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28 août 2017

Unis vers l'Art, Univers l'art...

romancier, ecrivain, auteur, orpailleurJ'ai retrouvé ce texte en faisant le ménage de mon ordinateur...
Je suis toujours d'accord avec moi-même, c'est plutôt réconfortant.
Et j'ai envie de partager ces idées avec vous :

 

 

Pour un nouveau roman…

Chaque génération innove, normal, puisque le roman suit l'histoire son époque…

Le roman de Renart prône l'astuce pour survivre, les farces, les contes et les soties mettent le petit peuple en scène dans un monde féodal que menacent les famines et il est beaucoup question de jambons volés.

Rabelais est contemporain de la découverte des Amériques et son Gargantua franchit les montagnes en trois enjambées.

La Fontaine, La Rochefoucault, Molière, au temps du roi Soleil décrivent les clivages de la société, son peuple et ses princes, les courtisans, les imposteurs, et affichent ou sous-entendent une morale.

Dans Marivaux, la confusion des maîtres et des valets préfigure la révolution, comme les théories nouvelles de Rousseau.

Les épopées napoléoniennes inspirent Stendhal tandis que la Restauration qui annonce le pouvoir de la bourgeoisie voit l'apogée du roman d'entrée dans la vie avec Flaubert et Balzac, dont les héros ont pour objectif la réussite sociale.

Si la Commune devient le décor de fictions où Victor Hugo, George Sand découvrent de pauvres gens héroïques, bons, plus tard le naturalisme d'un Zola, contemporain  montrera la monstruosité de l'âme humaine  au moment de l'exposition coloniale.

Au XXème siècle, certains romanciers - et non des moindres - batifoleront dans les bas-côtés de l'Histoire comme Colette ou Proust, Vian alors que les guerres, les dictatures et les exactions feront naître des auteurs  comme Sartre, Camus, Aragon… et pour une part, Duras.

Les auteurs d'aujourd'hui ont été nourri des précédents et ont retenu la leçon de l'engagement. Cinquante ans après fleurit le "polar", un genre noir sur lequel flotte le drapeau noir de l'anarchisme, né dans les années 70, se sentant la mission filiale d'empêcher la résurgence du fascisme. Voire de dénoncer des collusions brun/ rouge…

Le polar, littérature noire  a eu son heure de gloire en opposition bipolaire avec la littérature dite blanche qui s'est réfugiée dans l'égotisme, les états d'âme et des récits de performances sexuelles… et souvent cantonnée dans le blanc sale, mal lavé, avec des thèmes racoleurs, au plus près des problèmes de société.

Dans la brèche laissée vacante entre ces deux genres, se sont mises à fleurir une littérature de l'irréalité.

Parallèlement aux avancées technologiques est née la SF.

Par refus du noir, du blanc, de la SF mais par besoin de rêver, la littérature fantastique a trouvé des adeptes parmi les adultes et les enfants.

Alors, quelle littérature pour demain ?

La littérature mentionnée ci-dessus trouvent des résonances avec l'Histoire, sans jamais s'y engluer.

- sachant qu'on est entré dans l'ère du terrorisme et du meurtre sauvage aveugle, avec un mélange des genres : bagarres entre les religions des uns et les états des autres, entre Allah et la Démocratie, Bouddha et le communisme…

- sachant que la mondialisation a rapetissé la Terre comme une orange, qu'on est tous à quelques heures de son antipode, et que la planète est en danger de mort par pollution,

- mais sachant aussi que les œuvres artistiques ne sont pas des travaux de journalisme,

- sachant que l'art, dans son essence même, offre une représentation (re-présentation) du monde au travers les yeux d'un artiste et qu'il y a autant de re-présentations que d'artistes,

- sachant que l'art permet à chacun de redécouvrir son univers et l'Univers, voire de re-venir vers ce qui a été trop vite laissé au bord de la route, au profit de la facilité, du profit.

En conséquence :

- Je prône un retour de l'art littéraire comme re-présentation de l'univers, (unis vers l'art)

- Je bannis la fonction journalistique du roman qui marque le roman dans l'époque et lui donne des rides.

- Je veux militer pour le contenu littéraire du livre contre le livre objet de consommation. (j'ai entendu sur France Inter un jour cette réflexion: "précisons tout de même que certains auteurs de livres sont parfois des artistes" !)

- Créons la dichotomie et militons pour le livre d'auteur opposé aux auteurs de livres

- Sortons du piège littérature noire, blanche… Tout crime, toute mort dans un récit n'autorise pas un éditeur à nous épingler un qualificatif réducteur, on peut très bien faire du blanc-noir à rayures. Nous coller d'emblée dans une catégorie,  c'est du racisme.

- Si les romans sentimentaux peuvent trouver un public, les tragédies font chier et n'ont survécu jusqu'à nous que les comédies. Or Molière n'est pas forcément drôle sur le fond… C'est à dire qu'il faut être attentif à une forme qui fait passer plaisamment des choses déplaisantes.

- Le mystère, les codes secrets, pourquoi pas ? Mais gardons-nous des scènes faciles, style reconstitution du crime au cinéma.

- Et quid de l'humour ? Ne pas abuser d'un trait qui ne fait parfois jubiler que son auteur, l'humour pour être porteur de sens doit être un humour de situation, non de langage sinon, devenons auteurs de sketches

 

romancier, ecrivain, auteur, orpailleurLa pépite de l'orpailleur.

L'art est comme le sexe des anges, ni de droite, ni de gauche.

Être rebelle, c'est contester le livre objet de consommation, se révolter contre le détournement du texte par les marchands de livres, c'est revendiquer l'écriture comme un des beaux-arts, c'est vouloir sortir de l'ornière journalistique, c'est conquérir un lieu de parole.

C'est faire reconnaître par la critique qu'il y a une troisième voie entre le livre conso de masse et les mémoires d'un réfugié cubain, entre l'idéologie de droite et celle de gauche. Et que cette troisième voie n'est pas réservé aux écrivains morts.

La littérature ne doit pas prêcher.

La littérature n'est pas la philosophie.

Si elle parle de l'homme, de son drame existentiel, c'est dans la mise en scène de sa vie. L'écrivain montre les fêlures, la difficulté d'être, les hommes et les femmes en train de se débattre pour trouver un sens à leurs vies, mais il ne détient pas la vérité, il n'illustre pas une pensée toute faite, il ne reconstitue pas le fait divers en romançant un problème de société, car c'est le boulot des journalistes et des historiens.

L'art doit vibrer de la vie, comme un tableau de maître se reconnaît à la vibration de la lumière.

L'écrivain est un modeste orpailleur qui réussit une œuvre si une pépite, même infime, brille dans son texte, qu'un lecteur anonyme portera en lui comme l'amulette du bonheur dans sa vie de merde.

19:56 Écrit par Claudine dans art, les petits secrets de Polycarpe, littérature, style | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 novembre 2016

les dessins de Van Gogh et le coup éditorial du seuil, suite...

faux tableaux, van gogh, Criminelles,

Tiens, comme c'est bizarre ! Suite du post précédent...

Lu dans Livre Hebdo : "Le musée néerlandais dédié au célèbre peintre impressionniste juge que les dessins publiés par Le Seuil sont des faux."

  Évidemment que c'est un "coup" éditorial !
Je suis toujours extrêmement surprise du déni d'imposture répandu dans la population qui se bouche les yeux comme le vieil homme de Van Gogh.

Idem pour écrivains prétendument auteurs d'un livre par mois... durant trente ans ! Qui peut croire ça ? Alice au pays des merveilles, peut-être ?
La pensée magique, le désir de contes résiste à la logique et au raisonnement ; Finalement, c'est un peu ça que je démontre dans mes "Polycarpe" : mon cher Poly ne peut s'empêcher de dénoncer le déni d’imposture, qui est l'alibi du crime.

* * *

Suite de l'enquête, article trouvé dans Livre hebdo aujourd'hui 7 décembre:

"le musée liste plusieurs points factuels concernant l'encre utilisée, la technique, le style, la provenance et la fiabilité du carnet. Concernant l'encre utilisée, le musée fait par exemple remarquer qu'elle est marron, alors que Van Gogh utilisait surtout une encre noire, mais décolorée avec le temps, ainsi qu'il peut être constaté sur les dessins authentifiés, ce que l'auteur du carnet aurait voulu reproduire en ignorant cette particularité. Le musée relève aussi des erreurs topographiques, s'interroge sur la reconstitution de la chronologie des dessins, et met en doute l'authenticité d'un carnet de notes utilisé pour retracer l'origine des dessins."



 

 

 

 

28 août 2016

Dans la rubrique « Je m’insurge »…

Jefferson, citation

Cette habitude des Offices de tourisme de fournir aux touristes et curieux locaux des publicités pour les gites, chambres d’hôtes, caves et dégustations, galeries de peintures, restaurants, cours de langues, vols en montgolfière, descente de rivière en canoë, etc…

Qui qui manque dans cette liste ? Les romanciers ! Ben dame ! Les écrivains locaux.

On organise des parcours culturels bon chic bon genre émaillés de lectures d’œuvres… d’écrivains morts. Ce ne serait pas difficile de signaler que dans cette jolie ville pleine de choses à voir et à manger, des écrivains contemporains vivent quelque part dans la cité et que leurs livres sont à la bibliothèque et en vente à la librairie du coin.

C’est tout, c’est simple, ça ne fait de mal à personne, à moins que ça réveille un désir pas très propret de maltraiter ceux qu’on envie et ne peut égaler… Je dis ça, je dis rien.

