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12 avril 2006

Les aventures de Polycarpe - 18 ème épisode

   LE VIEUX LOGIS 

CHAPITRE XVIII

 où l'on découvre :

un coeur d'artichaut cocu, un franc-maçon homo, un apiculteur grognon,

mais à part ça tout va bien...

Basile alignait les merguez et les saucisses au-dessus des braises qui répandirent rapidement un fumet appétissant tandis que Calamity armée d’une trancheuse à pain remplissait maintenant une manne de grosses tartines. Évariste versait des sacs de frites précuites dans les bacs grillagés de la friteuse. Quelques affamés commençaient à s’agglutiner près de l’étal où se trouvaient les plateaux et les assiettes.

- Quand vous entendrez la cloche, c’est qu’une fournée de saucisses sera cuite à point, lança Basile.

- Si nous allions nous asseoir à l’ombre en attendant Gix et les Sarrasin, Mama ? proposa Polycarpe. Je vais chercher une grande bouteille de limonade. Je meurs de soif...

- Jaco et son copain nous rejoindront aussi pour manger. Je leur ai dit que nous serions dans les parages. Ils ont déjà pêché plusieurs poissons.

- Et Muguette ?

- Elle traîne je ne sais où, avec ses amies,  j’ai rendez-vous avec elle à cinq heures pour lui confier les petites avant la remise des prix...

- Ah... Excusez-moi, dit Polycarpe, je dois dire un mot à Berouette.

Il rejoignit le cantonnier qui descendait le sentier, lui donna une poignée de main et ils échangèrent leurs opinions sur la météo.

- Je voulais vous parler, Berouette. À propos de Cornu. Vous avez bien dit que vous l’aviez découvert mort, le jour de la Toussaint.

- Ouais ! Parce que ?

- Qu’avez-vous fait, quand vous l’avez trouvé ?

- J’ai appelé le docteur de garde qu’a pas traîné pour venir : dix minutes plus tard, il était là. « Crise d’asthme, qu’il me dit, mais c’est pas d’aujourd’hui, vu les marques violettes sous la peau, c’est un décès qui remonte à plus de quarante-huit heures. »  Après quoi, il a écrit le permis d’inhumer.

- Aviez-vous l’habitude de vous rendre au logis ?

- Pas spécialement.

- Et alors, pourquoi cette fois-là ?

- La veille au soir, je suis allé faire le tour du bourg après le film du soir à la télé. Y avait de la lumière à l’étage de ce qui est votre maison maintenant. Voilà-t-y pas que j’ai pensé : « C’est pas normal qu’il laisse flamber les ampoules, ça y arrive jamais, radin comme pas deux ! » Ça m’a turlupiné et, vous me croirez ou pas, mais le lendemain matin en repassant devant, j’ai le réflexe de lever les yeux et je vois qu’une ampoule brûle en plein jour ! J’avais vu juste : de son vivant, il aurait pas gaspillé comme ça, fallait qu’y soye mort. Parce qu’y était : mort de chez mort ! 

- Ça, c’est un scoop, Berouette. Merci !

Polycarpe, reconnaissant, porta trois doigts à sa tempe, dans un geste de salut un peu grandiloquent qui, nonobstant, flatta le cantonnier.

 

Une bouteille embuée de fraîcheur et des verres en plastique à la main, il rejoignit ensuite Marie Bulu sur  la berge où ils s’assirent côte à côte en regardant filer l’eau, tandis que les jumelles caracolaient autour d’eux.

La cloche de Basile retentit et, peu après, transportant leurs plateaux garnis, les gens s’attablèrent ou s’installèrent au pied des arbres. Un grand raffut provenait de la tablée des rugbymen qui échangeaient de viriles plaisanteries.

- Jésus vient de me rapporter une conversation entre Ulysse et Iseult. Celui-ci reprochait à Iseult d’être jalouse...

- Elle l’est probablement de la terre entière, ce n’est pas nouveau ! Quand elle était enfant, du vivant de son père qui la gâtait affreusement, c’était une gamine capricieuse, toujours envieuse, pour tout dire désagréable…

- À ce point ?

- Je ne sais pas vraiment comment elle a évolué ces dernières années. Après le décès de son père, il lui arrivait d’avoir des périodes de mélancolie, mais c’est avec le mariage de son frère et l’arrivée de Rosemonde qu’elle a commencé à avoir de vraies crises... de quoi ? Je ne suis pas spécialiste. Je sais qu’elle devenait enragée.

- Après tout, elle adorait son frère, elle a dû se sentir détrônée de son privilège de première dame du château...

- Ce n’est pas impossible. D’ailleurs, Rosemonde n’a rien fait pour épargner l’amour-propre de sa belle-sœur... La connaissez-vous ?

