Confidence de mon carnet (30 septembre 2017)
D’où vient que, lorsque je lis cette phrase ‒ « Les femmes se retournèrent vers le bruit de moteur qui s’approchaient et plissèrent les yeux en raison du soleil » ‒ j’éprouve une grande émotion artistique ?
Cela fait peut-être écho à une image de film d’Almodovar… Un groupe de femmes, trois peut-être, dans un décor méditerranéen inondé par le soleil qui se parlent, se disputent, s’approuvent, rient, pleurent, s’embrassent… c’est l’évocation d’un matriarcat, d’une entente tacite, d’une fonction relationnelle dont les femmes ont l’exclusivité dans notre société, s’en acquittant plus ou moins bien, reconnaissons-le, mais cela me touche beaucoup.
Je ne veux pas réduire les genres féminins et masculins à des clichés. Mais j’ai une grande tendresse pour l’indicible part féminine enfouie en chacune d’entre nous, qu’on soit belles ou moches, jeunes ou vieilles.
Sans qu’il soit besoin de le dire, il y a en périphérie des regards que nous échangeons les mêmes expériences de la féminité, de nos corps sans cesse en métamorphoses, que nous passons notre vie entière à découvrir, douloureux, convoité, abusé, jouissant, beau et triomphant, expulsant la vie, rempart protecteur des siens, puis oublié, vieillissant, dépendant, laid… et, à tous ces stades, entre nous, même étrangères, l’échange oculaire muet signifiant qu’au-delà de nos différences, nous sommes sœurs.
19:19 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
C'est très bien vu et joyeux
Écrit par : Marie-Françoise | 01 octobre 2017