 

 

19:27 Écrit par Claudine dans art, bibliothèques, médiathèques, Ce qui ne me plaît pas, littérature | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

25 mars 2016

Invitée de "Art et poésie de Touraine"

art et poésie, rencontre auteur, dédicace, Touraine

La prestigieuse association
"Art et poésie de Touraine"
m'invite à parler de mon travail d'auteur(e)

le Vendredi 1er Avril 2016
45 rue Bernard Palissy à TOURS
à partir de 16h

L'occasion de sortir de derrière les fagots cette poésie de 25 ans d'âge vieillie en nos chais

L’ENFANT

Sous le grand ciel au bas de la colline
Il voit la maison, toute petite, posée dans son jardin.
Il a l’impression - il espère - que la porte est ouverte.
L’enfant bouge dans le soleil le morceau de métal qu’il a poli
Il a tant marché, tant pleuré
Que ses jambes lui font mal dans son cœur.

Le reflet du ciel sur les vitres cache la femme qui regarde
Depuis mille ans les collines, le grand ciel et le chemin.
Une tache vacille comme un mirage au loin.
Elle a tant regardé, tant pleuré
Que ses yeux lui font mal dans son ventre.

Et le reflet fulgurant arrête le cœur de la femme.
Elle mourra si ce n’est pas lui.
Elle ouvre la porte, se tient debout, immobile.
Elle attend son enfant, ou la mort.

Il voit s’ouvrir la porte sur un rectangle d’ombre
Et tout à coup, c’est elle.
Alors, ses jambes se mettent à courir.
Il faut tenir, tenir
Jusque là-bas, jusqu’aux bras qui se tendent vers lui,
Vers elle qui hésite encore, tant de fois trahie par des mirages
Et qui fait un pas, s’élance…

Brusquement ils se heurtent, s’étreignent,
Elle l’enveloppe, ma beauté, mon amour, dit-elle.
Il serre sa taille, il s’enfouit dans son odeur de mère.
L’odeur de son garçon, de fer, de sciure, d’herbe et de poussière
L’inonde, calme mille ans d’attente.
La terre et le ciel basculent, et la maison et les arbres.

Tu es là enfin, ô mon fils aimé.
Mes jambes, Maman, me font si mal.
Et mes yeux, mon fils, me brûlent.

Elle le touche, elle effleure ses joues de soie,
Son si petit nez, ses oreilles si bizarres.
Elle rit, elle pleure. Tes petites oreilles si bizarres, dit-elle.
Il est sans force, sans pleurs, sans rires, il est contre elle.
Il serre dans son poing le petit bout de métal poli.

Elle berce l’enfant qui sourit,
Qui s'endort.
Sa gorge chante comme l’eau roule les graviers
Comme le vent dans les feuillages.

Elle voudrait que dure à l'infini ce moment arrêté.

10:49 Écrit par Claudine dans art, association, langue, langage, littérature, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

17 novembre 2014

Les Petits Secrets de "POLYCARPE" (4)

synchronicités, Polycarpe, Jung, hasard et nécessités

La série des Polycarpe n’est pas une création ex-nihilo ; son invention est due à la convergence d’expériences et d’épreuves dans mon existence, de coïncidences, de hasards ‒ j’irais jusqu’à parler de « synchronicités » ‒ constituant une sorte de biotope propice à l’éclosion et à la métamorphose d’une œuvre. Comme tout être vivant, une œuvre est le résultat du « hasard et de la nécessité », selon l’expression du biologiste Jacques Monod.

L’expérience initiale, qui a été l’étincelle de ma tardive « carrière » d’auteur, mérite d’être rappelée ici. Certains connaissent déjà cette histoire, mais ceux qui ne l’ont jamais entendue seront probablement surpris.

Durant nos vacances 1978, nous fuyons la Costa Brava, bondée et polluée, et traversons l’Ariège. Subjugués par la beauté du Couserans, site montagnard des Pyrénées, nous acquérons alors, pour une bouchée de pain, une grange à foin dépendant du hameau d’Estouéou-d’aut, dans la montagne. Les années passent. Nous retournons là-bas plusieurs étés.

Un jour de septembre 1994, je cherche chez mon libraire un roman policier de la série du Poulpe[1] alors à la mode et je tombe sur un des rares ouvrages de la série en rayon : « Le Pis rennais » de Pascal Dessaint. Le jeu de mot dans le titre et le quatrième de couverture attirent mon attention : le récit se passe dans la vallée du Couserans !

Or, je découvre en le lisant que l’action se déroule dans les parages de notre grange, laquelle sert de décor très précis à l’ultime scène de crime et à son dénouement. Moi qui entassais les manuscrits non publiés dans mes tiroirs depuis des années, j’y vois un signe du destin, une chance à saisir. J’écris à l’auteur, Toulousain d’adoption, qui me répond et m’explique qu’il pratique la randonnée dans cet endroit qui le fascine et me conseille de tenter ma chance dans cette série du Poulpe.

Alors que ces petits polars étaient écrits par des auteurs déjà réputés dans le milieu et qui se connaissaient entre eux, je saisis l’opportunité.

J’ai éprouvé une vraie satisfaction à écrire en deux mois et demi « Un petit lapsus très suspect » qui sera finalement sélectionné par l’éditeur (la Baleine-le Seuil)… mais quatre ans plus tard !  (Entre temps, l’éditeur avait déposé le bilan, puis rebondi).

Le 12 avril 2001, j’ai reçu le coup de fil du nouveau directeur me proposant la publication ; j’imagine que si j’avais déménagé, je ne l’aurais jamais su.

Le livre fut publié début 2002 et connut un vrai petit succès, vendu à près de 4000 exemplaires.

Mais il s’est produit une deuxième coïncidence et non des moindres, que je dois raconter avant de revenir à Polycarpe.

Je reviens sur les manuscrits entassés dans mes tiroirs…

J’avais écrit des romans, pendant et après mes études de lettres, et notamment « Mosaïque » qui avait attiré l’attention de Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit (et président du syndicat des éditeurs). Je l’ai rencontré deux fois. Au cours du premier rendez-vous, il m’a fait beaucoup de compliments et m’a demandé de faire quelques modifications dans mon manuscrit. Les corrections faites, il m’a convoqué, satisfait, m’expliquant qu’on allait discuter d’un contrat d’édition.

Evidemment, à 25 ans, être publiée aux éditions de Minuit, qui réunissaient mes idoles littéraires de l’époque, c’était le rêve.

Le rêve a explosé en vol quand Lindon m’a fait part des réticences de son ami Robbe-Grillet, alors directeur du comité de lecture, à publier mon roman qui nécessiterait-  je cite : « trop de moyens financiers pour promouvoir un auteur inconnu dont on ignorait s’il persévèrerait ».

J’ai toujours pensé que le cénacle des écrivains de Minuit ne désirait pas introduire une petite nouvelle dans la bergerie, provinciale un peu niaise, j’avais en outre ouvert une brèche dans l’idéologie du « nouveau roman » en réintroduisant des personnages et une « histoire » que leur théorie qualifiait d’éléments « bourgeois » et voulait supprimer .

« Vous reviendrez me voir, quand vous aurez une œuvre derrière vous » m’a déclaré Lindon, après deux heures de rendez-vous au cours desquelles il a détruit toutes mes illusions. Je ne cessais de le fixer sans ciller, comme hypnotisée par son visage de rapace.

Je suis rentrée en métro, ravalant mes larmes, mon manuscrit sous le bras.

Une femme debout sur le quai, station Saint-Michel, me fixait d’un regard terrible, j’avais l’impression en avançant qu’elle était illuminée par des projecteurs et je ne voyais qu’elle, sans comprendre pourquoi… et soudain, j’ai reconnu Simone de Beauvoir, coiffée de son turban.

De stupeur, j’ai laissé tomber mon manuscrit, je ramassai les feuilles dispersées et quand je me relevai, elle était partie.

Encore une fois, les années ont passé.

Et pour revenir à ce jeudi 12 avril 2001, une heure après que l’éditeur du Poulpe m’eut proposé de me publier, j’entends aux infos de 13 heures que Jérôme Lindon venait de mourir. Comme si son décès avait déverrouillé ma vocation.

La synchronicité de ces évènements reste pour moi à la fois mystérieuse et significative.

Il y a eu, au cours de l’écriture des « Polycarpe », d’autres synchronicités moins spectaculaires, dans le choix des noms, dans l’invention de lieux… mais je crois que la créativité artistique relève peu ou prou de la médiumnité…  


[1] « Le Poulpe » est une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, également directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d'un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un détective surnommé « Le Poulpe ». La collection a été adaptée au cinéma en 1998 (Le Poulpe, le film),

12:46 Écrit par Claudine dans art, bizarreries, idiomes, langages, insolite, langue, langage, littérature, publications | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

06 octobre 2014

LES PETITS SECRETS DE « POLYCARPE »

Lors des dédicaces, rencontres, débats, on me demande toujours comment m’est venue l’idée d’écrire la série des "Polycarpe", où je trouve mon inspiration, comment je crée mes  personnages, pourquoi je les affuble de ces noms, etc. Et je réponds bien volontiers mais toujours partiellement, faute de temps.
Ça serait quand même ballot de ne pas faire savoir son savoir-faire, si je peux oser ce chiasme, avec les moyens de communication dont on peut disposer actuellement.
Tout au long d'une chronique, sur ce blog, je vais dévoiler l’image dans le tapis, selon le titre d’une célèbre nouvelle d’Henri James
(The Figure in the Carpet).
Le narrateur de cette fiction anglaise suppose que seuls quelques rares initiés clairvoyants peuvent comprendre l’essence d’un livre, le secret qui préside à la création.
Je ne suis pas certaine que quiconque parvienne à décrypter complètement ce secret fictionnel sans un coup de pouce du romancier qui est seul à savoir ce qui a motivé ses choix.secret, écriture, Polycarpe, Henry James,
[Pas un récit chez Henry James, sans ce canevas serré autour d’un secret. Prétexte à un savoir qui ne cesse pas de se supposer et se soupçonner, le secret circule entre les personnages, fait lien entre eux autour d’hypothèses de vérité et de stratégies de positions, sans jamais se révéler précisément. L’insolite et le déroutant relèvent du cœur même de la cible : quelque part, on sait quelque chose.]*

 [Il n’est sans doute pas superflu de signaler que Henry James fut longtemps méconnu, voire ignoré de la critique. Il se considérait incompris, ses romans n’ayant pas de son vivant rencontre l’éloge ni le succès, à l’égal d’un art auquel il consacra sa vie entière. L’accusation portée contre les critiques inaptes à découvrir et à faire savoir un talent, est d’autant plus vive qu’en effet, dans cette nouvelle, H. James fait de la méconnaissance, voire de la méprise, basées sur l’ignorance, le fondement d’un savoir caché, lové dans le corps du texte et répondant d’un savoir caché en chacun, notamment le lecteur ou le critique, savoir caché pour autant qu’il est refoulé.]*

*Les citations sont de Osganian Valérie, « Structure littéraire, structure littérale » La passion du secret chez Henry James. Le motif dans le tapis, Essaim, 2001/2 no8, p. 85-102. DOI : 10.3917/ess.008.0085

Revenons à Polycarpe...Cultura, Polycarpe, dédicace

Polycarpe chez Cultura

Première indication, d'ordre général :

Le secret de la trame criminelle est la métaphore du secret des êtres humains, de leurs vies. Je suis hantée par les secrets, je ne peux jamais aborder quelqu’un sans me demander quel secret est enfoui en lui.
Cette « obsession » du secret est une des clés de mon inspiration.
Je développerai dans un prochain billet.
à suivre...

