claudine chollet

Le 2ème tome de la série des Polycarpe s’inspire d’un fait réel : tout un été, un pigeon voyageur a fait escale dans notre propriété, probablement blessé (c’est une supposition, sinon pourquoi aurait-il résidé aussi longtemps chez nous, sans émettre le moindre roucoulement, attentif et silencieux ?). Dans la journée, il se postait sur le toit de la maison et nous regardait déjeuner sur la terrasse ; la nuit, il nichait dans l’angle de deux poutres de la grange. À vrai dire, j’ai cru à la métempsychose (j’ai l’esprit très ouvert et, à ce moment-là, je pensais beaucoup à ma grand-mère depuis longtemps décédée…) : l’âme d’une aïeule défunte incarnée dans un pigeon muet rendait visite à sa descendance. On ne sait jamais. Et puis un matin, il a disparu, et j’ai ressenti un peu de tristesse. Je me suis alors intéressée aux pigeons voyageurs et découvrant les prodiges réalisés par ces volatiles athlétiques, j’ai décidé de faire de ce magnifique pigeon un personnage-clé de mon roman.