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19 janvier 2018

Flaubert, encore et toujours...

Flaubert, Polycarpe, génie

J'avais évoqué la mémoire de Flaubert, il y a deux ans, à propos de la saint Polycarpe. En vérité, cet écrivain, sa vie, son œuvre, me hantent.

Quand nous (auteurs) sommes touchés par le syndrome de la "nouveauté", pensons à G. Flaubert qui a pondu la première version de "L'éducation sentimentale" dès 1843 pour le publier en 1869, soit 26 ans, plus tard, et dut affronter l'incompréhension de la critique. Il écrit à George Sand : :

" Les injures s'accumulent. C'est un concerto, une symphonie, où tous s'acharnent dans leurs instruments… ce qui m'étonne, c'est qu'il y a sous plusieurs de ces critiques, une haine contre moi, contre mon individu, un parti pris de dénigrement, dont je cherche la cause."

Seuls Théodore de Banville, Émile Zola et George Sand prirent la défense de Flaubert.

Le livre se vendit très mal. En 1873, soit quatre ans après sa parution, le tirage initial de 3000 exemplaires n'était toujours pas écoulé.

L'artiste maudit n'est pas un mythe. Rendre le génie invisible, l'ignorer, le fustiger constituent la revanche des médiocres qui, eux, meurent définitivement.

 

Ci-dessous, le post de décembre 2015 :

Flaubert, Nadar, Polycarpe, synchronicité

L’auteur de « L’Éducation sentimentale » s’identifie à Polycarpe, évêque de Smyrne, dans les années 100 ap. J.C. mort en martyr de la stupidité des hommes. Flaubert signe nombre de ses lettres : « Polycarpe ».

« La découverte de la parenté spirituelle avec saint Polycarpe date de l’adolescence de Flaubert. Ce saint fit partie des surnoms que ses amis lui attribuèrent, et Flaubert le conserva toute sa vie, comme en témoignent ses signatures. C’est par dizaines d’exemplaires qu’on le trouve dans sa correspondance.
Au point que ses amis organisent pour distraire l’écrivain souvent déprimé une sorte de « dîner de con » le jour de la saint Polycarpe, pour lequel Maupassant rédige la lettre du "cochon de St Antoine" (où le cochon demande la protection de St Polycarpe)… C'est à qui fêtera de la façon la plus digne et la moins recueillie le patron de l’anti-bêtise : déguisements, fleurs, discours versifiés, Champagne, cadeaux, rien ne manque. Le menu est même composé d'après les œuvres de Flaubert. Si ces festivités permettent, d'une façon burlesque, d'évoquer saint Polycarpe, c'est que Flaubert l'invoque toujours devant le spectacle de la bêtise.


Extraits de l’article de Michel Adam,
Bulletin de l'Association Guillaume Budé
Année 1972 Volume 1

Si je regrette d’avoir ignoré cette facette biographique de mon écrivain fétiche quand j’ai conçu ma série des « Polycarpe », je suis encore abasourdie par la synchronicité de cette découverte.

[Synchronicité : « coïncidence temporelle de deux ou plusieurs événements sans lien causal entre eux et possédant un sens identique ou analogue». Selon Jung, les phénomènes synchronistiques se comportent comme des hasards gorgés de sens. Ils sont caractérisés par la coïncidence porteuse d’une signification.]

Toutes proportions gardées, comme madame Bovary est un peu Flaubert, Polycarpe est un peu moi, dans ce que mon personnage central exprime ma détestation de la pensée unique, conformiste, de ceux qui se croient originaux, pertinents et supérieurs ‒ en un mot : bêtes ! D’où le caractère bougon, colérique, de "mon" Polycarpe, pas toujours à prendre avec des pincettes, comme l’était d’ailleurs Gustave Flaubert, que George Sand appelait son « ours ».

15:05 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

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