19:20 Écrit par Claudine dans art, discussion, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

31 juillet 2014

Extrait de Nouvelles et Contes, II, H. de Balzac, 1832-1850, Quarto

saché, balzac, romancier, talent, génie, maison de campagne, manoir

(La maison de Balzac, à Saché,  en Touraine)

­"- Mon Dieu ! Quel délice qu’une semblable maison de campagne ! s’écrie Caroline en se promenant dans les bois admirables qui bordent Marne et Ville d’Avray.

Et de courir comme une biche, et de redevenir la jolie, naïve, petite, adorable pensionnaire qu’elle était !... Ses nattes tombent ! elle ôte son chapeau, le tient par les brides.

     - Ça te plairait donc bien, ma chérie, une maison de campagne ? dit Adolphe en tenant Caroline par la taille et la sentant qui s’appuie comme pour montrer sa flexibilité.

- Oh ! tu serais assez gentil pour m’en acheter une ?...

La maison de campagne est une maladie particulière à l’habitant de Paris. Cette maladie a sa durée de guérison.

Adolphe achète donc la campagne, et il s’y installe avec Caroline, redevenue sa Caroline, sa Carola, sa biche blanche, son gros trésor, sa petite filles, etc.

Voici quels symptômes alarmants se déclarent avec une effrayante rapidité.

La viande est moins chère à Paris. Les fruits sont hors de prix. Avant de pouvoir récolter les fruits chez soi, où il n’y a qu’une prairie suisse environnée de quelques arbres verts qui ont l’air d’être empruntés à une décoration de vaudeville, les autorités rurales, consultées, déclarent qu’il faudra dépenser beaucoup d’argent et – attendre cinq années !... Les légumes s’élancent de chez les maraîchers pour rebondir à la Halle, mais les légumes du jardin venus sous les bâches à force de terreau coûtent deux fois plus cher que ceux achetés chez la fruitière qui paie patente.
Les primeurs ont toujours à Paris une avance d’un mois sur celles de la campagne.

De huit heures du soir à onze heures, les époux ne savent que faire, vu l’insipidité des voisins, leur petitesse et les questions d’amour-propre, soulevées à propos de rien. Alphonse remarque, avec la profonde science de calcul qui distingue un ancien notaire, que le prix de ses voyages à Paris, cumulé avec les intérêts du prix de la maison de campagne, avec les impositions, les réparations, les gages du concierge et de sa femme, etc., équivaut à un loyer de mille écus !

On convient qu’une maison de campagne, loin d’être un plaisir, est une plaie vive…

- Je ne sais pas comment on ne vend que 5 centimes à la Halle un chou qui doit être arrosé tous les jours, dit Caroline.

- Mais, répond un petit épicier, le moyen de s’en tirer, à la campagne, c’est d’y rester, d’y demeurer, de se faire campagnard, et alors, tout change…

Caroline en revenant, dit à son pauvre Adolphe :

-Quelle idée as-tu donc eu là, d’avoir une maison de campagne ?... Ce qu’il y a de mieux en fait de campagne, est d’y aller chez les autres !

Adolphe se rappelle un proverbe anglais qui dit : « N’ayez jamais de journal, de maîtresse, ni de maison de campagne ; il y a toujours des imbéciles qui se chargent d’en avoir pour vous… »

Signé : Honoré de Balzac

Balzac, saché, Touraine, écrivain

16:01 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, Loisirs, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

11 juillet 2014

"Théorie de la vilaine petite fille" d'Hubert Haddad

 

Un roman dont on se délecte du style.

hubert Haddad, nouvelle fiction, style, vocabulaire

Il m'est arrivé deux fois seulement de relire un livre en boucle, en reprenant au début dans la foulée, juste pour le plaisir du style, pour m'imprégner des tournures de phrases, des évocations, pour comprendre comment Haddad écrit et nous immerge dans une époque, nous emporte comme un bagage dans le temps et l'espace... et en m'obligeant à noter tous les mots inconnus de moi ou employés sous des formes adjectives ou substantives que je n'avais encore jamais rencontrées.

L'autre livre, c'était "Belle du Seigneur".

J'ai établi la liste de ces mots rares et leurs définitions que je poste sur une page de mon blog en haut à droite...

01 juillet 2014

Merci, Michel Onfray, de dire ça...

Michel Onfray balance sur Houellebecq et Angot
 
"Le problème de l'écrivain, c'est l'éditeur. Aujourd'hui un écrivain, c'est quelqu'un dont l'éditeur aura choisi le livre. C'est-à-dire bien souvent ce que les directeurs commerciaux lui auront soufflé à l'oreille. Toute la littérature plus complexe, avec un vrai style, n'est plus publiée. C'est peut-être la littérature de demain, en tout cas ce n'est pas celle d'aujourd'hui. Le livre est devenu une marchandise comme une autre, et il y a de moins en moins d'éditeurs qui font vraiment leur travail. Y compris les éditeurs qui disent "nous sommes des résistants", qui prétendent être dans une autre logique, alors qu'ils sont simplement subventionnés par le CNL et proposent une littérature aussi fausse que la première. Les vrais éditeurs, capables de prendre des risques sans céder aux sirènes de la mode, on ne sait malheureusement plus où les trouver. "
 
Lire l'article : ici

15:13 Écrit par Claudine dans art, discussion, littérature, Livre, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

05 mai 2014

COSY MYSTERY

cosy mystery, ebook; francophonie

Et voilà, it’s done, tous mes e-romans en ligne all over the world !

C’est du boulot, mais c’est top : ne plus être tributaire du manichéisme éditorial franchouillard : je suis abasourdie, je viens de découvrir que le« genre » de mes romans est répertorié partout ailleurs qu’en France ou je suis condamnée, conférence après conférence, à expliquer que mes romans policiers ne sont pas des « polars » saignants, qu'il n'y a ni flics, ni experts.

Sachez, tout le monde, que j’écris des « cosy mysteries ». C’est pas mignon, ça ? Ainsi, dans la francophonie, avec KOBO, Amazon, Apple, Google, et les autres… je vends des romans policiers cosy.

C'est trop cool.

 

23:18 Écrit par Claudine dans art, bizarreries, copyright, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

17 avril 2014

e-book ou papier? that's the bad question...

Dans les deux cas, the bad answer.

e-book, livre papier, liseuse, epubPerso, j'aime les deux, et vous?

 

 

 

Inutile de s'étriper sur ce sujet...

C'est comme le réchauffement de la planète, la gauche et la droite, les chrétiens et les musulmans... c'est toujours le besoin d'avoir raison, une histoire de cerveau reptilien, de pouvoir... y a jamais quelqu'un qui a tort et l'autre qui a raison...

On ne vit  pas dans un western !

05 février 2014

"Les pavés de l'enfer" : e-book gratuit à télécharger.

Pour les amateurs du genre polar "humoristique" :

nouvelles primées dans divers concours...

à télécharger gratuitement sur vos ordis, tablettes et liseuses !

Suivre ce lien :

http://fr.calameo.com/books/003156378715bcc55e6c4

ebook gratuit, nouvelles polar, claudine Chollet, Les pavés de l'enfer

03 janvier 2014

CŒUR DE BŒUF

roman, roman policier, Polycarpe, les aventures de Polycarpe

Ça progresse, n’est-ce pas ?

Couverture guillerette, aux tons « tomate »... et pour cause : le roman se déroule sur fond de Foire à la Tomate, allez savoir pourquoi ! Certains évènements, certains personnages s’imposent tout simplement.

Comme cette couverture le suggère, une superbe fille fera chavirer le cœur de Polycarpe, qui démarre cet épisode plutôt démoralisé... Beaucoup de changements dans sa vie et, pour le lecteur « polycarpien » averti, quelques petits clins d’œil ici ou là...

Encore quelques relectures, corrections, remises en question de 99% des paragraphes,

J’y suis presque...

 

09:58 Écrit par Claudine dans art, langue, langage, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | |  Imprimer | |

16 juillet 2013

Amateurs de romans policiers et de BD : Tous à Concarneau !

Concarneau,salon polar,simenon,chien jaune

Téléchargez le programme complet : ici !

19 juillet au 21 juillet 2013

Festival du Polar "Le Chien Jaune"

Cette année, le thème est "polar et musique" avec un éclairage sur les années 60 : conférences à la bibliothèque, soirée jazz avec Major Swing le samedi soir, courts-métrages polar...

Exposition BD- music à la bibliothèque du 01 au 31 juillet.

Quai d'Aiguillon, sous chapiteau.

