Pour en finir (?) avec l'expression "du coup" (16 septembre 2014)
« Du coup » s’installe dans notre paysage linguistique.
Maintenant cette locution ne se réfère plus seulement à une causalité récente mais constitue à elle seule une référence : j’ai remarqué que des journalistes de BFM l’emploient pour évoquer tout ce qui s’est passé dans la vie d’un homme politique, économisant ainsi un fastidieux rappel des faits, partant du principe que tout le monde est au courant et débutent leurs commentaires par « du coup » qui prend alors une portée métaphorique…
L’Académie Française peut avérer cet emploi, cette brave institution a tendance, ces dernières années, à introduire des mots de la rue avec un peu trop de précipitation…
J’apporterais au débat* une nouvelle nuance pour expliquer cet emploi frénétique, je crois que nos concitoyens ont tout simplement du mal à se projeter et à anticiper.
C’est une gymnastique douce des neurones qui consiste à faire précéder la proposition principale par la subordonnée conjonctive, ex : « comme elle arrive demain, je dois préparer sa chambre », ou « puisqu’elle arrive demain… », ou « parce qu’elle arrive demain… », de fait, il est plus simple de déclarer voire de claironner : « elle arrive demain, du coup je dois préparer sa chambre ! »
La conjonction de subordination (que, lorsque, puisque, quoique, comme, si et quand), ou une locution conjonctive (parce que, bien que…) servent à marquer qu'il existe un lien de dépendance entre une proposition et un terme de la proposition principale. Son emploi exige un tout petit apprentissage, c’est comme le vélo, le calcul mental, la nage… une fois acquis, ça ne s’oublie pas…
* Je remonte le débat des archives... Il y a plusieurs années que j'ai lancé le débat sur ce blog (le 5 septembre 2006 !) et il y a toujours des posts...
18:02 Écrit par Claudine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |