la série des Polycarpe. Je m’apprête à leur proposer le tome 2 quand elles ouvrent un filet à provision (un vrai filet à mailles) qu’elles me tendent : « Mettez-nous la série complète ! » lance l’une d’elle, comme s’il s’agissait de kilos de patates. Vu le prix des livres, je m’étonne et je lance en blaguant : « Auriez-vous gagné au Loto ? ». À ma grande stupéfaction, elles répondent : « Ben presque ! On a gagné au Casino de la Roche-Posay ! » En me distribuant leurs billets de 20 €, elles m’expliquent : « On est venue juste pour vous parce qu’on n’a pas trouvé vos livres en librairie... Et là, on repart prendre un train pour Paris... où on va dépenser nos sous ! À l’année prochaine ! »

Je n’ai même pas eu le temps de proposer ma dédicace qu’elles se dissolvaient dans la foule. J’en suis restée scotchée.

Cette petite anecdote littéraire vaut bien un post sur le blog, non ?

01 septembre 2012

La rentrée littéraire... en Touraine

Amboise, signature-Touraine,dédicacesSignature Touraine fait sa rentrée à Amboise

Maison de la presse à Amboise
5, quai du Général de Gaulle :

 - Samedi 8 Septembre lors de la Journée des écrivains de Touraine, à AMBOISE (Indre et Loire), sur le mail devant la maison de la Presse à partir de 10 h 30

Au cœur de la librairie, en ce moment :

• une table est dédiée à Signature Touraine et ses adhérents : 100 titres, 300 ouvrages. Romans, polars, histoire, patrimoine, jeunesse, art, poésie, témoignages

Samedi 8 septembre, devant la librairie :

• une journée de rencontres avec les auteurs

Eve de Laudec, Richard de Montbrahan, Jacques Beauchamp (Photo en Touraine Editions) et Jean Luneau, Sylvie-Marie Dozolme, Janick Chesneau, Anne Renault, Olivier Bordaçarre, Paul Steiger, Corsaire Editions avec Jacques Jouanneau et Jean-Pierre Simon, Claude Redon, Raoul Garnier, Jacqueline Legris, Claudine Chollet, Sylvie Pouliquen, Irène Turbeaux, Patrick Binet (Ed. PBCO) avec Bernard Briais, Hugues de Chivré (Ed.) avec Ariel Arias et Stéphane Gendron, Odile Ménard (Ed.), Gérard Lechien (Ed. de la Morelle) et Michèle Mialot, Yanick Antigny, Denis Soubieux...

Les autres dates à retenir :

médiathèque Tours-Nord, le beffroi, rencontre d'auteur, dédicace

 

 

- Samedi 6 octobre, j'anime un atelier d'écriture à la Médiathèque François Mitterrand, près du beffroi à TOURS-NORD, Indre et Loire, à partir de 14 h 30
- Mardi 9 octobre, j'anime une conférence à la médiathèque François Mitterrand précitée, sur le thème du "Roman policier", à partir de 18 h 30


Plus tard...

- Samedi 15 Décembre, rencontre avec mes lecteurs, à la Médiathèque de CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre et Loire) à partir de 15 heures.

25 août 2012

COUVERTURE d'AMOURANTE BULLE

 

Le dessin, réalisé par l'auteur, c'est à dire moi :-) de la couverture d'AMOURANTE BULLE, conte poétique que je dédicacerai demain à la FORÊT des LIVRES*

 

couverture, livre, édition, amour, baiser

couverture Amourante Bulle.jpg

 

*Le programme des la Forêt des Livres organisée par Gonzague Saint-Bris :
ICI
(http://www.laforetdeslivres.com/)