19 juin 2013

L'aventure d'une écriture (suite)

Virginia Woolf

un certain point de vue sur l'écriture, à méditer...

 

 

Virinia Woolf, roman, romanciere, citations

 

« [...] de quoi vient ce sentiment de sécurité qui, graduellement, délicieusement, complètement, en les lisant [les grands romanciers] s’empare de nous ? [...] ils connaissent les relations des êtres humains les uns envers les autres et envers l’univers. »

« Nos [auteurs] contemporains, dit Virginia Woolf, nous affligent parce qu’ils ont cessé de croire [que les sentiments et les passions humaines sont à peu près les mêmes en tous les êtres... que la vie est d’une certaine qualité]. Les plus sincères d’entre eux écrivent sous le nom de romans des mémoires. Ils ne peuvent construire un monde parce qu’ils ne se meuvent pas librement à l’intérieur d’autres âmes. Ils ne peuvent raconter d’histoires parce qu’ils ne croient pas à la vérité des histoires. Ils ne savent plus généraliser. Ils dépendent de leurs sentiments et de leurs émotions, dont le témoignage au moins est fidèle, plutôt que de leur intelligence dont le message semble obscur »


« De sorte que si l’écrivain était un homme libre et non un esclave, s’il pouvait écrire ce qui lui plaît, non ce qu’il doit, il n’y aurait pas d’intrigue, pas de comédie, pas de tragédie, pas d’histoire d’amour, pas de catastrophe conventionnelle, et peut-être pas un seul bouton cousu comme dans les romans réalistes. La vie n’est pas une série de lampes arrangées symétriquement ; la vie est un halo lumineux, une enveloppe à demi transparente qui nous enveloppe depuis la naissance de notre conscience. Est-ce que la tâche du romancier n’est pas de saisir cet esprit changeant, inconnu, mal délimité, les aberrations ou les complexités qu’il peut présenter, avec aussi peu de mélanges de faits extérieurs qu’il sera possible. Nous ne plaidons pas seulement pour le courage et la sincérité, nous essayons de faire comprendre que la vraie matière du roman est un peu différente de celle que la convention nous a habitués à considérer. »

18:35 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, langue, langage, littérature, Livre, publications, sens des mots | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

21 mai 2013

L'AVENTURE D'UNE ECRITURE

 

Dans le cadre des FLORILEGES CULTURELS, le 2 juin à 14 heures, j'interviens au Manoir de la Tour, à Saint-Cyr-sur-Loire sur le thème : "L'AVENTURE D'UNE ECRITURE".

Vous trouverez dans la rubrique "pages" ci-contre la totalité de l'intervention dont voici, ci-dessous, l'introduction.

salon, livres, saint-cyr-sur-loire

Nous devons à Jean Ricardou dans Pour une théorie du Nouveau roman, essais, Seuil, collection « Tel Quel », Paris 1971,  cette figure littéraire appelée chiasme : « le nouveau roman n’est plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture ».

Remettons cette phrase dans son contexte des années 70 où on brûlait symboliquement les œuvres antérieures, on faisait « table rase » du passé -  je le sais : je lisais « Tel Quel » ; c’était Fahrenheit 451 (de Ray Bradbury publié en 1953). Au bûcher Flaubert, Balzac... et tous les auteurs dits « bourgeois » !

Comme toujours, les théories les plus radicales s’émoussent heureusement avec le temps : le roman traditionnel non seulement n’a pas disparu mais reste prisé des lecteurs, publié par les éditeurs, commenté dans les cafés littéraires et bien présent sur les rayons de bibliothèques.

 « L’écriture est une aventure » parce qu’écrire est une exploration, l’écrivain part en terra incognita sur la page blanche.

Quand l’explorateur Christophe Colomb est parti vers l’Inde, il ne savait pas qu’il découvrirait l’Amérique. Ce phénomène de sérendipité est inhérent à la création littéraire (sérendipité : découverte de quelque chose par accident et sagacité alors que l'on est à la recherche de quelque chose d'autre) : à condition de souquer ferme : ce n’est pas en écrivant ce qui passe par la tête, n’importe comment, qu’il se produira des découvertes miraculeuses et que nous aborderons les rivages de l’art littéraire.

La littérature est une écriture raisonnée.

Mais l’écriture n’est pas raisonnée en soi ; elle l’est en tenant compte des lecteurs pour lesquels l’auteur écrit, elle l’est par rapport à la façon dont les lecteurs vont recevoir le récit. Si j’écris un roman historique ou Harry Potter ou si j’inclus ou non du porno dans mon roman, je toucherais un lectorat ou un autre : les fous de lecture, les liseurs désinvoltes, les lecteurs snob, les érudits ?

En choisissant un genre de littérature, l’écrivain sélectionne un certain lectorat.

Objet lisible / œuvre littéraire

La littérature propose au lecteur de vivre sur le mode imaginaire une expérience qu'il ne pourrait pas vivre dans la réalité.

L’art d’écrire, c’est être capable de rendre cette expérience vraisemblable.

C’est plus qu’un savoir-faire, qui ferait de la littérature un travail d’artisan d’art, mettant en œuvre un certain nombre de procédés transmis d’une génération à l’autre. L’objectif de la transmission d’un savoir-faire étant justement d’éliminer l’aventure. Pour composer une œuvre littéraire, le savoir-faire est nécessaire mais pas suffisant.

Si vous avez appris toutes les techniques, vous ferez peut-être un objet lisible et pourquoi pas plaisant, mais vous n’aurez pas fait une œuvre littéraire.

 ... à suivre dans la colonne "pages" ...

14 février 2013

Salons et dédicaces : Polycarpe y sera...

1) à l'Hôtel de Ville de TOURS : LE CHAPITRE DES FEMMES

LES 20 ET 21 AVRIL 2013

salon du livre fémminin, Tours,

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2) à SAINT-CYR-SUR-LOIRE : LES 25 ET 26 mai 2013

 

banniere-5eme-edition-du-chapiteau-du-livre-Saint-Cyr-sur-Loire-2013.jpg

salon, livres, saint-cyr

 

***

et...  3) THE LAST BUT NOT THE LEAST... à CONCARNEAU :

du 18 au 21 juillet 2013

siteon0.jpg

 

polar, salon, Concarneau, chien jaune

***

09 décembre 2012

La SGDL prend la défense des auteurs, à l'heure du numérique

Adhérente de la Société des Gens de Lettres, j'ai assisté à une réunion d'information de mardi 4 décembre à Orléans, animée par Geoffroy Pelletier et Valérie Barthez, qui peut intéresser mes confrères et consoeurs écrivains.

En voici le compte-rendu.

SGDL, écrivains, hôtel de Massa, droits d'auteur

 Tapisserie d'Aubusson sur un carton de Georges Rohner, 1956, hôtel de Massa, dépôt du Mobilier national
George Sand assise avec son éventail, avec Gustave Flaubert, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas.

Une fois n’est pas coutume, la SGDL descend en province, pour nous parler des droits d’auteur, des contrats d’édition et de la cession des droits numériques.

 

Présentation de la SGDL

Fondée en 1818 par nos illustres écrivains du XIXème, dans le but de défendre les auteurs et leurs droits.

Pour être adhérent, il faut avoir publié au moins un livre à compte d’éditeur.

Pour être sociétaire, il faut avoir publié au moins six livres à compte d’éditeur.

Il y a aujourd’hui 6000 adhérents.

En 1929, l’immeuble de la SGDL, l’hôtel de Massa, qui se trouvait sur les champs Élysées a été déplacé pierre par pierre à son adresse actuelle, 38 rue du Faubourg-Saint-Jacques, dans le 14ème .

La SGDL a un rôle social, juridique (les adhérents peuvent consulter avant de signer un contrat, un rôle de formation et d’information.

Pour tous, elle a une activité de dépôt de manuscrits papier et numérique, protégé et daté grâce au système « Cléo ».

Elle représente les auteurs auprès du gouvernement et des institutions européennes. Elle travaille à remettre en lecture les œuvres indisponibles et les œuvres orphelines.

C’est une instance de liaison entre les auteurs et les éditeurs, en particulier le SNE, syndicat national des Editeurs qui comprend les plus grands éditeurs français. Elle défend les droits d’auteur. Elle décerne et dote un prix littéraire annuel.

Elle organise des manifestations toute l’année, dans les médias, les forums et elle est présente tous les ans au cœur du Salon du Livre de Paris en partenariat avec la SCAM, la charte des auteurs jeunesse et la TLF (les traducteurs).

La SGDL constitue un catalogue des coordonnées des ayants-droits des écrivains pour ressortir de l’oubli des œuvres indisponibles ou pour retrouver les auteurs des œuvres orphelines.

La SGDL ne perçoit aucune subvention pour garder toute sa liberté d’action.

 

La propriété intellectuelle et les droits d’auteur

Les droits de l’auteur se décomposent en droit moral et droit patrimonial.

·      Le droit moral repose sur la personne de l’auteur. Il est incessible, imprescriptible et inaliénable.

Les attributs du droit moral sont les suivants :

-         Droit de divulgation (l’auteur choisit de communiquer son œuvre au public)

-         Droit à la paternité (obligation de mentionner le nom ou le pseudo de l’auteur)

-         Droit au respect de l’œuvre (l’éditeur ne peut pas modifier le texte sans l’accord de l’auteur)

-         Droit de retrait ou de repentir (possibilité de retirer son œuvre du commerce moyennent indemnisation de l’éditeur)

Le droit au respect est remis en cause avec le numérique : quid du découpage des textes, de la vente au chapitre, de la diffusion d’extraits ? C’est une atteinte à l’intégrité de l’œuvre.

·      Le droit patrimonial recouvre :

-         le droit de reproduction

-         le droit de représentation

Ces droits sont limités dans le temps. Les droits d’une œuvre sont protégés 70 ans après la mort de l’auteur (+ 30 ans pour les auteurs morts pour la France).