- Quand j’ai visité la chambre rouge, elle m’a accueilli de façon, on va dire : plutôt sensuelle. Je la qualifierais d’allumeuse.

- C’est aussi mon impression. J’ignore si elle éteint les feux qu’elle allume mais il se pourrait bien que son pauvre mari ait...

Mama fit un arrondi de ses bras au-dessus de sa tête, avec un sourire ironique et murmura :

- ... une ramure impressionnante. Mais cessons ces ragots, Poly. Où en sont vos travaux ?

- J’ai terminé de rafistoler mon plafond entre les poutres que je dois passer maintenant au Bondex, j’ai gratté une grande partie de la cheminée. J’attends incessamment l’entreprise Tradimod, qui m’a fait le meilleur devis…

Polycarpe choisissait quelques cailloux plats qu’il faisait ricocher à la surface de l’eau.

- Savez-vous que nous allons, Gix et moi, tenter de résoudre le mystère de la disparition de Biros, cet après-midi ? On va explorer le passage qu’il a suivi pour revenir au logis, probablement une galerie souterraine qui relie mon cagibi au petit bois... Après cette exploration, on saura peut-être si le ou les assassins de Cornu ont emprunté le souterrain...

- Que dites-vous, Poly ?

- Depuis que nous avons retrouvé la montre de Cornu, et que j’ai identifié le voleur, tout un faisceau de circonstances me fait penser que Cornu a été assassiné...

Mama lorgna soudain son ami d’un air ulcéré, se leva en replaçant l’étoffe de sa tunique et articula à quelques centimètres de son visage  :

- Êtes-vous introverti, Poly ? Vous ne m’avez jamais rien dit... Ni du voleur, ni de cette hypothèse de meurtre...

Elle haussait le ton, les mains à la taille :

- Je crois bien que vous ne me faites pas confiance ! Je suis vraiment déçue ! Ah ! Ça ! Oui, déçue-déçue…

Polycarpe était surpris par ces reproches imprévus et se défendit :

- Quelques présomptions, des idées en l’air... Je n’allais pas battre le tambour… En plus, vous n’allez pas me croire bien sûr, mais j’étais convaincu que vous vous seriez gaussé de mes soupçons…

  - Gaussé ! moi ? Allons donc ! Écoutez, monsieur « Je-me-la-joue-perso », je vous donne une chance et une seule de vous amender, maintenant et tout de suite. Sans quoi, entre nous, ce sera terminé ! Je vous préviens ! Alors ? Racontez !

Polycarpe tendit les bras et enserra les épaules de Mama avec une expression à la fois tendre et ironique :

- Merci, chère Mama, de me donner encore une chance… Bon, voilà : j’ai entendu le témoignage de  Petit Lu qui se trouvait  chez le magistrat le soir de sa mort...

- Chez le magistrat ! Que faisait-il ? Commencez au moins par le commencement !

- Permettez-moi d’être discret à ce sujet, Mama, j’ai promis. Petit Lu est notre voleur de montre.

- Tiens donc !

- C’est également le voleur de Chimène, je suppose que vous avez entendu parler de ce cambriolage. Il avait été surpris par le juge qui l’avait convoqué pour lui donner une bonne leçon, j’imagine. À l’heure qu’il est, l’affaire est réglée, Petit Lu a remboursé.

« En bref, ses déclarations concordent avec les révélations de la vicomtesse poignardée : ils se trouvaient tous les deux chez le vieillard le soir du trente et un octobre à dix-sept heures. Le médecin a délivré un permis d’inhumer, sans avoir le moindre soupçon, certain que le bonhomme était bien décédé d’une crise d’asthme, la veille : Berouette me l’a confirmé, tout à l’heure.

« Ce qui me tarabuste, c’est que le juge est bien mort alors même que Petit Lu et Iseult se trouvaient au logis ! »

- Et moi qui croyais que le logis était un bunker, je m’aperçois qu’on y entrait et qu’on en sortait comme dans une pièce de Boulevard.

- En tout cas, Iseult a dit avoir « vu » et puis « cru voir » Ulysse  étouffer Cornu, elle lui a même écrit et l’a accusé lors d’une altercation que JR a fortuitement surprise. Lequel Ulysse, qui était parti soi-disant en vacances, se trouvait encore à Rochebourg au moment de la mort de Cornu. Vous suivez ?

- Fichtre ! Le jeune affairiste est en mauvaise posture : tout l’accuse ! Et l’agression d’Iseult l’accable : qui d’autre que lui  aurait eu intérêt à la faire taire ? Petit Lu ?

