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23 avril 2010

Des personnages de roman prennent un auteur en otage !

détail couv.jpgSacré Polycarpe !

La 5ème enquête de Polycarpe joue les prolongations.
J'avais prévu de terminer ce roman fin avril, mais les personnages m'ont pris en otage. Alors que les précédents livres comportaient environ 300.000 signes, les statistiques de ce texte-ci m'indiquent aujourd'hui 500.000 signes et ce n'est pas fini !
Pour les plus curieux... en avant-première, les pages 257 et 258 - où on en apprend un peu plus sur la personnalité de Polycarpe :

(...)
 Pendant ce touchant interlude, Fanny faisait le tour de la pièce en touriste, les mains dans le dos, détaillant la sobre décoration (l'unique tableau au-dessus de la cheminée), les meubles, les poutres, le grand lustre, et jetant un œil dans le hall central où ronflait un gros poêle norvégien. Son petit tour terminé, elle se plaça devant la cheminée, le dos à la chaleur des flammes.
- C'est bien chez vous, dit Fanny. Austère mais classe !

La cousine avait des formes arrondies sans excès de poids, sans doute un brin nonchalante, un sourire avenant et spirituel, ses yeux pétillaient d'empathie ; il avait perçu dans sa voix les nuances de l'intelligence.
Elle lui plaisait beaucoup dans ses superpositions d'étoffes fluides, de longueurs et de gris différents - n'était sa crinière d'un roux flamboyant qui sembla doubler de volume quand elle retira son petit chapeau noir en forme de pâtisson ; il lui aurait volontiers proposé un élastique, un chouchou, ou des épingles à chignon.

Trop soudainement mis en présence d'une femme séduisante et célibataire, Polycarpe n'était jamais à l'abri d'un reflux sexiste. Pourtant intellectuellement et férocement battu en brèche, un relent machiste remonta des profondeurs néanderthaliennes de son cerveau, lui dictant deux ou trois interrogations subliminales primitives : pourquoi une aussi charmante personne n'était-elle pas accompagnée (sous la coupe) d'un homme ? Avait-elle une libido volcanique et collectionnait-elle les amants ? Ou bien était-elle homosexuelle ?
Dieu merci ! Ou plutôt, merci Darwin ! Polycarpe chassa derechef ces considérations fossiles. Fanny n'était ni lesbienne, ni nympho, ni frigide : c'était une personne autonome, indépendante, un être humain ni dominé ni dominant. Évidemment, pour le commun des mortels, ce n'était pas facile à concevoir, pas plus que l'expansion de l'univers ou la théorie des cordes. Mais, rappelons-le, Polycarpe n'était pas tout à fait un mortel commun.

Fanny fouilla dans un de ses sacs de voyage et lui tendit un petit colis parfaitement emballé dans du papier brun aux angles nets. La raison sociale mentionnée sur l'étiquette autocollante l'intrigua : armurerie, coutellerie Saint-Claude.
-Qu'est-ce que... ? Il ne fallait pas...
Il la regardait avec ahurissement et joie : un cadeau, pour  lui ! Elle était merveilleuse. Les deux pans de sa moustache se relevèrent de façon guillerette. Il le déballa soigneusement parce qu'il avait l'intention de réutiliser le papier, ouvrit un boîtier et à sa grande surprise découvrit... une pipe.
- C'est que je ne fume plus depuis quinze ans, se désola-t-il.
- Ça ne fait rien. Regardez, c'est une Peterson. J'ai trouvé pour vous la pipe de Sherlock Holmes. Un détective, ça possède une pipe !
- Je ne veux pas vous contredire au moment de votre arrivée, Fanny, mais il n'y a aucune description de la pipe de Sherlock Holmes dans les livres de Conan Doyle. Ce sont les illustrateurs qui ont inventé la forme de sa pipe.
- C'est Magritte à l'envers, alors : ceci n'est pas une pipe !
- Ah, ah ! rit-il. Très juste ! Eh bien... D'accord ! Ceci est une pipe de détecteur de crimes !
Il se colla le tuyau dans la bouche, en prenant l'air soupçonneux, puis l'admira à bout de bras.
- Et si je la faisais monter en enseigne au-dessus de ma porte ? Qu'en pensez-vous Imogène ?
- C'est une idée excellente, Poly. Je pourrais même en vendre des répliques dans mon commerce, sous l'appellation plagiaire de « Pipe de Polycarpe ».
Elle ajouta avec dérision :
- Maintenant que vous êtes célèbre au village.
- Han, han, grimaça-t-il. Merci, merci beaucoup Fanny. Allez, tiens ! Je vous fais la bise !
(...)

 

09:12 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : romans |  Facebook | |  Imprimer | |