Le contrat d’édition

I   – Le contrat d’édition doit être écrit (le premier tirage doit être indiqué)

II  – Obligations de l’auteur :

-         remise du manuscrit sous la forme convenue

-         garantie de la neutralité, du respect du bon droit

         III – Obligations de l’éditeur :

-         fabriquer les ouvrages en nombre

-         assurer une promotion permanente et suivie

-         rémunérer l’auteur

-         rendre des comptes annuellement

-         garantir le respect du droit moral de l’auteur

 

IV – Les questions qui se posent :

·      La notion de « promotion permanente et suivie » n’a jamais été vraiment définie, en cas de litige la jurisprudence apprécie.

·      La durée du contrat , elle est déterminable et non systématiquement celle de la propriété intellectuelle. Sans durée écrite, le contrat est nul

·      La rémunération peut être fixée à la proportionnalité ou au forfait. Le pourcentage est toujours fixé sur le prix de vente publique HT. La loi sur le livre numérique veut garantir une rémunération juste et équitable, Ce qui reste imprécis.

·      La résiliation pose aujourd’hui quelques problèmes du fait de l’impression à la demande (marché en expansion) qui remet en question la notion de tirage épuisé. et ne permet plus à l’auteur de reprendre ses droits (papier) pour cause d’épuisement du stock.

Il est impossible de distinguer si un ouvrage est l’objet d’un tirage supplémentaire. Le progrès technologique permet d’inverser la notion commerciale d’offre et de demande, ce qui contourne le critère de promotion permanente et suivie.

 

GESTION COLLECTIVE DES DROITS

- Reprographie :

Le CFC - Centre Français d'exploitation du droit de copie - gère les officines de photocopies des textes, reçoit la rémunération et redistribue l’argent aux auteurs via les éditeurs. Si les livres sont copiés, l’éditeur doit l’indiquer sur la reddition des comptes. Le site de la CFC peut être consulté pour vérifier les copies.

 

-   Droit de prêt :

SOFIA gère les organismes de prêt (bibliothèques). Les adhérents de SOFIA reçoivent directement les sommes de SOFIA, qui collecte les droits sur les livres vendus par les libraires aux bibliothèques, plus un forfait par usager pour les lectures puibliques.

 

NUMÉRISATION des livres indisponibles

1er Mars 2012 : mise en œuvre par la BNF de la numérisation des livres indisponibles (Constat d’un corpus de 500.000 titres par an qui disparaissent) grâce à une subvention dite « le grand emprunt » qui ne sera certainement jamais remboursé.

C’est SOFIA qui accorde les autorisations de numériser et qui recherche les auteurs ou les ayants-droits des écrivains en publiant chaque année la liste des œuvres numérisables. L’auteur a la possibilité de s’y opposer dans un certain délai (exerçant alors son droit de retrait).

Le projet vise l’exhaustivité des titres numérisés, après la première tranche des 50.000 livres choisis.

Pour ce premier choix, utilisation du filtre « ARO » des livres basés sur ELECTRE.

 

LES DIFFICULTÉS DU NUMÉRIQUE

-         Offre limitée : peu de livres sont numérisables (réplique homothétique du livre papier).

-         Revenus limités pour les auteurs : moins de 2% des revenus. Prévisions de 13 à 15%  des revenus dans 4 ou 5 ans tous secteurs confondus.

-         Marché déstabilisé : c’est un nouveau métier, les gens dans les maisons d’édition sont peu motivés pour se former

-         Dimension géographique : comment maîtriser les ventes dans les pays étrangers ?

-         Investissement et retour des livres ?

-         État déstabilisé qui laisse les choses se faire toute seules : la SGDL veut fixer les règles et les rôles.

-         Les auteurs aussi sont déstabilisés : y voient l’occasion de se débarrasser des éditeurs, ont peur de se faire pirater, se posent la question de la protection des textes .

-         Durée du contrat d’édition numérique : la prévoir courte en attendant d’y voir plus clair.

 

DISCUSSIONS AVEC LE SNE (SYNDICAT DES ÉDITEURS)

La SGDL s’est tournée vers les éditeurs avec l’intention d’adapter le code des usages au numérique, voire ensuite envisager une modification législative.

Les associations d’auteurs et la SGDL souhaitaient :

·      Des contrats séparés pour le numérique, à durée limitée

·      Une rémunération calculée autrement qu’au pourcentage, avec maintien de l’assiette de rémunération même si le livre numérique est vendu moins cher, car moins onéreux.

·      Le Bon à tirer numérique approuvé par l’auteur

·      Une périodicité plus importante des redditions de comptes avec accès au site de l’éditeur

·      Un organisme (le CNL) de récupération et de redistribution des droits numériques comme dans le cinéma.

Sur tous ces points blocage complet des éditeurs. Et notamment sur la durée limitée des contrats : c’est un vrai tabou.

L’éditeur veut tous les droits sur le livre papier et numérique mais, en cas de rupture, veut garder le droit numérique.

La SGDL défend, d’une manière globale :

-         la possibilité pour l’auteur de récupérer ses droits numérique ou papier) si le titre ne marche pas,

-         la durée limitée de la cession des droits,

-         une définition précise de la notion « d’exploitation permanente et active » avec diffusion de l’œuvre,

-         et en cas de non respect de la reddition des comptes, la rupture pure et simple du contrat.

Les éditeurs jouent la montre, forts de ce que les auteurs signent actuellement des contrats en leur défaveur.

Mise en place d’une commission pour rédiger un code des usages numériques et poser des principes.

Constat que certains auteurs plus téméraires obtiennent des avantages que le SNE refuse d’admettre en général.

Une nouvelle phase de discussions s’annonce, en attendant un projet de loi pour 2013...

22:42 Écrit par Claudine dans art, association, Blog, discussion, littérature, Livre, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

01 septembre 2012

La rentrée littéraire... en Touraine

Amboise, signature-Touraine,dédicacesSignature Touraine fait sa rentrée à Amboise

Maison de la presse à Amboise
5, quai du Général de Gaulle :

 - Samedi 8 Septembre lors de la Journée des écrivains de Touraine, à AMBOISE (Indre et Loire), sur le mail devant la maison de la Presse à partir de 10 h 30

Au cœur de la librairie, en ce moment :

• une table est dédiée à Signature Touraine et ses adhérents : 100 titres, 300 ouvrages. Romans, polars, histoire, patrimoine, jeunesse, art, poésie, témoignages

Samedi 8 septembre, devant la librairie :

• une journée de rencontres avec les auteurs

Eve de Laudec, Richard de Montbrahan, Jacques Beauchamp (Photo en Touraine Editions) et Jean Luneau, Sylvie-Marie Dozolme, Janick Chesneau, Anne Renault, Olivier Bordaçarre, Paul Steiger, Corsaire Editions avec Jacques Jouanneau et Jean-Pierre Simon, Claude Redon, Raoul Garnier, Jacqueline Legris, Claudine Chollet, Sylvie Pouliquen, Irène Turbeaux, Patrick Binet (Ed. PBCO) avec Bernard Briais, Hugues de Chivré (Ed.) avec Ariel Arias et Stéphane Gendron, Odile Ménard (Ed.), Gérard Lechien (Ed. de la Morelle) et Michèle Mialot, Yanick Antigny, Denis Soubieux...

Les autres dates à retenir :

médiathèque Tours-Nord, le beffroi, rencontre d'auteur, dédicace

 

 

- Samedi 6 octobre, j'anime un atelier d'écriture à la Médiathèque François Mitterrand, près du beffroi à TOURS-NORD, Indre et Loire, à partir de 14 h 30
- Mardi 9 octobre, j'anime une conférence à la médiathèque François Mitterrand précitée, sur le thème du "Roman policier", à partir de 18 h 30


Plus tard...

- Samedi 15 Décembre, rencontre avec mes lecteurs, à la Médiathèque de CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre et Loire) à partir de 15 heures.

25 août 2012

COUVERTURE d'AMOURANTE BULLE

 

Le dessin, réalisé par l'auteur, c'est à dire moi :-) de la couverture d'AMOURANTE BULLE, conte poétique que je dédicacerai demain à la FORÊT des LIVRES*

 

couverture, livre, édition, amour, baiser

couverture Amourante Bulle.jpg

 

*Le programme des la Forêt des Livres organisée par Gonzague Saint-Bris :
ICI
(http://www.laforetdeslivres.com/)

 

14 août 2012

Dédicaces imminentes ou prochaines...

Je dédicacerai mes "POLYCARPE" et mon dernier livre publié "AMOURANTE BULLE" (Conte Poétique)  :

- Vendredi 17 Août  sur le marché nocturne de LANGEAIS 37, de 18 h à 23 h
- Dimanche 26 Août à LA FORÊT DES LIVRES (initiée par Gonzague Saint-Bris) à CHANCEAUX PRES LOCHES, Indre et Loire, de 10h à 19h
- Samedi 8 Septembre lors de la Journée des écrivains de Touraine, à AMBOISE (Indre et Loire), sur le mail devant la maison de la Presse à partir de 10 h 30
- Samedi 6 octobre, j'anime un atelier d'écriture à la Médiathèque François Mitterrand, près du beffroi à TOURS-NORD, Indre et Loire, à partir de 14 h 30
- Mardi 9 octobre, j'anime une conférence à la médiathèque François Mitterrand précitée, sur le thème du "Roman policier", à partir de 18 h 30
- Samedi 15 Décembre, rencontre avec mes lecteurs, à la Médiathèque de CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre et Loire) à partir de 15 heures.

03 juin 2012

A mes lectrices...

 

Pas le temps de poster une longue note, à cause d'un trop-plein d'activités et d'obligations diverses.

Mais je dédie ce post à mes lectrices, qui ont acheté mes livres hier au Chapiteau du livre de St-Cyr.

Parce qu'elles étaient tellement souriantes, chaleureuses et sympathiques.

Et aussi parce qu'elles sont fans de Polycarpe !