- J’en doute, il est du genre pétochard et voleur de poules… Non, j’avais imaginé le vieillard victime d’un arrêt cardiaque ou tout autre mort subite… mort qui aurait pu être astucieusement exploitée par Iseult pour se venger d’un amour contrarié…

- À condition de ne pas se réveiller un an plus tard, ça fait un peu réchauffé…

- En découvrant le souterrain, Biros nous a peut-être indiqué le chemin emprunté par l’assassin. Nous serons bientôt fixés sur cette possibilité.

- Il doit y avoir des éboulis, c’est dangereux !

En se rapprochant, Gix et les époux Sarrasin  avaient entendu la fin de la conversation.

Polycarpe fit un « chut » discret à l’adresse de Mama. Inutile de ratiociner sur des faits improbables.

- Les téléphones portables ne marchent pas sous terre, alors, si vous n’avez pas de nouvelles de nous à la nuit tombée, lancez l’alerte ! dit Gix, dans leur dos.

- Ne parlons pas de malheur, dit Mama. Nous en avons assez comme ça. Avez-vous fait bonne pêche ?

- J’ai pris trois belles truites, répondit Sarrasin. Mais Lucie m’a battu : elle en a pêché quatre.

Ainsi, madame Sarrasin portait le surnom donné à la célèbre australopithèque. Polycarpe n’aurait pas osé imaginer une telle coïncidence. Il sourit à cette petite femme qui rosissait d’une fierté naïve :

- Ce n’est pas une pêche miraculeuse, dit-elle, le monsieur qui pêchait à côté de nous en a pris huit. Et des comme ça...

Elle montrait la longueur de sa main noueuse et ajoutait celle de son poignet.

Sarrasin prit un air soupçonneux.

- Vous auriez dû fouiller les casiers avant le concours, il y a forcément des gars qui auront apporté des poissons pour gonfler le score.

- Quelle idée, monsieur Sarrasin ! gronda Mama. Et quand bien même ! Pour gagner un tour en calèche, vraiment, ça ne vaut pas le coup de tricher !

- Elle a raison, dit Lucie Sarrasin, en secouant la tête énergiquement avec une moue chagrinée par la réflexion de son mari. Nous sommes ici pour passer une bonne journée, nous n’allons pas chipoter.

Le chipoteur s’écrasa, en effilant les pointes de ses moustaches.

- Et votre progéniture ? demanda Gix.

Lucie répondit précipitamment, en jetant un regard noir vers son époux, avant qu’il ne déballe quelque querelle privée :

- Ils se sont trouvés un autre coin de pêche et ils se débrouilleront pour déjeuner sans nous.

Le son éraillé et insolite d’un cor de chasse leur parvint de l’esplanade centrale, près du barbecue. Un énergumène improvisait un solo et vivait là son heure de gloire, même si l’assistance paraissait subir un préjudice fâcheux et tordait le nez. Le gars, efflanqué, la trogne enluminée, leva soudain son cor en moulinant au-dessus de sa tête puis, achevant son aubade, le plaça sous son bras avant de s’éloigner, seul et en titubant.

- Lui, c’est Fanfan Roberto, dit Mama. Le père de Jésus.

Elle appela les jumelles qui tournaient sur elles-mêmes pour s’étourdir. Elles rejoignirent leur nourrice et Lucie Sarrasin qui se dirigeaient vers le barbecue tandis que les trois hommes, s’apprêtaient à suivre, légèrement en retrait.

 

- Votre Corbeau était fiché franc-maçon, murmura Sarrasin. Il avait été pris deux fois au cours de rafles dans un quartier chaud... Apparemment sans conséquences judiciaires puisque le quidam a démissionné de la magistrature. Il est vrai qu’à cette époque, on préférait fermer les yeux sur les perversités des notables en vue du moment que les apparences restaient sauves. Corbeau a aussi démissionné de la GLNF à la même période, probablement furieux de n’avoir pas été soutenu par ses « frères ». Voilà. C’est tout ce que j’ai.

- Et le gars qui a hérité de lui m’a donné quelques détails croustillants : Corbeau était homo, option sado-maso, dit Polycarpe, l’air faussement détaché.

-  Jolis cocos ! dit Gix.

 

Le couple de Touche approchait. Pierre avançait à foulées lentes, les doigts négligemment glissés dans les poches, les coudes près du corps et les épaules en arrière. On avait l’impression qu’une invisible corde le reliait à Rosemonde, légèrement en retrait, comme halée au niveau de la taille, le bassin projeté vers l’avant et qui ne dépliait pas complètement les genoux en marchant ; elle balançait avec nonchalance une pochette dorée, assortie à ses ballerines. Elle plissa son visage slave d’une expression suave. Celui du comte s’éclaira en voyant Polycarpe qu’il entraîna à l’écart, avec un sourire enjoué, l’œil brillant :

- Votre vision était prémonitoire, n’est-ce pas ?