Alors merci Nadine, Caroline, Chantal, Véronique, et les autres qui ne m'ont pas laissé leurs noms...

chapiteau du livre, salon du livre, dédicace

18:56 Écrit par Claudine dans art, discussion, femmes, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

26 avril 2012

J'ai envie de partager cette pépite !

Découverte sur le blog de Rémi, ces confidences de Henri-Cartier Bresson :

 

19:05 Écrit par Claudine dans art, association, interviews, littérature, Livre, Loisirs, publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nombre d'or, rémi schulz, henri cartier-bresson |  Facebook | |  Imprimer | |

21 avril 2012

Le Post de REMI SHULZ* sur mes POLYCARPE et MON POULPE

*Si vous ne le connaissez pas encore, Rémi SCHULZ est (je le cite) :  "Ecrivain, amateur de bizarreries en tout genre, surtout numériques, surtout concernant le nombre d'or ou la quaternité"...
 
Pour connaître mieux l'auteur de Sous les Pans du Bizarre, 2000, La Baleine-Le Seuil, publié par notre éditeur commun Antoine de Kerverseau, ami de POUY et de quelques fondus de coïncidences, comme George PEREC, c'est ici, puis ici, et encore ici...
 
Arrimez vos neurones... !

Ecole L
à Claudine N
 
"Les rebondissements divers des deux derniers mois ont ajourné une affaire non moins digne d'intérêt, mais ce retard s'avère finalement enrichissant. Le 1er février, j'ai reçu un mèl de Claudine Chollet, laquelle avait récemment trouvé mon site en faisant des recherches sur Perec. Ceci l'avait menée à ma page La Baleine d'or, où j'explorais comment, sans aucun calcul délibéré des responsables de la principale collection de poche Baleine, le nombre de Poulpes y avait été avec une remarquable constance en rapport d'or avec le nombre d'autres titres dans la collection. Claudine avait publié le 141e Poulpe en 2001, Un petit lapsus très suspect, numéro 228 dans la collection. Elle put vérifier que 228/141 = 1.617... meilleure approximation du nombre d'or à ce niveau. Claudine a créé par ailleurs un héros récurrent, le vétérinaire retraité Polycarpe, dont 5 enquêtes ont été publiées à ce jour. La 4e est parue en juillet 2008, Le Nombre d'Or, et Claudine m'a assuré qu'elle avait imaginé cette enquête faisant intervenir au premier plan le nombre d'or sans la moindre connaissance de mes élucubrations diverses. Nul besoin de sa parole pour deux autres coïncidences, d'abord le 4e de la série, puisque je n'ai créé Quaternité que deux mois plus tard. C'est encore dans ce seul volume de la série qu'apparaît le nom de Jung... Je reviendrai sur le roman plus loin, tant la première coïncidence Baleine est riche. C'est donc Perec qui a mené Claudine à mes pages, et à calculer le rapport 228/141 qui se simplifie en 76/47, soit les valeurs de GEORGES/PEREC. C'est Perec qui m'avait mené à découvrir la curiosité dorée de la collection Baleine, par son n° 89 qui était aussi le 55e Poulpe, La disparition de Perek, de Hervé Le Tellier. 55 et 89 sont deux nombres de Fibonacci, suivis par leur somme 144 qui correspond à CLAUDINE+CHOLLET (69+75). C'est une allusion plutôt dépréciative qui est faite à Jung dans Le Nombre d'Or. La compagne de Polycarpe, Imogène, est férue de psychanalyse, mais elle délaisse Jung, trop sulfureux, au profit de Freud et Lacan. Or SIGMUND/FREUD = 87/54 est un nom doré, et la série additive 54-87-... se poursuit par 141-228, les nombres du Poulpe de Claudine. Il est presque universellement admis que deux grands esprits ont révolutionné le monde au début du 20e siècle, l'un dans le domaine de l'esprit, Freud, l'autre dans celui de la matière, Einstein. Presque, car certains tentent de démontrer à grands cris (Onfray par exemple) qu'ils se seraient appropriés des découvertes préexistantes. Tous deux d'origine juive, ils ont dû quitter Berlin et Vienne à l'avènement du nazisme. Un autre point commun est bien moins connu, celui d'avoir un nom doré, car EINSTEIN/ALBERT = 95/58. Une nouvelle coïncidence avec Claudine est qu'un élément important de son Nombre d'Or est un ULM, présent en couverture, or Einstein est natif d'Ulm... Le rapport est ici nom/prénom, ce qui permet d'imaginer un Albert Freud = 112, subordonné à un Sigmund Einstein = 182. La moyenne entre les deux serait 56/91, correspondant à Marina Sloty et à son insolite aventure, se simplifiant en le rapport 8/13 aux multiples avatars. Ceci m'amène à un dernier écho, magnifiant le retard pris à parler du Nombre d'Or de Claudine. J'ai intitulé le dernier billet d'un palindrome phonétique, La mode Daumal. Les syllabes LA-MO m'ont fait songer à Boris Lamot, créateur et animateur de la liste 813, à laquelle j'ai participé tant que j'étais membre de l'association 813. Depuis plus de 20 ans que je manipule les nombres et les lettres, certains processus sont devenus quasi immédiats, et il m'est venu l'idée d'une dédicace FOR BORIS = 39+63 = 3(13+21), Daumal semblant avoir privilégié le couple Fibo 21-13. La somme 102 était encore celle de LA MODE DAUMAL = 13+37+52 = 102 J'avais un vague souvenir que ce Boris était impliqué dans une coïncidence dorée Baleine, et c'est effectivement le dernier cas étudié sur ma page La Baleine d'or, avec le Baleine n° 231 qui est aussi le Poulpe 143, Boris au pays vermeil, de Darnaudet. 231/143 se simplifie en 21/13, les Fibos favoris de Daumal. Je remarquais dans le billet précédent que les lettres U-M de rangs 21-13 formaient le centre de daUMal, et on les trouve aussi dans l'ULM (Ultra-léger Motorisé) en couverture du Nombre d'Or. Le roman couvre 13 jours d'avril centrés sur l'énigme de ce qui s'est passé le 21. Et un Professeur Mumu apparaît dans La Grande Beuverie... Mon palindrome La mode Daumal était inspiré par le Père Sogol-Logos du Mont Analogue, mais il se pourrait que Daumal ait été bien plus tôt un adepte du palindrome, et que sa première création littéraire, le Grand Jeu, en soit la manifestation. Laurent m'a signalé que, dans La Grande Beuverie (1938), un alter ego de Daumal se nomme Aham Egomet, soit "je" en sanskrit et "moi-même" en latin. Un brin égocentrique pourrait-on penser, mais en sanskrit le mot ahám est extrêmement symbolique, car il peut s'écrire avec les première et dernière lettres de l'alphabet, A et Ha, अ et ह, représentant Śiva et Śakti, les principes masculin et féminin. Ils s'unissent en AHam,अहं, où le bindu ou point indiquant la nasalisation de Ha en Ham représente l'union des deux principes. ahám peut encore s'écrire en 3 lettres, अहम् , soit l'envers du mot महा , mahā, "suprême", "grand", ce qui peut aisément amener à penser que, au moins pour Daumal, le Grand Jeu était une transposition du Suprême Je de la mystique hindoue. J'indiquais dans le billet précédent avoir lu sur le document de Daumal le mot hina, soit l'antonyme de mahā. J'ai depuis regardé plus attentivement et le réel mot sanskrit est हीन , hīna, alors que Daumal a plutôt écrit हिङ् , hiṅ, qui ne semble pas avoir de sens, mais mes capacités en sanskrit se bornent à identifier à peu près les lettres... La remémoration du "jeu" maha aham m'incite à renverser hina, obtenant ainsi quelque chose qui ressemble à ani, "je" en hébreu... Il existe en hébreu aussi des spéculations sur les mots formés avec la première et la dernière lettre de l'alphabet, alef-taw, notamment le mot at, "tu", "toi"... En arabe ou araméen c'est ana qui signifie "je", d'où de possibles questions sur les "analogies" daumaliennes (du grec analogos, "proportionné"). Je sens qu'il faudra développer cela, mais peut-être est-il temps de cesser cette digression et de revenir aux Polycarpe. Nous au village aussi l'on a de beaux assassinats pourrait s'appliquer à cette série, campée dans un village de Touraine. Au classique Kilafé ? (Whodunit ?), car il y a un beau petit crime dans chaque épisode, s'ajoute une peinture des problèmes relationnels au sein de cette petite communauté, servie par un style alerte. Le roman n'est pas intitulé pour rien Le Nombre d'Or, et Polycarpe y enquête sur une bizarre secte d'Orphistes, qui ont choisi ce nom parce qu'on y trouve "or" et "phi", le symbole du nombre d'or. Ils se réunissent les nuits de pleine lune près de Rochebourg, car divers lieux sacrés des alentours dessinent un pentagone centré sur le château du village... Ces pleines lunes ont attiré mon attention, car deux dates sont données, celle du 20 mars, puis de nouveaux phénomènes se produisent dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 avril. Si la pleine lune de mars était bien le 20, alors ce n'est pas la lune vernale, laquelle doit être au minimum le 21, et donc la lune décidant de la date de Pâques sera la suivante, vers le 18-19 avril, et Pâques tombera le 22 avril. Précisément, c'est la nuit du 20 au 21 avril, suivant alors le Vendredi saint, qu'il se produit un événement mystérieux. Un sauveur doit venir du ciel pour emmener la petite Marion malheureuse chez sa mère divorcée maquée avec un orphiste; c'est son père Charlie qui a emprunté un ULM, mais il a aussi un peu trop bu et il atterrit dans un chêne à côté de la maison de Polycarpe. Le lendemain on trouve l'appareil accidenté, mais nulle trace du pilote, sinon un tissu ensanglanté portant la lettre grecque phi... Marion disparaît deux jours plus tard. Charlie, Marion, Christ, Marie ? Le tombeau retrouvé vide avec seulement le suaire du Christ ? Je ne voyais pas de schéma pascal clair dans cette histoire, d'autant que les dates ne collaient pas avec l'année 2007 où le 22 avril était bien un dimanche, mais suivant une nuit sans lune... De fait quelques courriers échangés avec Claudine clarifièrent l'affaire, elle n'avait pas du tout songé à Pâques, et pris sur le calendrier de 2008 les dates des pleines lunes. Il fallait donc oublier cette possibilité de trouver réunies deux de mes principales obsessions, Pâques et le nombre d'or... ...Oublier pour ce roman, mais l'implication de Claudine dans les coïncidences dorées Baleine m'a aidé à me rappeler autre chose. Bien que j'aie trouvé on ne peut plus louable l'idée de JiBé Pouy de permettre à tout un chacun de publier un Poulpe, les résultats ne m'ont pas semblé des plus convaincants, même pour les Poulpes d'auteurs "confirmés", aussi n'ai-je lu que peu de Poulpes, essentiellement ceux que le hasard a fait passer entre mes mains. C'est ainsi que lors de la parution de mon Gondol, en octobre 2000, j'ai reçu avec mes exemplaires d'auteur les autres parutions Baleine du mois, dont le n° 205 et 127e Poulpe, A Freud ! sales et méchants, de Pierre Magne. C'est l'histoire de la vengeance d'Albert Mansard, qui 15 ans plus tôt a subi avec sa compagne divers outrages sur un cargo. Ils ont ensuite été jetés à la mer, jugés morts, mais lui a survécu. Selon un journal du 14 avril 1982, l'incident a eu lieu le dimanche précédent, soit le 11 qui était un dimanche de Pâques. Je n'ai pas cherché à contacter l'auteur, étant à peu près certain que cette date était accidentelle. La situation me semblait fort proche d'un roman déjà pour moi emblématique, Le Triangle d'or de Leblanc (1917), où Armand Belval et sa compagne sont assassinés par Essarès le 14 avril 1895, mais Belval "ressuscite" le soir de ce dimanche de Pâques, et ourdit une revanche qui est près d'échouer 20 ans après lorsqu'il est tué pour de bon par Essarès, qui lui emprunte son identité, le 4 avril 1915, un autre dimanche de Pâques. En 2000 je n'étais sensibilisé ni au nombre d'or, ni au 4/4 jungien. Albert a 4 personnes à tuer, dont un Armand. Le rapport 205/Phi arrondi au plus proche entier donne bien 127, et il y a une remarquable autre possibilité. J'indiquais sur ma page Baleine qu'il y avait deux numéros de la collection avec un statut particulier, le n° 99, ou 63e Poulpe, dont l'auteur a refusé d'être distribué par le Seuil lorsque la grande édition a pris le contrôle de Baleine, et le n° 186, non vendu. En ne tenant compte que du catalogue du Seuil, le Poulpe de Magne devient le 126e, qui rapporté aux 78 non-Poulpes de la collection livre 126/78 = 21/13. Le "rapport de Daumal", et Magne peut renvoyer au Grand JE avec le lien étymologique maha/magnus. J'avais vu plus haut le lien des numéros 228/141 du Poulpe de Claudine avec Sigmund/Freud = 87/54 apparaissant dans le titre de Magne, et je suis fasciné par les nombres obtenus en écartant les deux Baleine non vendus par le Seuil, soit 226/140. Ce sont des nombres de la Série Bleue du Modulor, emblématiques car l'outil Modulor est un ruban de 226 cm de long, 226 cm supposés correspondre à un homme levant le bras, homme qui pourrait être Le Corbusier (cité par Polycarpe), dont le nom réel était Charles-Edouard Jeanneret = 226. J'ai évoqué à plusieurs reprises Le Triangle d'or, dernièrement ici, et ma fascination devant l'échange du 4 avril entre Belval et Essarès, avec les valeurs de la Série Bleue : BELVAL = 54 ESSARES = 86 TRIANGLE + D'OR (LE) = 86 + 54 = 140 Je remarque encore les équivalences en pouces de 140/86 cm, 55/34, ce qui correspond au Poulpe qui me fit découvrir l'harmonie dorée de la série, le 55e, La disparition de Perek. J'ai lu les 4 premiers Polycarpe, sur lesquels il y aurait bien plus à dire, mais je ne pouvais omettre que la première date mentionnée dans la série est un 4 avril, le mardi 4 avril 1974 jour de parution d'un journal relatant la démission du juge Léon Corbeau, le précédent propriétaire du vieux logis acquis par Polycarpe à Rochebourg. Claudine sait de quoi elle parle puisqu'elle habite elle-même une vieille maison dans un village de Touraine, achevée de bâtir en 1877 par Charles Guinot. Après avoir envisagé Charlie descendu du ciel comme un dieu grec, theos, je me suis demandé si ce Charles Guinot n'aurait pas commencé sa maison en 1875, l'année de naissance de Jung dont les initiales CJ m'ont fait penser à un antichrist, car son nom est l'exacte anagramme de CARL IUNG THEOS (Jung a parfois utilisé la forme Iung, par exemple dans l'anagramme signant les Sept sermons aux morts, ou dans les initiales CIER ornant la girouette de la maison de Küsnacht construite pour lui et sa femme Emma Rauschenbach.) Deux jours après avoir découvert la date du 4/4/74 dans Le vieux logis, je vis en différé le téléfilm Un Meurtre en sommeil, diffusé le 17 février sur France 2. On y voit la carte d'identité d'une jeune fille, Sacha Poliakov, déclarée née le 4/4/14. La moyenne entre 4/4/74 et 4/4/14 est évidemment le 4/4/44... J'ai commencé ce texte il y a quelques jours en envisageant de le terminer le 14/4 et de le publier ce jour, en hommage à la valeur 144 du nom Claudine Chollet, sans savoir encore à quel point les 14 avril seraient concernés (car n'ayant pas encore regardé ce que j'avais écrit sur A Freud ! sales et méchants). Les Orphistes ont un jour de Grand Pélerinage, le 5 août, parce que 5-8 sont des nombres de Fibonacci. Pour ma part j'aurais plutôt choisi le 13-8, surtout sachant que les 8/13es de l'année tombent aux 8/13es du 8/13 (le 13 août à l'anglaise). Cette relation m'a tant enthousiasmé que j'ai cherché d'autres possibilités, un peu moins ambitieuses, et la seule que j'ai trouvée est le 4/14, le 14 avril à l'anglaise, qui tombe aux 4/14es des 366 jours d'une année bissextile. 366 est le nombre suivant de la Série Bleue, après 140-226. Le 13 août est le 226e jour d'une année bissextile, dont il est toujours aux 8/13es, moins parfaitement bien sûr. Bref j'envisageais de publier ce billet à 13:21, en hommage aux multiples 13-21 rencontrés, mais j'ai choisi de le retarder de 21 minutes, car les 4/14es de 2012 tombent ce 4/14 à 13:42." 

Rémi Schulz

Mon commentaire à la rubrique "pages", en haut de colonne de droite :  ci-contre --->

05 avril 2012

Le roman policier, hier et aujourd'hui... (3)

Agatha Christie, roman policier, wodunit

Pour le troisième volet du petit feuilleton culturel consacré au roman policier, je cite John Curran, l’auteur de l’ouvrage paru en 2009 au Masque : Les carnets secrets d’Agatha Christie. John Curran a été autorisé par Mathew Prichard, petit-fils de la romancière, à découvrir et à exploiter ces carnets  encore inaccessibles au public.

John Curran évoque ainsi l’âge d’or de cette littérature :

« C’était l’époque des week-ends en maison de campagne animés par la présence d’un assassin, de la petite bonne qui témoignait d’une voix nasillarde, de la pelouse enneigée sans la moindre trace de pas et du policier dépassé quémandant l’assistance du détective amateur perspicace. L’ingéniosité atteignit de nouveaux sommets avec l’embolie fatale provoquée par une seringue hypodermique vide, le timbre-poste empoisonné et le poignard glaçon qui s’évapore après usage (...) Les lecteurs en vinrent à connaître intimement les propriétés de l’arsenic, les subtilités des indicateurs de chemin de fer et les arcanes du Legitimacy Act de 1926. Le Collins Crime Club et le Detection Club furent fondés ; Ronald Knox fit paraître les Dix Commandements du Roman Policier et S.S. Van Dine écrivit ses fameuses Règles.

Et Agatha Christie publia La Mystérieuse Affaire de Style (Son premier roman) qui débutait par cette phrase de défi :

« Je parie que tu n’es pas capable d’écrire un bon roman policier. »

Comme l’écrivait jean Cocteau dans sa préface du Mystère de la chambre jaune :

« Il n’y a pas de génie, il n’y a que des preuves de génie »

12:20 Écrit par Claudine dans art, Blog, femmes, feuilleton, langue, langage, littérature, Livre, Loisirs, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

31 mars 2012

C'est pas mignon, ça ?

sourireTransféré sur mon mail par une amie...

- "Coucou. Je pense a toi en savourant le premier livre de Polycarpe Houle... Je me regale! Merci de cette decouverte."

- "Suis ravie...et Claudine CHOLLET, l’écrivaine et avec qui j’ai participé à deux ateliers écriture (à la médiathèque) va être ravie également...que son Polycarpe Houle te plaise..."

Tiens, pardi !!!

19 mars 2012

Le roman policier, hier et aujourd’hui (II)

Maurice Leblanc, Gaston Leroux, Arsène Lupin, Rouletabille, PolycarpeMaurice Leblanc, Gaston Leroux, Arsène Lupin, Rouletabille, Polycarpe    Après les feuilletons populistes et les nouvelles criminelles de la fin du 19e siècle, le genre policier s’installe sur ses fondations au début du 20e siècle, c'est-à-dire qu’il va se construire sur deux vrais romans (L’Arrestation d’Arsène Lupin en 1905 de Maurice Leblanc et Le Mystère de la chambre jaune en 1907 de Gaston Leroux). Ces deux œuvres sont à l’origine d’une littérature extrêmement populaire que l’intelligentsia ne cessera de mépriser jusqu’au retournement idéologique – et excessif – des années 70-80 (sur lequel nous reviendrons).