Polycarpe déglutit de travers. Le comte lui appuya cavalièrement la main sur l’épaule :

- Je plaisantais. J’aurais quelque chose à vous montrer… un phénomène tout à fait surprenant qui vous rassurera sans doute sur votre santé mentale mais qui, hélas, fiche par terre la théorie des ectoplasmes ! Gardons ceci par-devers nous...

Polycarpe suffoqua avant d’articuler péniblement :

- Vous reconnaissez donc une supercherie !

Le comte eut un haut-le-cœur :

- Allez-vous cesser de me prendre pour un imposteur ! Je vous dis que c’est un phénomène optique… J’ai passé des heures et des jours à essayer de comprendre…

- Qu’attendons-nous pour le constater et … le faire constater !

- Que certaines conditions de luminosité, de météo, soient réunies au même instant. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Je vous promets de vous appeler dès que le phénomène se produira.

Le comte s’adressa au groupe :

- J’arrive de l’hôpital où j’ai pu voir Iseult. Malheureusement, son discours est incohérent et elle ne se rappelle rien. Une enquête est ouverte mais je n’ai aucun renseignement. Ce qui m’importe essentiellement, vous pensez bien, c’est qu’elle recouvre sa santé.

- Sa santé physique... rectifia perfidement Rosemonde.

- C’est extrêmement inquiétant, dit Lucie Sarrasin. Je serais morte de peur à votre place, avec un criminel  dans le village.

- Il n’y a aucune raison, trancha son mari. La plupart des agressions sont passionnelles et les gens se font assassiner par le premier cercle... sauf, évidemment, dans les cas de schizophrènes tueurs en série... Je ne vous vise pas, monsieur le comte, ajouta Sarrasin en lissant ses bacchantes.

- Et, qui sait ? rétorqua Pierre.

Son regard étincela d’une énigmatique lueur qui tournait ce commentaire en dérision et Sarrasin toussota en réajustant son col de chemisette.

- Ça suffit ! trancha Mama. Nous n’allons pas faire l’enquête nous-mêmes et il n’y a pas de mort à déplorer. Allons déjeuner.

Le petit groupe s’éparpilla et Polycarpe se rapprocha du comte pour le questionner cette fois à propos des souterrains.

- J’ignore leur état actuel car la roche est calcaire et peut avoir subi des infiltrations. Mais nous en avons exploré quelques uns, autrefois, quand nous étions enfants. C’était une de nos distractions favorites. Nous y allions en cachette, naturellement, car Mère nous couvait affreusement. Ce fut un lieu d’expériences diverses et nous y avons fumé nos premières cigarettes...

« Emploie-t-il le « nous » de majesté ? » se demanda Polycarpe.

- Avec ma sœur, et quelques garnements du village que Mère me reprochait de fréquenter. Certains que voici justement...

Il désignait du regard Imogène qui se dirigeait vers eux, accompagnée d’un Anatole Cordet renfrogné par principe, derrière sa barbe.

- Et que voilà... dit-il, en tendant la main à Berouette.

L’employé communal interrompit sa trajectoire empressée pour saluer le comte avec raideur et, gêné de se compromettre  avec l’aristocratie locale, fila rapidement.

- Je n’étais pas bégueule dans le choix de mes camarades de jeux, dit Pierre.

Imogène lui saisit familièrement l’avant-bras.

- Pierre, te rappelles-tu encore notre petit secret ?

Elle s’adressa aux autres :

- Dans un souterrain, il y a quelque part un cœur gravé avec nos deux initiales...

- « Te souviens-tu de notre extase ancienne ? » cita Pierre, tandis qu’affleurait sur son visage une certaine nostalgie condescendante pour leurs vertes années.

- J’en apprends tous les jours, grommela l’apiculteur.

Rosemonde s’approcha d’Anatole, la bouche en cœur, et susurra :

- Il y a une bonne demi-douzaine de cœurs gravés dans les ruines : mon époux était un véritable cœur d’artichaut.

Pierre agita l’air d’une main souple pour envoyer cette réputation aux oubliettes, tout en gardant sur le visage l’empreinte émoustillée de ces réminiscences.

- Pour en revenir aux souterrains, dit-il, l’un d’eux aboutissait au logis, le saviez-vous ?

- Eh bien, voilà ! C’est précisément ce que je pensais. Mon ami Gix et moi, avons l’intention de l’explorer...

Pierre de Touche se rembrunit.

- Il doit être impraticable à l’heure qu’il est...

- Ce n’est pas certain. Nous voulons vérifier.

- Il serait plus prudent que je vous accompagne, je connais les galeries comme ma poche...

- Eh ! bien, joignez-vous à nous cet après-midi : vous ferez le guide !

- Parfait. Prenez des tenues confortables et des lampes puissantes. Je vous retrouverai vers quinze heures au logis.

20:38 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

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