    Quelle époque prolifique pour le genre policier que la première moitié du 20e siècle ! Au point de donner naissance à deux collections mythiques : en 1927, Pierre Pigasse lance Le Masque et, en 1945, Marcel Duhamel lance La Série Noire.

    L’originalité, la trouvaille du genre – ce qui en assure d’ailleurs la pérennité et permet la connivence entre auteurs – consistent à créer des héros surdoués : « Anderson, vous pourriez vous taire ? Vous faites chuter le QI de tout le quartier… » dixit Sherlock Holmes...

    Nous pouvons affirmer que Doyle, Leroux, Leblanc, puis Léo Malet ou Agatha Christie, entre autres, trouvent ainsi un exutoire jubilatoire à l’exercice de leurs neurones performants d’écrivains de romans policiers.

    Mais, pour rester sympathiques, leurs héros exercent leurs brillantes aptitudes (raisonnement rapide, intuitions psychologiques fulgurantes, esprit de déduction) sous des apparences un peu ridicules. Leurs défauts doivent atténuer leur supériorité mentale, ainsi :

–           Auguste Dupin est un bizarre noctambule,

–           M. Lecoq a des fantasmes de bandit,

–           Prosper Lepicq est un paresseux à tête de hibou,

–           Sherlock Holmes est un cocaïnomane hyperactif,

–           Hercule Poirot est un insupportable maniaque aux moustaches cirées,

–           Arsène Lupin est en proie au doute et schizophrène.

–           Nestor Burma est alcoolo tendance lubrique,

–           l’Imogène d’Exbrayat est une surexcitée qui déclenche des catastrophes,

–           Jane Marple, est une tricoteuse compulsive et cancanière,

–           Et tutti quanti... ;-)

 

    Les inoubliables personnages ci-dessus sont devenus plus célèbres que leurs créateurs. Leurs "inventeurs" disparus, ces personnages subsistent dans la mémoire collective comme nos ancêtres communs.

    Et les années passant, voire des décennies ou même un siècle, ces personnages se fondent dans la foule des personnes ayant vraiment existé, ont une biographie vraisemblable, suscitent l’intérêt des blogueurs au même titre que de regrettés peoples, et donnent lieu à  de nombreuses adaptations télévisées ou des films, malgré la mode de la science-fiction et de la "fantasy"...(Après 211 films et séries, interprétés par 75 acteurs différents, Sherlock Holmes est le personnage le plus utilisé dans l’histoire du cinéma).

    Les personnages que l’artiste a fabriqué avec de la matière humaine ont pris chair et, s’incrustant dans notre mémoire collective, notre généalogie, notre culture, ils deviennent notre propre métaphore.

    Grâce à eux, nous gagnons tous un peu de leur immortalité.

    Pour ma part, à l’instar de mes illustres prédécesseurs, sous des apparences de pépère mal fringué et soupe au lait, j’ai pourvu mon héros Polycarpe d’un QI de surdoué sinon, comment pourrait-il exhumer des crimes parfaits, sans preuve et parfois anciens ? J’ai écrit dans le 5e volume que « Polycarpe n’était pas un mortel commun », parce qu’il ne raisonnait pas comme le commun des mortels...

    Je confirme que c’est très relaxant de pousser devant soi son personnage principal, avec les défauts de ses qualités, en faisant mine de n’y être pour rien.

15:58 Écrit par Claudine dans art, langue, langage, littérature, Livre, Loisirs, publications, roman policier | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

07 mars 2012

Le roman policier, hier et aujourd'hui... (1)

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Edgar Alan Poe                            &                    Emile Gaboriau

La littérature criminelle prend chaque année plus d’ampleur. Elle représente 20% des ventes de livres et le « top policier », c'est-à-dire les 200 meilleures ventes de l’année, condense 60% du chiffre d’affaires de la librairie. Selon la revue Lire : « En ce début du XXIe siècle, un peu plus de 60 éditeurs affichent près de 80 collections polar ».

Ce qu’on nomme le « roman policier » réunit plusieurs genres allant du roman à énigmes au thriller en passant par le polar. En fait, l’évolution du roman dit « policier » suit celle de la société, comme toute la littérature.

La naissance du journalisme et celle du roman policier sont concomitantes : les premiers journaux publiaient des feuilletons et ces feuilletons prolongeaient le réel des infos par la fiction. Ainsi la curiosité des lecteurs pour le fait divers trouvait son compte dans les détails inventés par les romanciers.

L’Angleterre, la France et les Etats-Unis sont les pionniers en matière de romans policiers.

Edgar Allan Poe est le premier auteur du genre avec Le double assassinat de la rue Morgue publié en 1841. Dans cette première intrigue, comme chacun sait, le tueur est un grand singe et les témoins parleront d’un dangereux individu baragouinant l’anglais ! Le Britannique Edgar Alan Poe choisit comme par hasard un enquêteur – Auguste Dupin – issu d’une vieille aristocratie française et situe ses investigations en plein Paris. 

En France, Émile Gaboriau inaugure le genre policier avec la non moins célèbre  Affaire Lerouge publiée en 1865, résolue par M. Lecoq, agent de la sureté... personnage inspiré du véritable Vidocq...

L’humour, qui affleure en permanence dans ces récits, constituera un des critères  du genre.

Chercheuse à l’Université de Picardie, Isabelle Casta, a fait une thèse sur le roman policier et met en évidence « l’intertextualité ludique qui donne son cachet, sa griffe inimitable, au genre »

Ainsi, chaque auteur intègre dans son roman, un nom, une technique, inventé par ses prédécesseurs, c’est un clin d’œil aux récits de ses confrères. Rien que les deux premiers exemples cités en fournissent des exemples : Auguste Dupin inspirera le nom d’Arsène Lupin. Gustave Le Rouge, l’auteur du Mystérieux Docteur Cornélius, donnera à Gaboriau le titre de son Affaire Le rouge et à Conan Doyle celui son Étude en rouge. Conan Doyle lui-même vouait un véritable culte à la stratégie énigmatique de Gaboriau et qui ne connaît le personnage d’Herlock Sholmès, ennemi de Lupin, dans l’Aiguille creuse ? Plus près de nous, Fred Kapak réunit avec ironie des nouvelles noires tirées au cordeau sous le titre de Qui a tué Ed Garpo ?

Pour ma part dans mes « Polycarpe » je poursuis non sans jubilation cette tradition : la marchande de miel psychanalyste Imogène Dupin emprunte son prénom à Exbrayat et son nom à Edgar Poe. Bien d’autres clins d’œil émaillent ma série policière... (à suivre...)

21 février 2012

Du Poulpe à Polycarpe Houle... via le Polikarpov... Oulp !

 

Poulpe, Polycarpe, Polkarpov, nombre d'or, Rémi Schulz

Quelqu’un me croira-t-il si j’affirme que je viens seulement de réaliser que le Polkarpov est un avion mythique du nom de son constructeur (1933) et que c’est l’avion que Gabriel Lecouvreur, dit « Le Poulpe » fantasme plus qu’il ne le retape ?

« Polikarpov, petit et ventru avion à hélice qu'il avait vu dans toutes ces bandes d'actualité sur la Guerre d'Espagne, l'avion des républicains, que Malraux avait peut-être flatté de la main, et dont Durruti avait dû espérer plusieurs fois entendre le bruit caractéristique du moteur. Car ce petit zinc, maniable, costaud, faisait un tel potin que les républicains l'appelaient "la mosca" et que ces enfoirés de fascistes nommaient "la rata". » J.B. Pouy, Le poulpe n°1.

Ceux qui me lisent n’auront aucun mal à me croire si j’affirme que j’ai écrit un Poulpe (Un petit lapsus très suspect n°228/141) sans m’intéresser aux avions et qu’au cours de mes lectures, j’avais zappé l’attirance virile des héros de papier pour les avions ?

De fait, j’ignorais qu’un avion portait ce nom.

Par conséquent, je n’ai nullement pensé à ce Polikarpov de légende quand j’ai cherché un nom à mon personnage de série : Polycarpe Houle... J’ai même trouvé drôle, sans plus, qu’un bar de Marseille porte cette enseigne !

Et pourtant, sans le Poulpe, pas de Polycarpe puisque c’est une déferlante de coïncidences qui m’a conduite à écrire ma série de Polycarpe. Ce que j’écrirai dans le détail un jour...

Hasards, coïncidences ou réminiscences ?

Bizarrement, c’est aujourd’hui que ça se produit... parce que les recherches de Rémi Schulz  (http://remi.schulz.perso.neuf.fr/813/baleine.htm) sur le nombre d’or m’ont fait découvrir une cascade de coïncidences/hasards concernant mon Poulpe... et mes Polycarpe.

C’est fou, la vie, non ?

10 février 2012

Interviews "atelier d'écriture"

interview, atelier d'écriture, médiathèque, Amboise

David Gasselin, reporter à Radio-Active d’Amboise (37400), m’a transmis les deux enregistrements qu’il a réalisés samedi dernier avant et après l’atelier d’écriture à la médiathèque Aimé Césaire               

Cliquez sur les postcast:

 

podcast

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Je remercie tous les participants de cet atelier. Leurs « œuvres » sont autant de petites nouvelles touchantes ou espiègles que je propose de rassembler et de compiler, pour ceux qui le souhaitent...


Et, maintenant, je compte sur vous tous, demain, samedi 11 février, 15 heures, pour la rencontre-dédicace à la Médiathèque d’Amboise.

16:48 Écrit par Claudine dans art, Blog, interviews, Jeux, langue, langage, Livre, Loisirs, publications, salons et dédicaces | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer | |